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[RP] L'heure des Justes

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Mansfeld
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02/12 ETU 23:59
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Topic réservé à Nicanor et Caleb ! Merci de ne pas poster !
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L'officier de liaison avait reçu le message de l'ambassadeur de l'U.R.S.S. plus tôt dans la soirée.

Hélas, impossible de joindre le Préfet, ou un quelconque responsable sur Alfa Deimos. La situation était loin d'être apaisée, là-bas. La plupart des officiers n'étaient pas au courant du changement de régime. La population n'était certainement pas encore avertie. L'officier soupirait.

Les vivres promises par l'U.R.S.S. étaient vitales pour la population avec la crise qui s'annonçait. Il prit sa décision. L'avenir lui dirait si il avait bien fait. Il avait été envoyé par le Préfet avec une escouade de troopers pour rouvrir l'ambassade. Mais pas pour représenter Alfa Deimos. Mais les circonstances forçaient parfois les hommes à faire des choix cruciaux.


Communiqué aux ambassadeurs de l'U.R.S.S. et au commandant Caleb Wollstonecraft.

Honorables ambassadeurs,

Le nouveau gouvernement Deimosien m'autorise à répondre favorablement à votre requête.
Votre aide humanitaire est importante pour notre peuple, qui souffre encore des tourments de l'agitation politique ambiante, et qui se remet encore des récentes attaques contre nos planètes.

Nous vous attendons au point de coordonnée 2 de notre système natal, où vous serez réceptionnés par notre flotte.

Nous vous remercions du fond du coeur.

Fin de communiqué.

Il ne restait plus qu'à joindre le Bastion Alfa. Il serait fâcheux que la flotte ne les attaque dès leur arrivée au coeur du natal Deimosien. L'officier soupirait. Il savait qu'il jouait sa tête. Voire plus.
Nicanor de Rokha
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03/12 ETU 01:11
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Le camarade Nicanor de Rokha fut avisé quasiment instantanément de la transmission en provenance de l'Ambassade deimosienne. Repu aux déconvenues, il se devait d'avancer avec la plus grande prudence. Le camarade Rodion Romanovich Raskolnikov, en acceptant de prendre la tête de la délégation humanitaire sovietico-hellénique, allait sans doute jouer la mission la plus cruciale de toute sa vie.


- Mettez moi en relation avec le camarade Raskolnikov. Je tiens à lui annoncer la nouvelle personnellement.

Le jeune camarade aide-de-camp s'exécuta en silence. L'holoprojecteur s'activa. Le camarade Raskolnikov apparut. Il était de dos, sur la passerelle du croiseur Leonov et contemplait les étoiles à travers l'immense baie vitrée, spectacle à la sobre poésie. Il se retourna vivement et se mit au garde à vous dans un vif claquement de talon.

- Camarade Raskolnikov, Officier Diplomatique de classe extraordinaire. A vos ordres, camarade de Rokha.

- Repos mon cher Rodia ! Laissons là le protocole. Nous devons parler de toute urgence. Comme vous allez surement l'apprendre dans très peu de temps, si l'information n'a pas déjà été relayée jusqu'à vous, l'Ambassade d'Alfa Deimos vient d'avaliser définitivement votre accès à l'espace deimosien. Il va être temps.

Rodion ne cilla pas, bien que l'information lui fit une profonde poussée d'adrénaline. Il s'y était préparé depuis si longtemps. Ce jour spécial était enfin à portée de main. Enfin allait-il pouvoir porter assistance au peuple de Deimos mis à mal par le chaos de la guerre et les affres d'un régime quelque peu labile.

- Il est grand temps en effet. Soit ! Camarade de Rokha, je ferais comme il a été convenu. Que Yuri me perde si je venais à faillir.

Le camarade Raskolnikov hocha la tête, claqua des talons et la communication cessa. Du courage, songeait le camarade Nicanor, c'est de courage et de détermination que Yuri devra vous fournir ... Puisse t'il protéger tous ces braves enfants de la Nation ...



- Camarade Enseigne, au rapport !

