Forums galactiques > Assemblée Galactique : diplomatie officielle > La chute de la République
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Mansfeld Respect diplomatique : 4380 25/01 ETU 22:46 | Score : 17 Détails Planète-capitale de la Nouvelle République - Parlement intergalactique de la NRE
Un huissier le fit pénétrer par une porte dérobée. L'accès permettait aux orateurs d'atteindre la tribune du parlement sans devoir traverser l'imposant cénacle, qui n'avait rien à envier aux grandes salles de l'assemblée galactique. L'homme portait son uniforme de général. Il n'avait pas changé. Il s'était préparé depuis longtemps. Tout le monde avait perdu sa trace. Nul doute que les rares parlementaires et fonctionnaires présents allaient se demander de qui il s'agissait. Mais le général Morlo Weiss était un homme de ressources. "Une coquille vide..." Le parlement était presque vide. Bon nombre de commandants avaient quitté la NRE. Et les autres étaient préoccupés par le coup de force des insurgés. Les pères fondateurs n'étaient plus, ou presque. L'heure de rétablir ce qui n'aurait jamais dû faillir était arrivée. Le général Weiss soupira. "Sacré Agrippa... foutue vieille casserole... tu m'as rendu la vie, je te dois bien ça." Plus que quelques marches. Le cénacle. Les sièges vides. Quelques parlementaires. Et partout dans les couloirs des dizaines de paires de bottes cloutées qui prenaient position. "Comme au bon vieux temps..." Weiss arriva enfin à son pupitre. A l'heure où il allait s'adresser à l'administration de la NRE, les anciens chefs de la NRE étaient morts. Ou partis. Les troopers lourds s'étaient occupés des anciens dépositaires du parlement. L'ancien chancelier Hector Pelvize était mort dans son urine, après avoir supplié le général Weiss de l'épargner. "Honorable assemblée, administrateurs et commandants de la NRE, Ce jour est un jour glorieux pour la République ! La seule et unique République des Exilés ! C'est au nom de la démocratie, que moi, le général Morlo Weiss, revendique la mise sous tutelle de la NRE et de son administration. Je sais que peu d'entre vous me connaissent, mais je fus le proche conseiller du chancelier Mansfeld. A l'heure où je vous parle, ceux qui ont déja par deux fois assassiné la République se sont alliés et menacent notre régime républicain en se prétendant dépositaires d'une quelconque vérité divine. Les résidus des anciennes FSG, devenus les Enfants de la Liberté, qui ont lâchement abandonné le chancelier Mansfeld et provoqué la chute de la République, ont décidé de récidiver en attaquant le zéro et en déstabilisant la NRE. D'autre part, les usurpateurs d'Aurora, coupables parmi les coupables, sont parvenus à s'allier avec leurs anciens ennemis. Comme vous l'aurez compris, le vautour bicéphale nargue et foule une fois de plus nos honorables institutions républicaines. C'est inadmissible ! La salle se remplissait peu à peu. Le tumulte grondait. Les administrateurs corrompus par Weiss l'ovationnaient. Tandis que d'autres, anciens fidèles de Pelvize, le conspuaient. Et puis, les troopers surgirent. La curée commença. BLAM ! BLAM ! BLAM ! Cris. Râles. Douleurs. Premiers morts. La purge était théâtrale. Weiss jubilait. Ceux qui voulaient survivre allaient devoir le rallier. Il était en train de définitivement mettre la main sur l'administration de la NRE. "Sachez que je n'agis pas en mon nom propre. Je représente un nombre croissant de mécontents qui rejettent l'hégémonie de ce vautour détestable. Je représente autant de commandants prêts à rallier à nouveau la bannière d'une République forte et respectée !" BLAM ! BLAM ! "Honorable assemblée, chers administrateurs..." BLAM ! BLAM ! BLAM ! BLAM ! Les ovations reprirent. Les troopers avaient fini leur sale besogne. Weiss souriait. Il prit une dernière inspiration avant de clore son discours. "...La République est morte ! VIVE LA REPUBLIQUE !" Ovations. Bruits de botte. Et Weiss disparut. Topic réservé, merci de ne pas poster ! | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 26/01 ETU 17:47 | Score : 12 Détails Croiseur Oracle VI - Poste de commandement
___________________________________________________________ Assise les jambes croisées reposant sur son bureau, Ellys tournait et retournait le codex entre ses mains... Perplexe, elle relut une dernière fois les quelques lignes qui y étaient inscrites... Que pouvait bien signifier cette étrange demande...? Si le Général Xercès ne lui avait pas garanti son authenticité elle aurait volontier cru à une mauvaise farce mais il n'en était rien. Hector Pelvize semblait réellement souhaiter la voir rejoindre la Capitale, et tenait à ce qu'elle le fasse seule. Mais pourquoi seule...? L'intercom se mit à grésiller interrompant soudainement ses pensées. Commandeur... Nous sommes dans le 700 et arrivons en vue de la planète Capitale. Nous devrions nous poser d'ici quelques minutes... J'arrive... La jeune femme se leva prestement et gagna d'un pas rapide la passerelle du croiseur. Juste à temps pour percevoir aux travers des baies vitrées de l'appareil, les nappes de gaz entourant la planète administrative... Bien vite, les nébulosités se dispersèrent et laissèrent apparaître les premiers bâtiments... La ville administrative était gigantesque. S'étalant à perte de vue, les tours de verre et de pierre diaphane semblaient s'étirer à l'infini... Il y avait dans cette vision, l'empreinte d'une grandeur et d'une puissance imposant le respect... Ellys songea avec une admiration non feinte aux batisseurs qui avaient érigé cette ville... Qu'avaient ils bien pu devenir...? Tout à sa contemplation, elle ne tarda pas à voir se dessiner entre les édifices, le dôme opalescent de l'Assemblée Républicaine... Le croiseur se posa lourdement sur la piste diplomatique, libérant un panache de vapeur de condensation... Le froid était glacial et saisit la jeune femme au visage lorsqu'elle sortit de l'appareil... Le pilote la laissa s'éloigner quelque peu avant de redécoller presque aussitôt pour gagner l'orbite basse de la planète. Le message avait été clair, on désirait la voir seule, et l'administrateur devait pour cela avoir d'excellentes raisons... Ellys porta machinalement la main à son blaster... Seule ou pas, elle ne serait pas dénuée de toutes ressources... La jeune femme s'alluma une cigarette et contempla pensivement les environs... Devant elle, sur une centaine de metres s'étalait dans sa magnificence, le parvis dallé de marbre blanc où étaient d'ordinaire accueillis les diplomates citoyens de la NRE... Tout au fond, dominant les êtres tel un oeil de pierre et de verre, se tenait le dôme de l'assemblée tout en transparence et minéralité. Il régnait en ces lieux un calme preque troublant. Ellys ressentait depuis son arrivée un certain malaise, sans parvenir réellement à en cerner la cause avec précision... Quand soudain elle comprit... Un silence de plomb enserrait de façon opressante les lieux... Où étaient passés les fonctionnaires de la NRE ? Habituellement cette place devait certainement fourmiller d'activité mais elle était aujourd'hui totalement déserte. Et où était passé ce foutu Hector Pelvize...? Un léger sentiment d'inquiétude envahit la jeune femme... Quelque chose ne collait pas au scénario et mettait en garde son instinct... Ecrasant sa cigarette nerveusement, elle se dirigea d'un pas rapide vers l'Assemblée... | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 28/01 ETU 13:53 | Score : 10 Détails Hector Pelvize était déja mort depuis longtemps quand il effectua un prodigieux plongeon du haut du dôme du parlement de la République. La chute avait été longue et rapide à la fois. Autrefois père fondateur de la NRE, il n'était désormais plus qu'un amas de chair informe encombrant une minuscule surface de la grande esplanade.
