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[RP] L'heure des Justes

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Caleb Wollstonecraft
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11/06 ETU 11:13
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Il y eut Une découverte des plus surprenante : un quai, abordés par des pneumatiques résistants à l’acidité du lac. La peur collective se conjuguait à l’incompréhension d’une telle découverte.

Le lac arrosait d’une ambiance verdâtre le visage des explorateurs. Surgissant de toute part à la surface, des feux follets mouvaient comme autant de diablotins dansant pour hypnotiser les voyageurs.
Arrivés au quai, une autre découverte plus morbide les attendait. Des corps comme le soldat deimosien découvert auparavant, gisaient ça et là. Le silence n’avait cessé que par des respirations saccadées de certains trop choqués.

Antonia s’avança tout de même vers les morts. Elle découvrit des caisses à leurs côtés. Elle fut rejointe par les plus courageux. Alphus, tendu, ramena à l’attention les autres plus frileux vers un bord éloigné du lac. Cela prit beaucoup de temps.

Pendant ce temps, Antonia, donna des ordres pour ramener les caisses là où s’établirait le campement et leur demanda de chercher à les ouvrir le plus subtilement possible. Elle fouilla les cadavres mais ne trouva rien qui clarifierait l’histoire.

Quand Leonid Topoviev et Anastasia Dostoveï soulevèrent une caisse de plus, une masse sombre et violacée apparut. Tous trois se retinrent de pousser un cri alarmant. Les yeux de ces deux camarades fixaient sur la civière le corps nu d’une femme. Antonia gardant son sang froid, s’approcha du cadavre exposé. La dépouille avait été brûlée au niveau du ventre. Sans quitter ses gants, l’agent eut le réflexe de toucher la blessure. Elle fut tellement surprise qu’elle faillit faire trébucher les deux communistes derrière elle. Des implants métalliques surgissaient, noirâtre, de son ventre calciné. Antonia avala sa salive. Elle recouvrit le corps d’une bâche trouée qui traînait là.

Les caisses s’ouvrirent sur des outils et autres babioles scientifiques complètement inconnues. Leur design travaillé, dénotant de probables folies de leur concepteur imposa de plus belle un silence de plomb. Chacun se regardait pour ne retrouver que la même panique sourde chez son voisin.











Une pause suffocante fut envisagée. Malgré les macchabées abandonnés, ils établirent un semblant de campement le plus loin possible du lac olivâtre. Alphus vérifia avec Hakim la réserve d’eau. Sur le peu qu’ils avaient tous emporté et malgré les émotions excessives dont ils étaient l’objet, la réserve avait tenu. Une vraie équipe de baroudeur que nous avons là, pensa Alphus, bien.
Il regarda Hakim, lié d’amitié par l’infortune. L’homme, d’un visage noble, ne trahissait aucune insécurité. Alphus perdait trop d’eau de lui-même pour paraître complètement rassuré. D’ailleurs le reste du groupe n’avait pas l’air plus dans son assiette. Mais Alphus sentait qu’ils tenaient bon, prêts à l’action. Du moins, il l’espéra.


Antonia s’était éloigné un peu. Le lac glauque était immense, il faudrait peut être plus d’une journée s’ils en faisaient le tour à pied. Mais elle y pensa tout de même, rechignant aux mouvements trop évidents. De plus, toujours cette lumière rouge les appelait, forçant sa paranoïa.

Qu’est-ce que cela pouvait être. Antonia, malgré son esprit toujours en éveil, sur le bref moment de solitude, s’autorisa à se sentir un peu mal.
Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi.
L’agent regarda autour d’elle. Aucun camarade à portée de vue. Antonia souffla un bout.
Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi.
Elle avait pour l’instant montrait une confiance en elle idéal pour être le leader d’une équipe pareille. Elle ne pouvait pas en dire de même de l’agent hellénique. Bien qu’étant rester calme et endurant, il semblait parfois être dépassé par les évènements. Elle secoua à la tête pour enlever toutes les contradictions qui s’élevaient en elle et le souvenir de ce bref contact entre eux. Elle retourna au camp.

À son arrivée, elle vit trop tard et de trop loin, l’autre femme, membre du KGB se frottant les yeux. Dans une grotte aux exhalaison de souffre, où l’une des principales activités du corps humains est de suer, il est fortement déconseillé de faire un tel acte. Le résultat de se fit pas attendre. Simple réflexe de solidarité d’un groupe de survivant, Antonia courut vers la pauvre qui à présent se lamentait en se frottant de plus belle, devenant hystérique.