- A vos ordres, Camarade Maréchal Raskolnikov ! 17e Escadre d'Octobre de la Flotte Rouge rassemblée et en attente !

- Nous avons nos ordres. Avertissez le reste de l'Escadre et mettez le cap sur Alfa Deimos. Et ... transmettez l'ordre spécial FSB-1917.

- Reçu, camarade Maréchal !


Raskolnikov se retourna pour contempler l'immensité. Il était à la fois excité et plein d'appréhension et la vue de l'infini sidéral lui rappelait ô combien il était peu de choses dans le vaste plan tenu par Yuri. Mais beaucoup était en jeu et de très nombreux paramètres restaient plus qu'aléatoires. L'heure n'était plus aux méditations philosophiques. Délivrer l'aide aux populations était absolument critiques pour la survie des Deimosiens mais il fallait aussi songer aux objectifs secondaires ... et faire en sorte que l'opération montée par le KGB et les Services Secrets helléniques se déroule au mieux ... Tout reposerait entre les mains des agents AK et AB. Il ne les avait jamais vus, comme l'avait exigé le 1er Bureau du KGB, mais il se devait de leur faire une confiance aveugle.

Caleb Wollstonecraft
Respect diplomatique : 463


04/12 ETU 17:57
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*Caleb regarda sa main. Elle avait prit la couleur rouge de la lumière d’automne qui projetait ses couleurs chatoyantes à travers sa fenêtre.
Un léger bruit de chutes le fit se retourner. Sa nièce jouait avec des cubes auquels chaque face avait une lettre de l’alphabet. Il s’accroupit à côté d’elle. Elle lui sourit et désigna 4 cubes qu’elle avait mis côte à côte. A K A B*


« Intéressante petite »

Dans l’espace intersidéral, le croiseur Leonov étincellait des reflets rouges d’une nébuleuse. Les ordres avaient été donné. Chacun avait son rôle à tenir. Dans la cale, les immenses containers attendaient également leur heure. Plusieurs employés de la manutention s’entretenaient devant une bonne partie de dés. Leurs uniformes partaient vers l’orange avec les années.
« Bon sang, je ne suis pas en veine ce soir, camarades, je vais m’en fumer une p’tite. Koulianov’ t’as l’air plus à ton aise, si tu veux, je te remplace pour ton tour de maintien.
-Ok, camarade Gogol, vérifie surtout le câble 412-4b, il a du vide, j’trouve.
-C’est parti, allez, je vais me refaire Zamoukhine, pas en veine ce soir.
Les autres camarades rirent
-Héhé, t’inquiètes, on ira brulé tes restes. »

Le camarade Gogol se dirigea vers les containers et s’alluma une clope devant le panneau « produits inflammables ». Il se dirigea directement vers le container retenu par le câble 412-4b. Il colla ensuite l’oreille dessus. Un souffle. Le camarade toussa. Pas l’habitude de ce genre de cigarette. Il tapota des coups irréguliers sur le container. Sans plus attendre, quelques coups assourdis sortir du container.
------- -- - …----… La chambre vous plaît ?

--- - -..-.—(ne mettez pas en danger nos couvertures)

-.-.- Il n’y personne
---.--- --….-.-.--- Besoin de quelque chose, de plus chaudes couvertures ?

--.-.- (Besoin de rien) -une pause-
--.--.---.- (distance d’arrivée ?)

---… Bientôt arrivée, tout se passera bien

. . . . ---.-..-.--.-.-…-…- -.-.— (Je ne m’inquiète pas, soyez plus prudent)

--.- … Vous n’avez pas confiance

. . . --- .- ( Je travaille seul, habitude)

. . . . ---.-..-.--.-.-…-…- -.-.— Vous verrez, ça vous plaira, c’est comme des vacances avec moi

… (pas compris)


« Camarade Que faites vous ? »
Un camarade de sécurité faisait du zèle sur ses tours de gardes. Le camarade Gogol se redressa souriant et rajusta sa casquette.
« Et ben, je vérifies le câble 412-4b, on m’a dit qu’il y avait du flou.
Le garde se rapprocha du camarade de la maintenance. Le regarda dans les yeux et lui arracha la clope du bec.
« Il est interdit de fumer, ici, vous n’avez pas vu la pancarte
-allez, camarade, tout le monde le fait, on connaît not’ boulot, on sait les risques.
-je ne veux pas le savoir, il t’en reste combien.
Gogol sortit son paquet et sourit en lui tendant le paquet auquel une cigarette se présentait, charmante. Le garde la prit.
« Allez camarade Paliatov’, on va s’en jetez une… »
Les deux camarades s’éloignèrent en direction des joueurs de dés.