Des curieux s'étaient approchés du cadavre disloqué, le temps de se lamenter ou de vomir, avant que plusieurs escouades de troopers lourds n'investissent les lieux. "Le Haut Administrateur Hector Pelvize, père fondateur de la République, s'est suicidé ce matin en se jetant du dôme du parlement." Le général Weiss avait prononcé ces mots sans la moindre hésitation, le regard dur et froid, la posture figée, en bon militaire qu'il était. "Je suis le général Morlo Weiss, votre Excellence. Je fus le conseiller du chancelier Mansfeld. Après la venue de Genèse, je me suis exilé pour me mettre au service de l'administration de Mr Pelvize. Je suis actuellement le chef de la sécurité des institutions républicaines sur la planète-capitale." Weiss observait la jeune femme assise devant lui. Du charme. Un charme mortel. La présence des troopers lourds n'était pas de trop. Ellys restait silencieuse. "Nous ne savons pas pourquoi le haut administrateur vous a fait venir ici. Il semblerait que Mr Pelvize vous aie fait venir pour quelque chose d'important. Inutile de vous dire que nous considérons son suicide comme suspect. Pourriez-vous nous en dire plus au sujet de ce codex qu'il vous a envoyé ?" Weiss se leva. Il avait pour habitude de poser plusieurs questions à la chaîne. Il lui fallait marcher. "...vous êtes la dernière personne en vie avec qui il a communiqué. Ce qui fait de vous un témoin essentiel..." Le général fixa Ellys dans les yeux. Cet homme aux traits racés et élégants avait un regard de glace. Un Deimosien en plein, à l'image du climat de sa planète. "... ou le premier des suspects..." Le général reprit sa place. Cinq mètres le séparaient de la jeune femme. Entre eux, quatre troopers lourds. Autant derrière lui, et autant derrière elle. La jeune femme avait conservé son blaster. Elle avait traversé les coursives de l'assemblée républicaine, elle avait constaté le climat tendu qui régnait partout, l'esplanade vide, l'omniprésence de troopers lourds, les multiples contrôles de sécurité. Une atmosphère de souffre flottait encore dans les bâtiments de l'institution républicaine. Le général savait qu'il avait affaire à une héritière de Mansfeld, cette jeune femme était commandeur de la Corporation Démocrate. Il ne pouvait pas échouer. "Je vous écoute, votre Excellence..." | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 28/01 ETU 22:49 | Score : 10 Détails Ellys s'arrêta à quelques mètres du dôme. Une irrégularité sur la blancheur immaculée du marbre attira son regard...
La jeune femme s'agenouilla et caressa du bout des doigts le sol... Une tache sombre veinait par endroit la pierre, elle semblait très récente... Du sang...? Un cliquetis métalique détourna soudainement son attention. Levant les yeux elle tomba nez à nez avec le blaster d'un trooper lourd. Cinq hommes la tenaient ainsi en respect silencieusement. La tension était plus que palpable. Ellys se releva calmement et toisa imperturbable, le plus gradé d'entre eux. Est-ce ainsi que l'on accueille les diplomates venus siéger à l'Assemblée...? Je suis le Commandant Ellys, Commandeur de la Corporation Démocrate et je viens sur demande expresse de l'administrateur Hector Pelvize. Le visage méfiant du militaire se mua en une expression évidente d'embarras. Pardonnez cette méprise Excellence, nous ne vous attendions pas... Veuillez nous suivre s'il vous plait... Le trooper glissa quelques mots à son camarade le plus proche avant de tourner les talons et pénétrer dans le bâtiment. Ellys lui emboîta le pas, l'esprit en proie à une intense perplexité. Bureau du Général Morlo Weiss - Siège administratif de la NRE ________________________________________________________ Hector Pelvize s'est suicidé ce matin... La jeune femme dévisagea avec attention son interlocuteur... Dur, le regard glacial, ne laissant transparaître aucune émotion, cet homme était une énigme à lui seul. Général Morlo Weiss, ce nom ne lui était pas inconnu. Bras droit du Chancelier Mansfeld disait il... Pourtant l'Ambassade d'Alfa Deimos avait officiellement annoncé sa mort. Que faisait il en ces lieux...? Vous êtes la dernière personne en vie avec qui il a communiqué. Ce qui fait de vous un témoin essentiel...Ou le premier des suspects L'instinct de la jeune femme s'affola, lui intimant la plus grande des prudences. De sombres évènements avaient du se produire ces dernières heures, la mort de Pelvize n'étant sans doute qu'un dommage collatéral à ce qui se tramait en sous-sol. L'intense présence militaire à elle seule éveillait la méfiance... Et la tension ambiante était étouffante. Ellys jetta un regard bref en direction des troopers présents dans le bureau et songea avec soulagement au blaster encore accroché à sa ceinture... Tant qu'il y resterait, elle ne serait pas totalement en position de faiblesse. Je risque de vous décevoir, Général, je n'en sais pas plus que vous sur les raisons ayant motivé l'invitation de l'Administrateur Pelvize. Son message était énigmatique et allait à l'essentiel. Il requérait ma présence en ces murs et désirait que je vienne seule. J'esperais en apprendre plus à mon arrivée, mais si j'en crois ce que vous m'annoncez, il semblerait que je doive rester sur ma faim. Une expression indéchiffrable traversa furtivement le regard du général. Etait-ce de la contrariété ou de la satisfaction, elle n'aurait su le dire, mais la situation la rendait de plus en plus nerveuse. Ellys avisa les troopers les entourant et toisa le militaire d'un regard pénétrant. Général, j'avoue avoir beaucoup de mal à trouver mon aise lorsque je me sens menacée. Les soldats présents dans cette pièce sont ils absolument necessaires ? La jeune femme esquissa un léger sourire avant de poursuivre. Je ne vais pas m'enfuir vous savez, mon croiseur stationne en ce moment même en orbite basse, je serais morte avant même de sortir de ce bâtiment. Croyez moi, je sais où se trouve mon intérêt, nul besoin d'entourer votre personne d'une telle sécurité. Vous n'avez rien à craindre de moi... Et puis... Vous êtes déja mort, Général, que voulez vous que je fasse de plus...? Vous devriez me montrer mes quartiers, j'imagine que je vais devoir honorer votre hospitalité quelque temps. | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 30/01 ETU 01:40 | Score : 7 Détails Eluder les questions, discerner les pièges, et brouiller les pistes. Cette garce avait bien appris ses leçons auprès des vieux politiciens de la Corporation Démocrate. Le général Weiss fit un geste, et les gardes quittèrent la salle.
"Je doute que mes gardes vous posent le moindre problème, Excellence. Mes services de renseignement m'ont bien renseigné à ce sujet. Mais si leur présence vous rend nerveuse, nous pouvons très bien nous en passer. Pour l'instant, vos quartiers seront cette pièce." Le général se leva, et se dirigea vers son bureau. Il ouvrit un tiroir, et en sortit une petite boîte. "Vous déclarez donc ne pas savoir pourquoi l'administrateur Pelvize vous fait venir ici. Avez-vous seulement fait analyser le codex ? Quel était son contenu exact ?" Il se rassit, déposant la boîte, rectangulaire et métallique, sur une table basse faisant face à Ellys. "Il ne faut pas se fier aux apparences, Excellence." Il ouvrit la boîte, en sortit une liasse de clichés numériques développés sur des feuilles de plastoïde. Et il les répandit sur la table basse. Les premières photos étaient floues. On y voyait le corps d'un homme étendu sur le sol, l'arrière du crâne défoncé par un coup de blaster. "Hector Pelvize était un proche du général Arakkus et du commandant Roger, le saviez-vous ? Il tenait vraiment beaucoup à ces deux pères fondateurs. Il n'a par contre jamais apprécié Sélène. Et il ne m'a jamais apprécié non plus. Surtout quand je lui ai montré ces clichés." Les photos suivantes étaient plus nettes. On reconnaissait distinctement les traits du visage ensanglanté, les orbites creuses, les yeux révulsés, la boîte cranienne béante et son contenu répandu sur le sol. Il s'agissait du général Weiss. "L'ambassade d'Alfa Deimos a en effet annoncé ma mort. Mon suicide, plus exactement. En voici les clichés pris lors de l'enquête. Laissez-moi dire que ce fût très douloureux. Il fallut toute l'habileté du major Agrippa pour me garder en vie." Le regard de Weiss se fit plus intense. Un regard perforant. "Ce n'était pas un suicide, Excellence. Et j'y ai survécu. A l'heure qu'il est, celui qui a tenté de m'éliminer est mort. Et ceux qui l'ont engagé aussi. Le Haut Chapitre n'est plus, comme vous le savez. Pelvize non plus. Pourquoi ce parallèle ? Parce que je doute que sa mort soit un suicide." Il jeta un autre cliché sur la table. Pelvize, attaché sur une chaise, dans une salle vide. le torse perforé d'impacts de balles. Une flaque humide en dessous de lui. Sans doute de l'urine. "Ne pas se fier aux apparences, Excellence. Voilà dans quel état nous avons retrouvé l'administrateur Pelvize. Officiellement, un suicide vaut toujours mieux qu'un meurtre dans les hautes sphères de la République. Question de sauver les meubles." Weiss avait un visage grave et blême. Impassible. Cet homme était de fer. "...vous êtes la dernière personne a avoir communiqué avec l'administrateur Pelvize. Vous êtes donc un témoin essentiel... ou un suspect de premier plan..." Il répéta lentement sa dernière phrase. Et il fixa Ellys à nouveau. "Une quelconque implication du commandeur de la corporation démocrate dans une affaire de ce genre serait fort regrettable. Pour lui, pour la corporation, et pour la République. Et même si il était innocent et lavé de tout soupçon, le meurtre d'un administrateur et père fondateur de la république, rendu public, porterait un coup fatal à la NRE." Il tira une cigarette d'un étui en cuir. Il s'en alluma une, recrachant sa fumée par petites volutes. Le militaire ne laissait transparaître aucune émotion. Il était sur son terrain, et il le savait. "Qu'en pensez-vous, Excellence ?" | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 30/01 ETU 14:51 | Score : 12 Détails Ellys songea en premier lieu au codex envoyé par l'administrateur, se pouvait il qu'un autre message y ait été dissimulé...? Comment cela avait il pu échapper aux chiffreurs de ses services de renseignements...?