«Hakim, alsyd lh ydha ! »

Elle fut totalement surprise, l’ordre avait été donné par l’agent Brummel.
Le fils de Mansfeld qui l’accompagnait enserra la femme, la maintenant pendant qu’Alphus jeta le contenue de sa propre gourde dans les yeux de la victime. Ordonnant fermement au caporal Topofiev d’apporter le seul médipack qu’ils avaient en leur possession, il sortit un bandage et essuya les larmes. Le fils de mansfeld la lâcha, elle tomba dans la bras d’Alphus l’empêchant doucement de porter ses mains une nouvelle fois à son visage.

Il tamponna avec une extrême délicatesse les perles de sang.
«R'ogorchihin, r'ogorchihin…*
-Iatimbi bini, c'moeï kracotki.** » Sous les bras et la voix réconfortante du camarade Hellène, Anastasia se calma progressivement.



«Camarade Brummel, j’ai à vous parler. »La demande de la camarade Antonia semblait sans appel. Alphus laissa Topofiev relevait le soldat du KGB avec l’aide d’Hakim. Il conseilla tout de même à ce dernier de faire passer certaines informations d’usages pour que ce genre d’incidents n’arrive plus.

«Qu’y a-t-il Antonia ? » Les deux jeunes gens s’éloignèrent du groupe restreint. Les diablotins glissaient toujours à la surface en un bruit de fuite de gaz. Hypnotisant…semblait encore être le mot pour les caractériser.

« Vous vous êtes déclaré chef de l’expédition, je voudrais avoir votre rapport sur la situation.

-Et bien, pour résumer, tout ne va pas si mal, nous avons une équipe forte et soudée, nous n’avons pas à nous creuser beaucoup la tête pour savoir où nous allons. De plus nous n’avons pas vraiment le choix, le clignotant rouge est signe évident et hélas inévitable de notre destin, nous devons traverser le lac. Le plus tôt sera le mieux.

-Vous foncez toujours tête baissée dans toutes les portes ouvertes.

-Vous exagérez, je me vois mal joué les espions prudents maintenant. » Alphus retint un souffle.
Il repensa à Caleb, la mission dont son ami lui avait confié un soir chez lui. Il croyait même se souvenir que c’était le commandant représentatif qui avait fait le repas, accompagné de son frère. Alphus se souvenait du regard joyeux de son ami, lui avouant l’éternité qui précédait sa dernière mise en tablier. Il y avait un dossier sur le bureau, mais Alphus ne se souvenait plus si cela avait un rapport avec la soirée. Il se recentra sur le présent.

« Soit, nous pourrions toujours faire deux groupes, l’un se lançant sur le lac tandis que l’autre préférant la randonnée, faire le tour. Mais j’ai bien l’impression que ce soit une perte de temps inutile.

-Les cadavres ne vous mettent pas en garde.

-Bien sûr, mais les bateaux sont intacts, profitons en.

-Et s’il y avait une embuscade quand nous serions sur le lac.

-Mais qui voulez-vous qu’il y est ici, tout est mort, cette planète est morte, c’est l’apocalypse au dessus de nos têtes et je n’aime pas être privé trop longtemps de la vue ciel. Et puis nous n’avons pas le choix, plus vite on sera en face, plus vite on verra ce qui nous attend. »

Antonia se tourna de côté. Elle était d’accord avec lui, mais ne pouvait retenir les contradictions. Alphus se calma. Il s’approcha d’elle par instinct hellénique. Antonia par un autre genre d’instinct sentait déjà un coup de genoux partir, mais il ne partit pas.

« Antonia, vous êtes plus solide que moi, je dois bien l’avouer, aussi, je suivrais votre décision quel qu’il soit. »

Antonia n’écoutait qu’à moitié, elle fixait les feux follets, élaborant toute une stratégie. Le clignotant rouge toujours présent dans sa pupille. Il fallait agir sans perdre de temps.

« Partons…

-Bien Antonia, je fais suivre les ordres.

-Al...Camarade Brummel, où avez-vous appris à parler comme les fils de Mansfeld.

- Je connais vraiment très peu de chose sur eux mais tout à l’heure, je me souvenais d’un poème Deimosien assez rare car d’une ère romantique oubliée que j’ai eu miraculeusement l’occasion d’apprendre :

alsyd lh ydha
wla ndah alfrar
fwat mdhy'ah


- Ce qui veut dire…. »
Alphus sourit pour la première fois depuis longtemps, ce qui lui fit un bien fou.

« Attrape ses mains et ne la laisse pas fuir, elle est trop lumineuse. »

Le groupe se partagea les embarcations et se dirigea vers cet obsédant signal clignotant.





*je suis désolé, je suis désolé...
**calme toi, ma belle

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