Nicanor de Rokha
Respect diplomatique : 2498


07/12 ETU 01:23
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Il faisait vraiment très froid dans ce container mais l'agent AK, après une enfance passée dans les étendues glacées de la planète Siberia, ne s'en préoccupait guère. Elle n'avait d'ailleurs pas porté son choix de planque sur ce caisson par hasard. Les températures extrêmement basses nécessaires à la conservation de l'air liquide médical lui offriraient un camouflage optimal.


En effet, selon les procédures classiques d'astroquarantaine et pour vérifier qu'il n'y avait pas de "container surprise", il était certain que les autorités deimosiennes passeraient chaque unité cargo au scanner thermique. Grâce à sa souplesse hors du commun et à son corps mince et grâcieux, l'agent AK s'était enroulée autour des bonbonnes d'azote qui masqueraient sa signature thermique et lui assurerait une couverture parfaite jusqu'au débarquement sur Alfa Deimos.


Les petites moqueries mesquines de l'agent AB n'avaient pas manqué de piquer à vif la patience de l'agent AK. Quelle manque de professionalisme ! De par cette attitude de cowboy franc-tireur, il mettait en danger leur couverture et donc
la mission, sur laquelle elle avait décidé de consacrer son entière attention comme lui avaient appris les camarades Instructeurs du KGB, une quinzaine d'années auparavant, alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente innocente de 14 ans.


C'était une première pour elle. Elle avait toujours travaillé en solo : plus il y a de pieds, plus grands sont les risques de se les prendre dans le tapis ! Et puis, elle n'avait jamais vu l'agent AB. On lui avait communiqué 24h avant le départ du Leonov un rapport synthétique de ses états de service : un agent très brillant semblait-il, aux capacités certaines, elle ne put même s'empêcher de sentir un léger respect pour les opérations réussies qu'il avait à son actif. Il pourrait sans doute s'avérer compétent, peut être même utile, se disait-elle, mais les doutes qu'elle avait quant à son machisme (typique des espions hommes, pensait-elle) s'étaient trouvés confortés par cette brève conversation.


La camarade, en vraie pro, jouerait le jeu puisque tels étaient les ordres. Cela dit, il n'avait été précisé nul part l'interdiction de replacer une virilité un peu trop hypertrophiée à grands coups de genou si la situation vevait à le recquérir ...



Une alarme retentit et tira l'agent AK de ses pensées. La voix calme et métallique de
mikHAL 9000, le Maitre Camarade Principal, cervordinateur du Leonov, se fit entendre :


Attention ! Attention !

Alerte de proximité ! Sortie d'hyperespace et Insertion sur apogée orbitale dans système "Deimos" dans H moins 30 minutes. Répétition : H moins 30 minutes.

Chaque camarade à son poste selon procédure BOHINA.

Situation en code OCTOBRE ROUGE. Répétition : état d'alerte mis à jour niveau OCTOBRE ROUGE ...



La cogitation laissait maintenant place à l'excitation. Mais gardant son habituel sang froid, Antonia Kerensky se maitrisa rapidement, en tentant de détendre un peu ses muscles ankylosés par la position acrobatique et somme toute passablement inconfortable qu'elle avait stoiquement tenue pendant tout le voyage.

Il allait être temps de faire honneur à la réputation immémoriale des talents du KGB ...
Mansfeld
Respect diplomatique : 4380


09/12 ETU 15:57
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"Intrusion dans la bordure stellaire à hauteur du PC 2, capitaine. Flotte étrangère non identifiée. Cargos légers, quelques chasseurs d'escorte."