Dieu merci, le codex était resté à bord du croiseur Baphodyen et se trouvait donc momentanément à l'abri de la curiosité du général... Je ne me souviens plus des termes exacts employés par l'administrateur. Le message était bref et me demandait de rejoindre la Capitale afin de m'entretenir au sujet d'une affaire de la plus haute importance. Il précisait également que je devais venir seule, ce que j'ai fait ainsi que vous pouvez le constater. La jeune femme fixa imperturbable le général. Le militaire était un mur duquel aucune pensée ne filtrait. Sa capacité à masquer ses émotions était impressionante mais éveillait immanquablement la méfiance. Son absence d'émotion trahissait aussi surement que la lumière la plus crue, sa volonté de dissimulation. Ellys se pencha légèrement et se saisissant de l'étui en cuir abandonné sur le bureau par le général, elle en tira également une cigarette qu'elle alluma dans un léger grésillement incandescent. Puis, tirant une profonde bouffée, la jeune femme se saisit des photos du corps de Weiss... Elle les contempla un instant, un léger sourire aux lèvres avant de lever de nouveau son regard vers le général... Le Major Aggripa n'a pas failli à sa réputation... Son travail est assez édifiant vous concernant... Cependant, il reste une zone d'ombre que vous entretenez volontairement et qui je dois l'avouer m'intrigue quelque peu... Vous étiez le second du Chancelier... Pourquoi les Fils de Mansfeld ne nous ont pas informés de votre survie...? Nous sommes alliés, une telle donnée aurait du être portée à notre connaissance. De même que le silence entourant votre venue au sein de cette République, reconnaissez qu'il ne manque pas d'étrangeté. La jeune femme reposa lentement les clichés et se saisit de celui d'Hector Pelvize... En dehors des impacts de balle rien ne semblait indiquer de quelconques sévices corporels. Rien qui ne justifia donc la flaque savamment disposée aux pieds du malheureux... La torture psychologique était possible mais elle était rarement efficace sans atteinte physique en amont. Du reste on n'abattait pas un homme de plusieurs balles lorsque celui ci se trouvait dans l'incapacité de fuir et qu'une balle en pleine tête aurait amplement suffit. Il était peu probablee que Pelvize ait été torturé. Il devait être déjà mort lorsque l'on avait pris soin de l'entraver sur cette chaise. La question était de comprendre le pourquoi de cette mise en scène... Etait-ce à son intention...? La jeune femme repris une profonde bouffée de sa cigarette puis jetta négligement la photo sur le bureau. Cette photo n'est qu'une piètre mise en scène et vous insultez mon intelligence, Général... Si vous en veniez au fait...? Votre approche nous fait perdre un temps précieux, et je ne goûte pas particulièrement ce genre de manoeuvre. La jeune femme fixa intensément son interlocuteur. Sans cet isolement qui l'exposait un peu trop à son goût, Ellys aurait presque pu trouver la conversation distrayante... | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 31/01 ETU 01:26 | Score : 9 Détails Ambiance sonore recommandée :
http://www.radioblogclub.com/open/77995/sarabande/HAENDEL%20-%20Sarabande%20%28timbales%29 Le général s'était levé pour achever sa cigarette devant la grande baie de plastacier qui dominait l'esplanade du parlement de la NRE. La garce était plus futée qu'il ne le croyait. Tant pis. Il n'était pas un politicien. Il était un militaire. "Vous vous trompez de rôle, Excellence. C'est à moi de vous poser des questions. Peu importe que cela vous plaise ou pas." Il tira encore quelques bouffées de sa cigarette. Il l'écrasa contre la vitre. "Et les questions que nous devons justement nous poser ne sont pas celles qui me concernent, mais bien celles qui concernent Hector Pelvize, la NRE... et vous-même." Son regard glissa vers les clichés encore étalés sur la table basse. "Une mise en scène dîtes-vous ? Intéressant. J'hésitais encore. Vous confirmez mes soupçons." Le général actionna son codex. Il le tendit à Ellys. "Ordonnez à l'équipage du vaisseau plénipotentiaire de nous remettre le codex de l'administrateur Pelvize afin que nous puissions l'analyser." Et avant qu'elle ne bondisse comme un fauve, Weiss trancha. "Pelvize est mort. C'était le dernier père fondateur actif. La Nouvelle République que nous avons connue est morte avec lui. Et ceux qui l'ont assassinée jouent aux apprentis vengeurs avec leurs anciens ennemis." Il l'empêcha encore de parler. "Facile, dès lors, pour la première coalition démocrate de prendre le pouvoir en assassinant un proche du général Arakkus. D'autant plus que certains de vos coalisés sont des ennemis déclarés de Sélène et des Fils de Mansfeld. Une jolie occasion de les isoler et de confisquer la NRE pour la placer sous la domination de la Corporation Démocrate..." Il sourit. "Ce codex va nous en dire plus, j'en suis certain. A moins que vous soyiez prête, avec moi, à régler cette obscure affaire de meurtre pour le plus grand profit de la République... et de la Corporation Démocrate. Je n'étais pas le second du chancelier Mansfeld, je le suis toujours." Les troopers, plus nombreux, refirent leur apparition, braquant leurs blasters lourds vers Ellys. "Au nom de la République, commandeur Ellys, je vous met aux arrêts. Toute résistance est inutile. Remettez-nous le codex et attendez dans une cellule que l'enquête se poursuive... ou coopérez avec moi à la juste restauration de la seule et unique République des Exilés avec à sa tête le seul chancelier légitime qui puisse la diriger..." Un souffle. Weiss se souvint de la réponse obstinée de Pelvize, qui avait refusé de coopérer. "...Yerog Mansfeld..." | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 31/01 ETU 23:21 | Score : 8 Détails Ellys expira la fumée de sa cigarette une lueur de défiance dans le regard...