L'officier avait observé l'intrusion depuis la grande baie de plastacier du Bastion stellaire Gorgone IV. Il soupira. Plus de nouvelles du commandement du Chapitre depuis plusieurs jours. Seules les communications avec les autres Bastions stellaires étaient restées connectées.

"Armez les batteries ioniques, envoyez la chasse pour vol de reconnaissance. Etablissez la communication. Au moindre mouvement suspect, détruisez un des cargos en guise de semonce. Prévenez les autres Bastions afin qu'ils arment leurs ioniques."

"Oui, monsieur."

Le capitaine était fatigué. Il avait combattu contre les flottes démocrates, mais n'avait pas réussi à empêcher l'invasion des planètes Deimosiennes. Seule Alfa Deimos, à l'époque, avait résisté à l'envahisseur. Il s'alluma une cigarette. Un souffle. Un souffle. Un souffle.

"Communication établie avec la flotte étrangère, monsieur."

"Et bien, voyons qui sont ces mystérieux voyageurs..."

Et déja, les chasseurs Deimosiens fonçaient au travers des étoiles...
Nicanor de Rokha
Respect diplomatique : 2498


12/12 ETU 17:12
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Le camarade Raskolnikov contemplait le système Deimos. Le spectacle qui s'offrait à lui était déroutant de poésie. La flottille avait débarqué aux confins de de la planète Deimos Optimus. Un soleil froid et livide se levait mollement. Il irradiait superbement de ses rayons qu'on devinait glacés la petite planète, rayons que l'atmosphère refractait en une éclatante couronne.

Cette troublante magie était néanmoins défigurée par les épaves de croiseurs, témoins de agressions passées, qui polluaient l'orbite de la petite planète. De temps à autre, un morceau de vaisseau se mettait à chuter vers la petite planète et scintillait de milles feux alors qu'il était méticuleusement anéanti par la pression et la température lors de sa pénétration dans l'atmosphère.

Le camarade Raskolnikov méditait sur cette incroyable ambivalence. Il avait visité de nombreux mondes dont certains remarquablement beaux, mais les émotions que lui avaient suscités leur visite étaient sans commune mesure avec Deimos. Aucun système n'avait pareille propension à transformer le Laid et le Chaos en une explosion de Création poétique.

Arctique, désolé, écorché, Deimos demeurait néanmoins bien vivace, grandiose et noble malgré les coups que le Destin lui avait inlassablement portés.



Alerte.
Chasseurs sur trajectoire d'interception.
Vaisseaux hostiles à portée de tir dans H moins 3 min.
Dois je mettre la Flotte Rouge en position de combat ?

Mise à jour. Veuillez patienter ...

Communication entrante.
Provenance : Bastion Stellaire Gorgone IV.
En attente d'ordres ...



La voix détachée et froide de mikHAL 9000 venait de tirer le camarade Raskolnikov de ses pensées. Il rumina un instant en lui-même contre l'ordinateur. Ce genre de situation était relativement classique : les IA étaients capables de vous annoncer l'arrivée imminente d'une BHA dans votre isba puis de vous demandez avec le calme le plus olympien ce que vous prendriez avec votre thé ...


mikHAL, mettez la Flottille en état d'alerte et interdisez les formations de combat. Nous devons paraitre les plus amicaux possibles si nous ne voulons pas que la situation ne dégénère.


Bien reçu, camarade Maréchal Raskolnikov. Transmission d'ordre en cours.
Hostiles à portée de tir dans H moins 2 minutes.



Relayez moi aussi la transmission des Deimosiens.


Voici la transmission.
Hostiles à portée de tir dans H moins 1 minute 45 secondes.


"Capitaine du Bastion stellaire Gorgone IV à vaisseaux inconnus. Vous pénétrez dans l'espace spatial de Deimos. Veuillez procéder immédiatement à votre identification. Si vous n'obtempérez pas dans les 3 minutes vous serrez considérés comme hostiles, engagés et détruits."

Fin de de transmission.
Hostiles à portée de tir dans H moins 1 minute.