Imperturbable, le Général abattait une à une ses cartes sur la table... Son visage ne laissait transparaître aucune émotion, mais ce changement brutal de méthode trahissait malgré lui son agacement... La jeune femme esquissa un sourire... Le militaire devait être pressé par le temps, sans quoi il ne prendrait pas le risque de se dévoiler de la sorte. Général vous me décevez. Je pensais que nous nous étions compris mais je constate que vous déployez toujours autant de vaine énergie à me faire avaler vos couleuvres... Vos accusations à l'encontre de la Corporation sont fantaisistes, une fois de plus vous faites insulte à mon intelligence... Mais je serais une ingrate de vous en blâmer, votre attitude m'en a apprit bien plus en quelques heures que n'aurait pu le faire le codex de Pelvize... Car vous vous doutez bien que je n'ai pas lu le réel message qui m'était destiné... Il est fort probable que je n'aurais pas pris le risque de venir en ces lieux si je l'avais fait... Croyez bien que mes services de renseignement seront à ce propos, sanctionnés comme il se doit pour leur inqualifiable aveuglement. La jeune femme fit une pause et fixa son interlocuteur d'un regard glacial... Savez vous ce que je pense, Général...? Je pense que tous ignorent votre présence ici, y compris le Chancelier Mansfeld dont vous prétendez être encore le second. Je pense que vous n'avez jamais abandonné votre rêve de gouvernance républicaine et que vous êtes prêt à tout pour atteindre votre chimère. Je songe également que c'est le fanatisme et non la soif de pouvoir, qui ont guidé vos gestes. Vous voulez rétablir le Chancelier dans ses anciennes prérogatives mais vous oubliez que le monde a changé depuis son retrait de la vie politique... Peut être est-ce pour cela que vous souhaitez mon appui... Vous savez que Mansfeld ne cautionnera jamais une prise de pouvoir par les armes... Vous avez agit dans l'ombre, Général, mais c'était sans compter la curiosité d'Hector Pelvize... Il en savait trop, peut être même vous a t il refusé son soutien... Alors vous avez éliminé la menace... Mais pas assez vite semble t il... La jeune femme écrasa tranquillement sa cigarette au sol avant de reprendre... Dire que la bonne marche de votre plan ne tient qu'à un ridicule petit codex... Quelle ironie n'est-ce pas...? Ellys regarda brièvement sa montre et esquissa un sourire de satisfaction... Puis, se levant lentement, elle présenta ses poignets au trooper le plus proche avec l'évidente intention de ne pas s'opposer à son arrestation. Je crois que je vais aller visiter mes nouveaux appartements Général. Quant au codex... Hum...Ma foi je crains qu'il vous faille y renoncer, il doit être loin à l'heure qu'il est... Dites moi sincèrement, vous n'aviez tout de même pas cru que je viendrais ici sans parer à toute éventualité... A l'heure qu'il est, l'officier des communications à bord de mon croiseur a déjà du prévenir l'Etat Major de mon inquiétant silence... Il va être difficile de garder votre petit secret Général, j'en ai bien peur. | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 02/02 ETU 19:28 | Score : 8 Détails Ambiance musicale vivement recommandée :
http://www.radioblogclub.com/open/103981/philip_glass/Philip%20Glass%20-%20The%20Poet%20acts HRP : Une tartine, que dis-je, un pavé, mais riche en rebondissements... bonne lecture aux courageux. Ce topic a une influence certaine dans le jeu ;) ________________________________________________________ La mélodie finissait d'égrainer ses dernières notes sur la surface polie du disque. Weiss était resté debout devant la grande baie vitrée pendant un long moment, grillant cigarettes sur cigarettes. Le grammophone se tut. Weiss rangea l'antiquité. Il observa la cellule d'Ellys via le réseau Holocam de sécurité. Elle était assise, là, calme et immobile. Weiss actionna son codex. " Commandant, prévenez l'ambassadeur que nous serons bientôt disposés à le rencontrer. Encore quelques détails à régler. " Dans la bordure stellaire de la planète-capitale, les débris du croiseur de Baphodys tournoyaient en une constellation macabre. Les ioniques avaient fait feu depuis l'arrivée de son Excellence le commandeur de la corporation démocrate dans le bureau du général. Sa navette avait été capturée. L'équipage fait prisonnier. " Ne jamais se fier aux apparences, petite sotte..." Weiss tenait en mains le véritable codex de l'administrateur Pelvize. Cet idiot avait appelé la corporation démocrate à l'aide. C'est ainsi qu'il avait précipité sa mort et celles de bons nombres de ses fidèles. Les services de Weiss avaient ensuite envoyé un faux pour amener Ellys dans la souricière. Weiss brisa le codex et jeta les restes dans le broyeur de son bureau. Le but de l'opération était simple : connaître les intentions de la corporation démocrate. Il actionna le haut-parleur de la cellule d'Ellys. " Je serai bref, votre Excellence. Votre croiseur a été détruit, votre équipage fait prisonnier. Nous ne sommes pas ennemis, du moins, pas encore. Ne gâchez pas vos chances de voir la République renaître. Je dois être certain des intentions de la corporation démocrate. Vous vous êtes alliés avec de dangereux fanatiques. " Il marqua une pause, s'assurant d'avoir l'attention de la captive. " Les Fils de Mansfeld utilisent la violence tout autant que l'armée que je représente. Vous n'allez pas me donner des cours de morale, vous, une ancienne meurtrière, un assassin, une machine à tuer. Mais loin de moi l'idée de vous faire un procès d'intention. Je ne vous reproche rien. Nous sommes des soldats. J'obéis aux ordres et je prends mes décisions pour parvenir à accomplir mes objectifs. Par tous les moyens possibles. " Il s'alluma une cigarette. Recrachant quelques volutes blanchâtres. " Ecoutez-moi attentivement, Ellys. Pelvize voulait dissoudre la NRE. Souvenez-vous du discours des Insurgés. Dont notamment celui de Lizaka. Ils n'auraient jamais osé se risquer à une telle boutade sans s'assurer de la possibilité d'une telle trahison. Pelvize était un traître qui voulait abattre définitivement la République. " Il écrasa sa cigarette. Son regard de glace se fit plus intense. " Je connais bien les habitudes des démocrates. Et attendre leurs atermoiements, leurs votes, leurs indécisions pour obtenir leur aide ne me laissaient pas d'autres alternatives que d'éliminer les traîtres à la République. Et si vous en êtes là, maintenant, à croupir dans votre cellule, c'est afin de déterminer votre degré de traîtrise. Nous avons nos contacts au sein de votre corporation. Il ne sera pas difficile de vous faire remplacer. Officiellement, vous êtes morte dans votre croiseur, qui a tenté de fuir malgré les sommations. La raison ? Ellys supprime Pelvize alors que ce dernier a souhaité la rencontrer. Le mobile ? Le même qui nous a amené à envisager sa liquidation. Pelvize, voyant Ellys refuser sa proposition de traîtrise, tente de la supprimer. Mais il ne sait pas qu'il a affaire à une ancienne tueuse. L'affaire est entendue. Et comme vous l'avez brillament dit, personne ne sait que le général Weiss est vivant et est actif. Impossible de m'accuser. Je suis déja mort." Son sourire se fit carnassier. " Je vais conclure en parlant de moi, Ellys. Le chancelier Mansfeld n'ignore rien de ce qu'il se trame en ce moment. Il ignore juste les moyens que j'utilise pour y parvenir. Son retour est plus proche que vous ne pouvez l'imaginer. J'ai tenté de le trahir, Ellys. Comme j'ai trahis Genèse et le Haut Chapitre. Quand j'étais en train de mourir, sur cette terrasse, le crâne défoncé, alors que je sombrais... il m'a sauvé des enfers, Ellys. Il désire que la NRE ne sombre pas. Et il désire accomplir son devoir. La république ne peut survivre ou se développer sans sa présence. Vous le savez aussi bien que moi..." Il fixa Ellys une dernière fois. " Ne me forcez pas à vous détruire, Ellys. Votre place est aux côtés du chancelier. Pas moi. Je n'en suis pas digne. J'accomplirai ma mission. Ma dernière mission. J'aurai alors payé ma dette. Ne me forcez pas à vous tuer pour cela, Ellys. Collaborez, et je vous promet que la violence cessera. Je n'ai que ma parole d'ancien parjure à vous offrir. Vous devrez vous en contenter. Faites-moi signe quand vous y aurez réfléchi. Je vous laisse trois heures. Terminé." Il coupa la transmission. Ellys n'avait pas bougé de sa banquette. Weiss actionna son codex. " Transmettez au vaisseau de l'ambassadeur que nous désirons le rencontrer. Préparez une navette immédiatement. " L'ambassadeur en question arrivait. Les arêtes parfaites de son immense vaisseau, un cube nervuré de métal et de machineries, venaient de fendre l'espace dans l'orbite de la planète-capitale. Jean-Luc Picard s'était déplacé en personne. L'Empire Borg venait au chevet de la République. Pour le meilleur, et surtout, pour le pire. | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 03/02 ETU 08:45 | Score : 8 Détails Ambiance sonore : http://www.radioblogclub.com/open/130901/requiem_for_a_dream/Instrumental%20Movie%20Themes%20-%20Requiem%20for%20a%20Dream%20Theme