Calcul de la résolution de combat en cours. Veuillez patienter ...

Potentiel de survie du convoi d'unités cargos escorté par escadrille de chasseurs MiG et croiseur Leonov contre systèmes de défense deimosiens estimée à 54 secondes.

Dois je ordonner l'évacuation du personnel dispensable ?

Hostiles à portée de tir dans H moins 45 sec.



Le jeune camarade enseigne ne put s'empêcher d'exprimer la pensée collective de l'équipage présent en passerelle en laissant éclater un odieux juron teinté d'angoisse. Le camarade Raskolnikov ne tresaillait pas. Il répondit d'une voix calme :


Camarade Raskolnikov, Officier Diplomatique hors classe, Ambassadeur de l'U.R.S.S. et de la Nation Hellénique en mission vers Alfa Deimos. Nous venons en paix, désarmés et jouissant de l'immunité diplomatique afin d'apporter vivres et matériel médical à votre Peuple ...

Caleb Wollstonecraft
Respect diplomatique : 463


12/12 ETU 20:24
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Le grésillement comme simple retour, ils attendirent la réponse. Quelques camarades inquiets clignèrent des yeux vers leur officier, mais son calme sérieux affiché sur son visage taillé à la serpe, ne transpirait aucune inquiétude.
« Autorisation accordé en secteur 7, veuillez ne pas vous écartez des ponteurs galactiques ou nous nous verrons dans l’obligation d’ouvrir le feu, merci de votre compréhension. »

Une nouvelle étape du voyage venant d’être franchis, le convoi humanitaire emprunta la route autorisée. Le moindre faux-pas pouvait être mal interprété, le camarade Raskolnikov le savait, mais la nervosité ne s’était pourtant pas encore emparée de lui. Yuri sait comment cela peut s’augurer, alors il était inutile de se trahir aux yeux de l’équipage face à l’inconnu.

Recroquevillé dans son container, Antonia n’en pouvait plus d’attendre, l’atterrissage pouvait durer des heures, c’était le pire à passer pour elle. On ne fait qu’arriver mais sans pouvoir faire autre chose. Elle se surprit un moment à grelotter. Quelle idée. Elle se recroquevilla un peu plus, les mains sous ses aisselles, se remémorrant des images conceptuelles qui servait à la concentration. Des carrées blancs tournoyaient dans des triangles blancs qui faisaient de même dans des ronds blancs dans un espace noir. Un espace noir et froid. Antonia sentit un frisson lui parcourirent l’échine.
Ce n’était pas le froid, mais bien l’appréhension. Elle ne faisait pas confiance en son coéquipier et son camarade entraîneur lui avait bien dit que travailler en équipe, c’était avant tout une question de confiance. C’était surement ce qu’il lui avait fait accepté tant de mission en solo. La confiance en l’autre.

Le camarade Gogol avait été s’enfermer pour une durée indeterminée dans sa couchette. Il se ferait vite oublié. Le camarade Tchekov sortit tout frais rasé, le dos bien droit et roula ces fines moustaches. Il vissa sa casquette d’officier de coordination et se présenta aux gardes de la cale.
« Camarade coordinateur Tchekov pour l’intendance des containers » les Gardes claquèrent des talons.
« Aux rapports, camarades »
« Rien à signaler camarade officier, les containers sont toujours en sécurité.
« Excellent, camarades. »
Les gardes le laissèrent passer. Le Camarade Tchekov arriva devant les camarades employés de la manutention. Ils relevèrent de leur siège, leur sandwish encore au bout des lèvres et claquèrent des talons.
« Repos. Les containers sont ils prêt au débarquement. »
« Oui Camarade officier, les tracteurs sont en train de chauffer, ils seront opérationnels quand nous arriverons. »
« Camarade, Koulinanov, faites moi faire le tour de la cale. Vérifions cela ensemble. »
Le camarade posa son sandwish et précéda l’officier. Il avait déjà rencontré le Camarade Tchekov, deux, trois fois. Un officier tout ce qu’il y a de plus banal, froid et autoritaire, mais il sentait bien que ce n’était qu’une façade due à son rôle. Il allait être le premier à s’entretenir avec les gardes et responsables d’Alpha Deimos, on doit paraître sérieux dans ces cas là.


Mansfeld
Respect diplomatique : 4380


19/12 ETU 18:13
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Le capitaine observait le convoi défiler depuis la baie de plastacier du Bastion stellaire Gorgone IV. Il avait enfin obtenu des informations sur ce qu'il se tramait sur Alfa Deimos. Le Haut Chapitre était tombé, et le Préfet Ruprecht Mansfeld avait repris le flambeau. Certes, des rumeurs faisaient étal d'une probable rébellion des forces armées terrestres, mais la flotte et les Bastions stellaires étaient depuis longtemps fidèles au frère du chancelier Mansfeld. C'était un ancien et brillant pilote. Un ancien frère d'armes. Et Ruprecht souhaitait que ce convoi arrive sain et sauf jusqu'à la Cité du Chapitre. Et il en serait ainsi.

"Prévenez le commandement du Chapitre que le convoi escorté par le croiseur Leonov est en route pour Alfa Deimos. Affectez-leur également trois escadrilles complètes de chasseurs de classe Gorgone. Ce convoi doit arriver sain et sauf."

"Bien, capitaine."

"Quels sont les rapports du jour ?"

"C'est tendu, capitaine. Les Bastions Delta et Yerog VI disent avoir reçu des ordres du général Thorn, concernant la sécurité de la bordure stellaire. Ils nous demandent d'appliquer les mêmes protocoles. Des officiers de l'armée sont arrivés chez eux et semblent avoir pris les commandes. Plusieurs de leurs navettes demandent d'ailleurs un accès à notre Bastion, escortées par trois croiseurs d'assaut légers de classe Deimos. Que dois-je leur répondre ?"

Le capitaine avait bondi ! Thorn tentait de mettre la main sur la flotte ! Et ce convoi tombait en plein milieu d'une guerre civile !

"Bon Dieu ! Ils sont sur la même route que le convoi ! Déviez-les ! Bordel !"

Trop tard. Evidemment. Les vociférations du capitaine se perdirent dans le brouillard. Ses officiers, paniqués, enclenchèrent l'état d'alerte, se disputaient entre eux. Et puis une des batteries fit feu, sans qu'aucun ordre ne fût donné, détruisant l'un des croiseurs légers du général Thorn. Les deux autres croiseurs ripostèrent, détruisant quelques chasseurs Gorgone, ainsi que des MiG soviétiques. Et puis, les tirs fusèrent de tous les côtés. Le convoi fût touché de plein fouet. Le chaos était total. Alfa deimos était une planète maudite.
Nicanor de Rokha
Respect diplomatique : 2498


28/12 ETU 20:38
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- Unité perdue


Les alarmes se remirent à hurler de plus belle. La voix métallique de mikHAL qui annonçaient laconiquement les pertes achevaient de conforter la panique qui régnait sur la passerelle du Leonov.


- Unité perdue


Ah ! Par la buée du glorieux casque de Yuri ! Il a fallu que nous tombions en pleine guerre des gangs, rageait le maréchal Raskolnikov. Quel fiasco ! Voilà bien le genre de comité d’accueil dont nous nous serions passés ! Il faut agir et vite …


- Au poste de combat ! En formation défensive autour des transporteurs ! Tirs de suppression des batteries FLAK à pleine puissance ! Je veux un périmètre défensif de 2000 mètres autour du convoi. Que toute unité ne battant pas pavillon Rouge pénétrant dans cette zone soit engagée et détruite !


- Unité perdue.


- mikHAL rapport immédiat sur la situation.


- 18 Unités MiG perdues.
Engagement sur fronts multiples.
36 Unités cargos rapportant avaries mulitples.
Intégrité coque du Leonov à 97%.
Unité perdue. Unité perdue.