_______________________________________________________________________________________________ Ellys se leva et porta la main à sa poche... Elle esquissa un léger sourire désabusé... Ils lui avaient même pris ses cigarettes... Le blaster elle comprenait, mais les cigarettes... Marchant de long en large, la jeune femme était plongée dans la plus intense des réflexions... Les paroles du général cadraient dans un certain sens avec ses convictions, et bien que les méthodes fussent éloignée des siennes, elle ne les avaient que trop employées par le passé pour en être choquée... La fin justifiait les moyens...Parfois... Et pourtant, derrière les apparences, son instinct était en alerte... Un détail, un malaise ambiant, elle ne parvenait pas à en définir l'origine, mais ce trouble entretenait sa méfiance... Le général tentait de la manipuler, lui distillant avec grande intelligence les mots qu'elle souhaitait entendre, mais où se situait la part de vérité...? Y en avait il seulement la moindre trace...? Ellys soupira et retourna s'asseoir. Ainsi donc son vaisseau avait été détruit... Quelle ironie, une erreur de débutante, et il avait fallu qu'elle la commette justement aujourd'hui... Xercès enverrait probablement une sonde et mènerait une enquête, peut être finirait il même par entrevoir ce qui s'était réellement passé, mais trop tard, beaucoup trop tard... La jeune femme enrageait intérieurement et ne devait son calme apparent qu'à sa volonté de ne rien trahir de son angoisse grandissante... Elle le savait, la perte de ce codex l'avait définitivement placée en position de faiblesse... Et la décision à prendre était tout aussi incertaine que le reste... Si elle refusait de coopérer, ses heures étaient comptées... Mais sa survie méritait elle qu'elle se soumette aveuglément à un homme dont la parole ne valait rien, au risque de fouler du pied son honneur et ses idéaux ? Au risque de trahir jusqu'à ses propres alliés et sa nation...? Ellys se repassa mentalement les paroles du général... De l'immense précarité de sa situation, s'élevait une dernière lueur d'espoir... Malgré tous les appuis dont prétendait jouir le général au sein de la corporation, il était manifeste que c'était de son soutien à elle dont il avait besoin... De toute évidence, la remplacer ne semblait poser aucun problème, pourquoi ne l'avait il alors pas déjà fait ? Il lui aurait été si simple de placer l'un de ses pions à la tête de la Corporation, de s'assurer de sa complète coopération... Non, il devait avoir un intérêt à ce que ce soit elle et nul autre qui le soutienne... Mais pourquoi...? Ellys retournait inlassablement la question dans son esprit sans parvenir à trouver le moindre début de réponse... Si seulement elle avait une cigarette... | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 17/02 ETU 21:06 | Score : 7 Détails Ambiance sonore vivement recommandée
http://www.radioblogclub.com/open/53630/le_parfum/parfum%2004%20-%20grenouille%27s%20childhood ______________________________________________________________ La pluie s'était mise à tomber. Instinctivement, Weiss releva son col, cherchant à se couvrir. Mais la pluie qui tombait sur l'esplanade de la capitale n'était pas celle d'Alfa Deimos. L'eau était douce et odorante. De cette odeur de béton, de verre et de métal. La navette du général repartit, tandis qu'il se dirigeait, sous bonne escorte, vers le parlement de la NRE. L'entrevue avait été un échec. L'ambassadeur de l'ancien commandant Borg s'était montré intransigeant. Les négociations ont été tendues. Et c'est alors que les attaques contre le zéro ont débuté. Tout cela changeait la donne. Weiss se repassait en mémoire tout le déroulement de l'entrevue. L'arrivée sur l'immense vaisseau amiral, ce cube nervuré de métal aux arêtes agressives. L'accueil sur le pont, étrange et distant. Son entrée dans le cabinet de l'ambassadeur Borg. La République est dans une position délicate. Le collectif Borg ayant été dissout, puis fusionné avec le Hell Fire, le jeu du commandant Picard devenait clair. La NRE pouvait faire basculer les deux camps, dans la victoire comme dans la défaite. En restant neutre, elle se prive de l'opportunité de se remettre en selle, et de manoeuvrer pour amener les belligérants à accepter son arbitrage lorsque les armes se tairont au profit des traités. La République a beaucoup à gagner dans la crise actuelle. Elle bénéficie d'un certain crédit auprès de quelques commandants des Insurgés, qui comptaient d'anciens citoyens républicains, et bénéficie également d'une étonnante mansuétude du commandant Picard. La République était une voie de compromis, qui pouvait permettre aux Insurgés de préserver leur Arche, et une porte de sortie diplomatique pour le commandant Picard et ses éventuels alliés dès la fin des hostilités. Or, la NRE ne peut se mouvoir sans sa colonne vertébrale, la Corporation Démocrate. Cette coalition était devenue puissante, bien organisée et surtout, discrète sur ses véritables moyens militaires et économiques. Ellys. Weiss devait s'assurer de sa coopération. Les démocrates exigeraient bientôt des explications. Il fit la grimace. Ellys était plus résistante que prévu, et le commandant Picard ne s'était finalement pas rangé officiellement du côté de la République. L'ambassadeur avait été clair. La coopération des Borgs n'était pas gratuite. Et devait rester officieuse. " Des mercenaires. La République s'adressait à des mercenaires. " La seule satisfaction de Weiss était la promesse faite par les Borgs que la NRE serait épargnée. Mais le général savait que cette mansuétude forcerait la NRE à la neutralité. Et c'était contraire à ses plans. Après la corporation démocrate et les Borgs, il me reste le plus gros morceau. Les Insurgés. Weiss, arrivé devant les consoles de contrôle du centre de détention, observait Ellys. La République doit reprendre la place qui est la sienne. Weiss activa son codex, et transmit ses ordres. L'ambassadeur Borg venait de recevoir une offre. Bien que Weiss ne garantissait pas la neutralité de la NRE, il promettait, quelle que soit l'issue du conflit, d'accorder un statut d'immunité diplomatique au commandant Picard, sous la protection du chancelier Mansfeld lui-même. La guerre avec les démocrates était presque inévitable, car les Borgs avaient détruit plusieurs de leurs flottes dans le cadre de dommages collatéraux. Weiss allait jouer un jeu serré. Il lui fallait utiliser le casus belli fourni par Picard pour obtenir des leviers sur les Insurgés. Il devait cependant s'assurer qu'officieusement, le conflit entre les Borgs et la République serait limité et mis en scène de manière subtile. Les Insurgés savaient très bien que la NRE et la Corporation Démocrate pouvaient faire pencher la balance. Weiss souriait. Tout était à portée de main. Il observa une dernière fois Ellys sur les écrans. Il actionna son codex. "Libérez-la et amenez-la à nouveau dans mon bureau. Escorte renforcée. Et offrez-lui quelques cigarettes le temps du trajet..." | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 17/02 ETU 23:02 | Score : 7 Détails Bande Son : http://www.radioblogclub.com/open/53630/le_parfum/le%20parfum%20-%20awaiting%20execution
__________________________________________________________________________________________ Varna - Palais Impérial - 21H00 ETU ____________________________________ Dans le bureau du Commandeur Ellys, Olessia faisait nerveusement les cents pas. Ce qui devait être une banale intérim administrative était en train de se transformer en piège malodorant. Ce n'était pas faute d'avoir prévenu Xercès, elle n'était pas faite pour la diplomatie, elle n'avait ni la patience, ni le langage pour supporter avec le calme requis, le jeu nauséabond de l'échiquier politique. Elle ne comptait plus le nombre de fois où son envie de fronde avait failli faire voler en éclat ce ton lisse et politiquement correct qu'elle était obligée d'emprunter en permanence. Et voilà maintenant que ce petit jeu menaçait de s'éterniser en longueur... On était sans nouvelles d'Ellys depuis des jours et la NRE semblait jouer un jeu étrange d'obscurantisme en ralentissant volontairement les conclusions de leur enquête. Olessia était excedée. Tant qu'Ellys resterait introuvable, elle, resterait coincée dans ces fonctions étouffantes qui l'insupportaient de plus en plus. S'asseyant avec lassitude devant le bureau du Commandeur, elle alluma d'un geste rageur l'holocom. -----Réseau de transmission crypté Républicain----- - Communication entrante en provenance de Varna - Expéditeur : Gouverneur Lenka. Destinataire : Hector Pelvize __________________________________________________________ Administrateur Pelvize, voici des jours et des jours que nous tentons d'élucider les circonstances ayant entouré la tragique disparition de notre Commandeur sans que vos services ne nous soient d'une très grande utilité. Avec le temps qui passe, je finis par me demander si ce laxisme parasitant vos forces d'investigations ne serait pas tout simplement à mettre sur le compte d'une sombre volonté de votre part de nous voir rester dans l'ignorance le plus longtemps possible. Lors de vos derniers rapports, vous déclariez l'équipage ainsi que le Commandeur Ellys, morts des suites du crash de l'appareil et je note qu'à ce jour vous n'avez toujours pas été en mesure de nous fournir la moindre preuve pouvant étayer ces allégations. Nous ne nous contenterons pas de vos seules conclusions pour éluder cette question, et il est évident que la Corporation Démocrate s'interroge de plus en plus également sur ce qui se trame dans le 700. Je ne les ai pour le moment pas avisés de vos dernières déclarations, ne m'obligez pas à partager celles ci avec des gens qui se montreront autrement moins patients que moi en la matière. Pour la ennieme fois j'exige l'autorisation d'envoyer sur votre sol notre propre contingent d'expertise et je veux ramener les corps aux familles comme il se doit. Je ne tolèrerai plus de nouveau silence sur ce point de votre part. Du reste, et sur un tout autre plan, la NRE brille par son absence du théatre diplomatique ces derniers temps. il serait de bon ton de vous impliquer un peu plus dans les affaires courantes de l'Assemblée. L'attitude du Helfire frise de plus en plus la provocation gratuite. Leurs attaques à l'encontre de citoyens neutres se multiplient et votre silence est proprement inadmissible. Il est grand temps de préciser avec clareté votre position quant à ces récentes dérives. La Corporation Démocrate ne gardera pas éternellement son légendaire pacifisme si les atteintes à leurs peuples devaient perdurer sans que cela ne sucite la moindre réaction de votre part. J'espère avoir été pour le moins limpide, administrateur. Nous ne goûtons pas votre immobilisme. Ne nous obligez pas à durcir le ton. Respectueusement Gouverneur Lenka. - Fin de communication - | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 18/02 ETU 10:06 | Score : 5 Détails Ambiance musicale vivement recommandée :
http://www.radioblogclub.com/open/121909/vampire_/Dracula%20%28Wojciech%20Kilar%29%20-%20Vampire%20Hunters _____________________________________________________ Le général jouait un jeu complexe et dangereux. D'un côté, il devait mettre en scène un conflit ouvert contre le commandant Picard, portant ainsi la NRE aux côtés des Insurgés, et de l'autre, servir d'agent double et de conseiller en communication au redoutable commandant Borg. Weiss avait hésité à prendre ce dernier rôle, mais remplir ses objectifs par tous les moyens exigeait parfois ce genre de compromission. Car peu importait qui des Insurgés ou du Hell Fire allait l'emporter. Weiss disposait de cartes dans chacun des camps. Il rallierait le vainqueur au bon moment, tout en assurant aux vaincus la protection de la République pour défendre leurs intérêts. De là, tout était possible. La République devait arbitrer les débats. Dans l'intérêt de la galaxie toute entière. " Activez les codex chiffrés codés, envoi prioritaire à l'état-major du commandant Picard et de ses alliés. " Weiss venait de se lancer dans une grande partie d'échecs. En offrant au commandant Picard ses services d'orateur, tout en cherchant à négocier avec les Insurgés, il s'immiscait entre le marteau et l'enclume. " Envoyez également une proposition d'entrevue aux commandants Arakkus, Winthorpe et Lizaka, lieu à leur convenance. Sujet : alliance éventuelle entre les démocrates et les Insurgés dans le cadre du conflit les opposant au Hell Fire. " Weiss s'épongea le front. Le sort en est jeté. " Alea Jacta Est " Il s'alluma une cigarette. La garde l'informa qu'Ellys était arrivée. Il allait falloir la convaincre. Avec l'aide des Insurgés si nécessaire. Weiss avait reçu le codex de la remplaçante d'Ellys. Il fallait gagner du temps. Il rédigea rapidement un codex diplomatique, puis actionna son interphone. " Faites entrer la commandante Ellys. " | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 18/02 ETU 19:47 | Score : 5 Détails Bande son recommandée : http://www.radioblogclub.com/open/81387/munich/John%20Williams%20-%20Munich%2C%201972
______________________________________________________________________ Ellys rongeait son frein en silence. depuis combien de temps était elle enfermée dans cette maudite cellule ? Il avait dit trois heures... La jeune femme eut un soupir de lassitude... Cela aurait tout aussi bien pu faire dix heures qu'elle aurait été incapable de le dire. Ces murs lisses, la lumière aveuglante et artificielle des néons, perturbaient sa notion du temps. Ses pensées, entièrement tournées vers cette hypothétique solution qui ne venait pas, se heurtaient inlassablement à ce même mur d'incompréhension qui la torturait depuis des heures. Si seulement elle avait une cigarette... Le déclic métallique d'une porte que l'on déverouille la fit sursauter, interrompant brutalement sa réflexion. Une dizaine de troopers lourds pénétrèrent dans la cellule la tenant en respect de leurs blasters chargés. L'un d'eux, le plus gradé, lui jetta négligemment ses cigarettes et son briquet. La jeune femme les ramassa et s'empressa de s'en allumer une avec un évident sourire de satisfaction. Veuillez nous suivre Excellence. Le Général Weiss souhaite vous voir. Rejetant amèrement la fumée de sa cigarette, Ellys toisa le trooper, d'un regard froid. Ses doutes et ses angoisses cadenassées au plus profond d'elle même, elle se leva silencieusement et suivit sans faire d'esclandre son escorte jusqu'au bureau de Weiss. Qu'aurait elle pu faire d'autre du reste ? Le Général semblait en savoir suffisement long sur son passé pour ne pas sous estimer ses capacités. Elle aurait pu maitriser sans trop de difficultés deux ou trois d'entre eux, mais sans son blaster et malgré tout son savoir faire, rien n'aurait pu lui permettre d'avoir le dessus sur ces dix soldats lourdements armés. Et à quoi bon ? Son croiseur était détruit, et le dédale de sous-terrains qu'il lui avait fallu prendre pour gagner sa cellule avait achevé de la désorienter. Ils auraient mis la main sur elle, avant même qu'elle n'ait retrouvé la sortie de ce maudit bâtiment. Non, elle n'avait d'autre choix pour le moment, que de se plier à leurs exigeances et d'attendre. Le moment viendrai, elle saurait être patiente. " Faites entrer la commandante Ellys. " Le jeune femme jetta un bref regard en direction de l'intercom encastré dans le mur avant d'être poussée un peu sèchement dans le bureau du Général. Profondément ancré dans son fauteuil, Weiss la dévisageait de son regard impénétrable. Un imperceptible sourire aux lèvres, il lui désigna le siège lui faisant face. | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 21/02 ETU 22:54 | Score : 11 Détails Ambiance musicale vivement recommandée :
http://www.radioblogclub.com/open/90291/franz_schubert___ave_maria/Franz%20Schubert%20-%20Ave%20Maria _____________________________________________________ Franz Schubert. Le général avait toujours aimé la musique antique. Ellys s’était installée en silence, lui rendant un regard plein d’assurance. Bravache, sûre d’elle. Voilà l’armure fendue. Une dizaine de troopers lourds encadraient la jeune femme. Weiss les congédia. Puis il lui tendit un bloc de données. Les archives de l’assemblée galactique datées et consignées depuis son arrivée sur la planète-capitale. « Lisez. » De longues minutes s’écoulèrent, durant lesquelles les notes de Schubert occupèrent l’espace. Les archives défilaient, de plus anciennes aux plus récentes, répertoriées et retranscrites en temps réel. Weiss s’était levé. Il s’alluma une cigarette. En tira quelques bouffées. Les Insurgés avaient reçu son codex, tout comme le commandant Picard. Il sentit un goût de brûlé mordre le bout de sa langue. Il écrasa son mégot. Il se tourna vers Ellys. « Remplir ses objectifs, peu importe les moyens. Vous connaissez ce principe tout autant que moi. Vous connaissez bien les rouages de la politique. Vous savez qu’il est impossible d’éviter la compromission quand il s’agit d’intérêts supérieurs. » Il marqua un temps d’arrêt. Il esquissa un sourire. Weiss avait pris le contrôle de l’ambassade d’Alfa Deimos en corrompant les Fils de Mansfeld. Et grâce au génie d’Agrippa, il disposait d’un nouvel ambassadeur très docile… « Quand vous aurez terminé de lire ces archives, Ellys, réfléchissez bien à vos paroles. Ne me sermonnez pas. Ne me servez pas de rengaines politiciennes. Réfléchissez en votre qualité de prédatrice que vous êtes. Quels sont vos objectifs dans ce chaos ? Ceux des Insurgés ? Ceux du Hell Fire ? Ou ceux de la Corporation Démocrate et de la République ? » Sourire. « Je contrôle la NRE, je contrôle l’ambassade d’Alfa Deimos, j’ai suffisamment infiltré la Corporation démocrate pour y semer le trouble et l’affaiblir, tout comme j’ai de quoi vous discréditer. Et qui plus est, je suis déjà mort. Y voyez-vous des objectifs ou des outils ? » Silence. « Réfléchissez. Ensuite, pourquoi vous faire venir et tenter de vous convaincre ? Pas pour mon profit personnel. Je vous l’ai dit, je bosse pour le chancelier. Oh, biensûr, il désapprouverait mes méthodes, mais c’est mon rôle que de faire en sorte qu’il ignore comment la République va reprendre la place qui est la sienne et enfin œuvrer pour le bien de la galaxie. » Cigarette. Fumées. « Je paye pour mes erreurs passées. Revoir la République donner la leçon à ceux qui détruisent notre galaxie sera ma seule récompense. J’ai déjà commencé une partie de poker, Ellys, et vous allez m’aider à la gagner. Si vous n’êtes pas stupide, vous verrez que tout ce qui a été fait l’a été pour tout ce que vous défendez. Je suis déjà mort. Vous, vous êtes la vie.» Il actionna son codex. « Préparez la navette et l’escorte. Nous partons pour le zéro, coordonnées de la capitale et de l’Arche. » Il fixa Ellys de son regard glacial. « Nous allons prendre un petit peu l’air… nous profiterons du voyage pour faire plus ample connaissance. Nous n’avons aucune raison d’être des ennemis. Surtout quand nous serons face à… nos hôtes… » | ||