- Intensifiez le feu des postes avancés. Couverture maximale sur le convoi. Nous sommes presque tirés d’affaire. Encore quelques clicks et nous serons hors de portée …


- Unité perdue.
Alerte !
Avaries majeures rapportées sur tanker « Potemkine ».
Trajectoire tanker erratique.
Décrochage orbital amorcé.
Impact sur Alfa Deimos dans H moins 18 minutes.



- mikHAL ! Je t’ordonne de reprendre immédiatement le contrôle à distance ce tanker ! Nous ne devons pas perdre ce cargo !


Raskolnikov pensait aussi en lui même que le Potemkine n’était pas un tanker comme les autres et que sa perte précoce lui forcera à rendre d’interminables comptes au KGB et aux services secrets helléniques. Cette avarie tombait au plus mal et confirmait la réputation de système maudit pour Deimos. Sur 800 transporteurs, il avait fallu que le sort s’abatte sur celui-là plus particulièrement particulièrement. Cela défiait toute logique, à moins que …


- Ordre impossible.
Avaries détectées sur sous-système COM.
Commande à distance inopérative sur tanker « Potemkine ».



- Deipno ! Mais c’est impossible ! pesta le camarade Raskolnikov, voyant la mission virer au cauchemar …


- Impact du tanker « Potemkine » sur Alfa Deimos dans H moins 17 minutes.
Hostiles battant en retraite sur fronts multiples.
96.53% de probabilité pour que l’engagement soit résolu.

Amorce manœuvres d’engagement orbite d’approche de planète Alfa Deimos en cours.
Tout le personnel est prié de rejoindre leur poste.
Atterissage dans H moins 35 minutes …




Le camarade Raskolnikov était médusé. Il assistait impuissant, le souffle court et le nez collé à l’immense baie vitrée, à l’irresistible descente du Potemkine en flammes vers les froides étendues d’Alfa Deimos. Telle une étoile filante, le tanker de 5000 tonnes filait avec une grâce bien surprenant vers le cruel sol deimosien. Une vision homérique d’une tragédie se jouait sous ses yeux …




Antonia fut secouée comme jamais et compris immédiatement ce qui se passait. A l’oreille, elle devina en experte qu’une torpille de modèle « Freedom Killer » de la Lizaka Weapons Corporation venait de heurter violemment le flanc babord du Potemkine, au niveau des stabilisateurs orbitaux. Une série de violentes déflagrations suivit. Le relai de communication venait de rendre l’âme très vraisemblablement. Le Potemkine, muet, aveugle et déséquilibré allait donc inéluctablement vers un crash certain …

Tanpis pour la couverture se dit-elle en soupirant alors qu’elle forcait les portes du container. A situation desépérée, mesures adaptées. Elle allait enfin pouvoir voir si les leçons de pilotage lors de ses classes allaient s’avérer utiles …




Caleb Wollstonecraft
Respect diplomatique : 463


28/12 ETU 21:02
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Croassant d’amertume, le métal craquela de toute part dans un bruit strident.
Le regard totalement désemparé par ce qu’il voyait, les reflets d’une explosion brûlant les vestiges d’une cale usitée.
Toutes personnes qui se trouvaient à cette endroit, avait été plus que surpris par le point d’impact percutant. Plus qu’un traumatisme, c’était une bousculade de symphonie de big-bang qui sonnait dans leurs têtes. Le souffle avait d’abord projeté tout alentour, réduisant matériau et employé à de vulgaire flocon de cendre entraînée contre les parois du vaisseau. Ensuite, de l’ouverture béante, tel un ogre titanesque qui va retenir son souffle, la descente finale.

Tout dégringola.

Tchekov dans son beau costume fouettait par la tempête de l’apocalypse regardait impuissant, homme et autres débris disparaître par l’ouverture. L’air irrespirable faisait même suffoquer le câble sur lequel l’officier tentait de ne faire plus qu’un. Le feu du jugement dernier fut bientôt remplacé par une lumière froidement verte.
Le vaisseau chutait à travers l’atmosphère, un pilier de feu et de glace filant rejoindre sans attendre le sol de la planète.
Tchekov n’eut pas le temps d’admirer le paysage. Les containers se détachaient un par un, bientôt celui de sa camarade espionne serait emporté par les débris.
L’homme enlaçait dans ce câble protecteur vit passer devant lui, Koulianov. Une main tendue vers le désespéré ne suffit pas et l’employé s’envola avec le gant de l’officier. Tchekov soupira. Il y des choses qui semblent plus dur à combattre que d’autres. Le container 412-4b céda.