New Republik Respect diplomatique : 859 21/02 ETU 23:29 | Score : 11 Détails -----Réseau de transmission crypté Républicain-----
- Communication sortante en provenance de la planète-capitale de la NRE - Expéditeur : Haute Administration de la NRE - services diplomatiques. Destinataire : Son excellence le gouverneur Lenka, représentante de la nation de Baphodys. _____________________________________________________ Votre Excellence, Nous n'avons rien à ajouter sur les circonstances de l'accident qui s'est produit en orbite de la planète-capitale. Voici les enregistrements de l'explosion de votre croiseur. Nos notons que plusieurs capsules de sauvetage ont pu s'éjecter. Nous pensons que le commandeur Ellys a pu se trouver dedans et survivre en pénétrant l'atmosphère et en atterrissant quelque part sur la surface non habitée de la planète-capitale. Nos équipes de recherche s'activent en ce moment-même pour trouver des survivants. L'explosion de votre croiseur est dûe à des tirs "amis" de nos batteries de défense. Une enquête est en cours pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce drame regrettable. Nous vous invitons d'ailleurs à nous envoyer vos propres équipes d'investigation et de secours sur place. Concernant notre "manque de visibilité" devant l'assemblée, nous avons fusionné notre représentation avec celle de la Matriarche Sélène. Une annonce a été communiquée en ce sens il y a peu de temps. Nous attendons confirmation de votre part suite à notre proposition avant de vous envoyer les coordonnées et les autorisations de saut hyperspatial dans le système 700. Nos respects, Excellence. - Fin de communication - | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 22/02 ETU 00:52 | Score : 15 Détails Ambiance Sonore : http://www.radioblogclub.com/open/97992/hans_zimmer/Gladiator%20-%2008%20Sorrow
________________________________________________________________________________________ Ellys fixait amèrement l'immensité obscure à travers la baie vitrée du croiseur... Perdue dans sa réflexion, elle gardait le silence depuis plusieurs heures maintenant. Tournant le dos à Weiss, elle sentait avec effroi, son regard froid et pénétrant posé sur elle. Sans doute avait il déjà perçu son trouble, cet homme revenu de la mort n'avait plus rien d'humain... Les archives de l'assemblée avaient laissé la jeune femme plus perdue que jamais. Les grands de ce monde avaient repris le chemin de la guerre, noyant les peuples sous un flot de souffrance inutile. La folie la plus totale semblait s'être emparée de l'Assemblée la rendant méconnaissable. Au centre du chaos, la Corporation Démocrate, à la neutralité inébranlable. Vestige de rationnalité au sein de toute cette démence. Ellys comprenait ce que prévoyait Weiss, l'occasion était trop belle pour la laisser s'enfuir... L'avènement de la République, à portée de main, avec plus de pouvoir et d'ascendant qu'elle n'en avait jamais eu. Mais il lui fallait pour cela le soutien de la Corporation Démocrate. Et ce soutien passait par elle. Sans doute envisageait il une quelconque alliance avec l'un des deux belligérents, se servant de l'appui de la Corporation pour faire pencher l'issue du conflit. Risqué mais pas insensé, la République se retrouverait propulsée au premier rang quand viendrait le temps de la médiation. Il ne resterait plus qu'à orchestrer le retour de Mansfeld et la chimère prendrait alors tout son sens. La jeune femme repensa aux derniers évènements et aux récentes interventions de l'Ambassade Deimosienne. Le choix du général allait de toute évidence aux Insurgés. De nombreux éléments de cette intrigue politique devait évidemment lui manquer, mais leur destination à elle seule confirmait ce doute. Ellys, serra les lèvres dans un mouvement de colère. S'allier aux Insurgés, voilà ce qu'il lui demandait à mots couverts ! La Corporation n'avait eu de cesse de condamner leurs agissements, aujourd'hui encore leur position ne laissait pas la moindre place au doute. Comment Weiss pouvait il lui demander de renier son honneur et ses convictions et d'agir dans l'ombre et l'ignorance de ses pairs. Croyait il réellement la faire ployer sous le poids des menaces ? Ce qu'il lui demandait portait un nom, cela s'appelait trahison. La jeune femme ne pouvait tout simplement pas s'y résoudre. Weiss pouvait la discréditer, certes, et avec elle la Corporation toute entière. Les mensonges sont un venin autrement plus mortel que le feu des armes. Mais cela aurait également une incidence sur ses projets, l'avènement de la NRE ne pouvait se faire sans la Corporation, et Weiss avait besoin de toute la puissance des Démocrates pour y parvenir. Les affaiblir, s'était s'affaiblir lui même. Ellys s'alluma une cigarette et tira quelques bouffées nerveuses avant de se retourner vers le général. Weiss la toisait de cet égal regard sybillin, qui ne l'avait guère quitté depuis qu'ils étaient partis. Vous perdez votre temps général. Je ne consentirai jamais à pareille mésalliance. Le pouvoir ne justifie pas la perte de son honneur. Salissez moi autant que vous voulez, je ne trahirai pas les idéaux de la Corporation dans une alliance qui nous couvrirait de honte. Vous avez raison, j'ai un passé chargé qui ne me permet pas de jouer la carte de l'offensée, mais il y a longtemps que je me suis libérée de mon servage. Je ne serai pas votre pion, Weiss. Usez et abusez donc de vos contacts chez les démocrates et trouvez vous des alliés plus consentants que moi. La jeune femme s'était tue, fixant froidement le général de son regard gris acier. | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 22/02 ETU 22:25 | Score : 5 Détails Ambiance musicale vivement recommandée :
http://www.radioblogclub.com/open/108455/bach_goldberg/Bach%20-%20Glenn%20Gould%20-%20Goldberg%20Variations%20%281982%20Recording%29%20 Je vous conseille vivement d'écouter la musique en même temps, on entend le général Weiss chantonner en même temps ^^ ___________________________________________________ Une infinité étoilée. Une longue traînée lumineuse, une obscurité puis les abysses. La navette du général Weiss était entrée en hyperpropulsion, figeant le temps et l’espace. La trahison. La honte. Le jugement d’Ellys était obscurci par son histoire personnelle. L’armure était bel et bien fendue. Les notes de Bach résonnaient maintenant dans la tête de Weiss. Il se surprit à les chantonner. Ellys lui faisait face, assise confortablement dans un des sièges en cuir du vaisseau. Weiss lui adressa un sourire carnassier. Ils ne s’étaient plus échangé la moindre parole depuis qu’ils avaient quitté son bureau. Bach obsédait Weiss. Le tempo s’accélérait. « Trahison et honte vont souvent de paire, Ellys. Je ne suis que trop bien placé pour vous en parler. J’ai payé ce tribut d’une mort douloureuse. Je ne vous souhaite pas ce sort, et je ne ferai rien qui vous oblige à le subir. » Weiss s’interrompit. Et pour la première fois, il regarda Ellys avec bienveillance. « Je sais très bien que je ne pourrai jamais vous faire fléchir par le chantage ou la menace. Vous me l’avez suffisamment prouvé. J’ai le pouvoir de vous discréditer, de vous salir, de détruire la Corporation Démocrate même, je dispose de moyens suffisants pour cela, mais rien de tout cela ne vous ôtera votre dignité et votre honneur. Vous avez vous aussi déjà payé votre tribut pour avoir déjà trahi et avoir eu honte dans le passé… » Weiss referma son visage. La faible chaleur qui avait animé son regard un instant auparavant s’éteignit. « … c’est pourquoi je ne veux pas faire de vous un pion, Ellys. Je souhaite que vous m’aidiez. Essayez de mettre un instant vos émotions de côté et d’analyser clairement la situation. Nous n’allons pas nous allier avec les Insurgés. Nous allons seulement négocier avec eux, car contrairement au Hell Fire, ils ne nous ont pas attaqué. Nous devons obtenir de ces négociations un levier suffisant pour rétablir la Paix sans pour autant faire usage des armes. Et par la même occasion, en profiter pour restaurer le prestige et la légitimité de la République. Nulle traîtrise là-dedans. La véritable traîtrise, ce serait de ne rien faire et de laisser filer cette occasion unique…» Il écrasa le mégot de sa cigarette. Weiss et Ellys avaient quelques points communs. Dont le goût pour le tabac roulé. Il tendit sa tabatière à la jeune femme. « …alors, nous avons le choix, Ellys. Vous avez résisté malgré tous les leviers dont je dispose, vous m’avez convaincu de votre stature, et c’est pourquoi je vais jouer franc jeu avec vous. » Weiss la fixa de son regard impénétrable. « Nous avons peu d’alternatives. Soit nous collaborons pour tirer notre épingle du jeu, vous, sans compromettre vos principes, et moi, me réservant pour ma part les compromissions et les rôles de l’ombre… ce qui est facile pour un mort… » Sourire carnassier. « Soit vous vous obstinez à me considérer comme un ennemi pire que les Insurgés eux-même, et vous refusez de dialoguer avec moi. Ce qui serait dommageable pour tout le monde, sauf pour moi. Car vous ne semblez pas m’avoir compris, Ellys. Tout ce que je fais, je le fais pour un vieil ami. Qui croit comme vous dans certains principes… mais qui ne sont pas les miens. Si je dois me résoudre à me passer de vous et de la Corporation Démocrate, je le ferai sans hésitation, n’ayez aucun doute là-dessus.» Weiss contracta sa mâchoire. « Alors, je vous poserai la question une seule et unique fois. Acceptez-vous de m’aider, sachant que vous aurez toute capacité à remettre en question mes méthodes et mes choix, afin que nous puissions collaborer de manière intelligente ? Sachez que jamais je ne vous demanderai de mentir ou de trahir votre parole. C’est un rôle que je me réserve.» Weiss se leva. Ils avaient tous les deux les mêmes objectifs, mais résolument pas les mêmes méthodes. « Je vous laisse réfléchir. Quoi que vous choisissiez, vous serez libre de partir une fois que j’en aurai fini sur la capitale. Je ne crains pas ce que vous savez sur moi et mes plans. Personne ne craint un mort.» Weiss se retourna un moment vers elle. « Et si jamais vous choisissez de rester, même si vous refusez de m’aider activement, je vous expliquerai tout dans les détails. Vous méritez au moins cela. » Weiss quitta la cabine en chantonnant Bach. Par les hublots, les infinités de l’espace jouaient d’ombres et de lumières sur le visage d’Ellys. | ||
Ellys Respect diplomatique : 1592 27/02 ETU 14:39 | Score : 10 Détails Ambiace sonore : http://www.radioblogclub.com/open/81387/munich_/John%20Williams%20-%20A%20Prayer%20For%20Peace
_____________________________________________________________________ Ellys avait écouté Weiss silencieusement. Pour la première fois, celui ci s'affranchissait des menaces et de la duplicité pour s'adresser à elle avec ce qui ressemblait à de la franchise. Vérité ou manipulation, ses dernières paroles avaient fissuré les défenses de la jeune femme achevant de la troubler. La République... Elle aussi avait caressé ce rêve, et avec Mansfeld à sa tête, son avènement plongerait la galaxie dans une nouvelle ère de stabilité. Mettre fin à toutes ces guerres intestines et redonner à l'ensemble ce cadre qui manquait à tous... L'idée était presque surréaliste. Pourtant la vision de Weiss ne souffrait d'aucune faille si ce n'était elle, le seul élément échappant encore à son controle. Ellys soupira... Le Général avait vu juste, ses propres émotions parasitaient son jugement. Le goût de la trahison n'avait jamais quitté ses lèvres, ces méthodes lui répugnaient à présent mais pouvait elle vraiment retrouver une conscience en fuyant sa nature ? Manipulations et duplicité avaient toujours fait partie de son existance. Elle avait aujourd'hui une chance de mettre à profit ses talents pour une cause juste, allait elle laisser échapper cette opportunité pour une question de forme ? Weiss lui avait garanti un droit de regard sur ses méthodes, après tout que risquait elle à le suivre ? Il serait toujours temps de refuser son appui, quitte à en assumer les conséquences... Mais s'il existait la moindre chance de voir cette folie prendre forme, elle ne devait pas la laisser passer... La fin justifie les moyens...Parfois... Ellys appuya son front contre le verre glacial du hublot et contempla le spectacle. Le croiseur était maintenant en orbite basse et la magnificence de la planète Capitale s'étendait à perte de vue dans son opalescente splendeur. Que de sang versé pour cette terre...Que de guerres pour un symbole... Au crépuscule de leurs existances, cette idée était à l'apogée de son absurdité... Et pourtant, n'allait elle pas elle même, entrer en guerre contre ses doutes pour un idéal éphémère...? Le croiseur ralentit sa course et stoppa son élan à faible distance des couches athmoshériques. Un croiseur ionique battant pavillon Insurgé apparut non loin de leur position. Procédure d'identification sans doute... La guerre faisait encore rage dans le système... En ces temps troublés, prudence était mère de toutes les vertus. La jeune femme se retourna lentement et toisant avec froideur l'un des trooper la tenant en respect, elle lacha dans une voix pleine de lassitude... Faites savoir au Général Weiss que je l'accompagne... | ||
Mansfeld Respect diplomatique : 4380 27/02 ETU 17:48 | Score : 11 Détails Codex militaire chiffré-codé - zone d'émission inconnue.
Commandants du Hell Fire, voici les termes de l'accord que nous avons fixé avec le commandant Picard. Nous serons francs de but en blanc : la République et les Démocrates ont toutes les raisons du monde de vous déclarer la guerre. Nous ne souhaitons cependant pas envisager une guerre totale contre votre coalition. Cependant, nous voyons dans la guerre globale qui vous oppose aux Insurgés un grave danger pour la galaxie. Bien que nous soyions politiquement opposés aux Insurgés, nous estimons que le fond de leur projet est réellement bénéfique à la communauté galactique. Votre attaque de l'Arche, non motivée, n'ayant aucune crédibilité politique en l'absence d'un quelconque projet venant de votre part, ainsi que vos incessantes bavures sur les flottes et les systèmes démocrates nous fournissent suffisamment de justifications crédibles pour être en position de négocier avec les Insurgés. Rassurez-vous, nous souhaitons négocier dans l'intérêt de la galaxie : nous pensons que l'absolutisme des Insurgés doit être canalisé et modéré par la République. Concrètement, nous demanderons une concession dans le zéro, et nous demanderons à collaborer activement à l'Arche en faisant de la République une entité parallèle aux Insurgés, arrondissant les angles de leur politique agressive et hégémonique. Pour obtenir ces concessions, nous devrons proposer notre engagement militaire à leurs côtés contre votre coalition. Cet engagement prendra une forme dépendant de votre bonne volonté : il se limitera à une politique défensive si vos attaques restent limitées et contenues. Il prendra une forme offensive active, avec ce que cela peut impliquer pour vous, si vos bavures se répètent à profusion. De plus, nous exigeons de votre part une politique de remboursement systématique et équitable en fonction des pertes causées par vos actions offensives dans les systèmes où nous disposons de planètes et de territoires démocrates. Nous avons le pouvoir d'accélérer le retour à la Paix : soit en prenant le rôle d'arbitre en favorisant la diplomatie, soit en nous engageant militairement de manière active aux côtés des Insurgés pour vous forcer à déposer les armes. Il est évident que nous préfèrerions opter pour la première solution. Dans le cas où vous seriez prêt à collaborer de cette manière, et à ménager la République et les Démocrates malgré une éventuelle déclaration de guerre, nous vous garantissons l'intervention de la République auprès des Insurgés afin de faire cesser ce conflit de manière honorable pour votre coalition. Nous ne désirons ni votre destruction ni votre défaite. Nous désirons permettre à la République de prendre une place de médiatrice, capable de concilier les bonnes intentions des Insurgés, de votre coalition et du reste de la communauté galactique. Un prochain codex suivra sous peu. Terminé. Le centre de communication du parlement de la NRE venait de terminer le codage tactique du codex du général Weiss à destination du commandant Picard et de ses alliés. Après une brève relecture, il fût expédié par l'un des clones conçu par le major Agrippa. --- Codex militaire codé-chiffré envoyé --- Les ordres étaient clairs. Toute réponse du Hell Fire devait être transmise par codex spécial, via le canal du général. Il recevrait alors, par l'intermédiaire de son bracelet, un message en braille. Un message qui le pousserait à accélérer le jeu, et à abattre certaines cartes... |
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