Tchekov ne sut jamais si c’était de sa propre volonté ou si le câble avait lâché, mais il suivit le container.

Folie.

Le container ne l’attendait pas. Tchekov eut tout le temps de penser à sa triste situation. Le vaisseau derrière lui fumait encore sans volonté autre que d’embrasser la terre. Des restes de toiles, de caisses, d’outils ou d’humains suivaient à loisir. Le cœur de l’officier…de l’espion s’emporta. S’il ne voulait pas maigrir un grand coup, il était temps qu’il réagisse.
Il n’avait pas perdu de vu ce container où devait se trouver, somme toute, son équipier. Il regarda tout autour de lui, le miracle de la bonne providence aurait été qu’un parachute vole pas loin, mais il ne faut peut être pas en demandé autant.




L’espion se dirigea vers une bâche, il tenta de s’y accrocher mais la force l’emporta haut et lui dénoua l’épaule. Le hurlement se perdit dans la foule du vent. La bâche s’envola à un autre destin et l’espion commençait à trouver le temps d’impact un tantinet trop proche.
Il évita quelques débris filant plus vite que lui et se rapprocha de caisses d’appoint. Aucune n’était marquée avec parachute de secours ou autre toile qui se seraient montrés serviable. Il fut percuté de plein fouet.


Tel un carrousel de papiers, l’espion fut déporté dans tous les sens de sa course. Il réussit tant bien que mal, en s’accrochant à un montant de lit qui passait par là, à se remettre d’aplomb.


Où était le container ?
Il le chercha du regard, il le vit beaucoup plus bas. Il nota plus inconsciemment qu’autre chose, l’hypothétique point d’impact du container. Par contre, il vit beaucoup mieux encore au premier plan, un homme. Cet homme avait la moitié de la tête arrachait, des morceaux de cervelles restant encore collés à sa paroi.

Mais plus important que tout, cet homme s’était magnifiquement assisté d’un parachute. Un des plus beaux parachutes que l’espion n’ait jamais vu.
Il se laissa tomber vers le cadavre tel une flèche. Il n’était plus temps de se débarrasser du mort.

Il s’accrocha fermement à l’homme et ouvrit sa dernière chance.


Nicanor de Rokha
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12/02 ETU 16:59
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La camarade Antonia dévalait les coursives du tanker en flammes à toute volée, non sans une certaine difficulté pour garder son équilibre, alors que retentissait les alarmes d'évacuation générale. Lorsqu'elle parvint à la passerelle, elle y découvrit un sinistre spectacle. La plupart des officiers avaient évacué laissant les blessés évanouis, la tête en sang encastrées dans les différentes consoles.


Considérant qu'il fallait reprendre le controle du Potemkine de toute urgence, elle aurait tout loisir de porter secours aux blessés une fois le danger écarté. S'asseyant sur le fauteuil du commandant, elle se rendit vite compte que l'ordre d'évacuation n'avait pas été donné en vain. Le tanker amorçait son entrée dans l'atmosphère et Antonia aurait un mal fou à redresser la trajectoire, si bien qu'elle se demanda un instant si elle n'aurait pas du elle aussi se ruer dans une nacelle d'évacuation.


Un grand bruit sourd lui fit quitter ses réflexions. Le Potemkine venait de prénétrer la couche la plus externe de l'atmosphère deimosienne mais les dommages structuraux étaient trop sérieux. Sous l'impact, le tanker fut littéralement coupé en deux. Les soutes arrières venaient de se séparer. Voyant le mastodonte de métal se faire découper comme une brindille par les terribles forces de frottement, Antonia eut une pensée diffuse pour l'agent hellénique en espérant qu'il trouverait un moyen de quitter les soutes à la dérive avant leur impact sur la planète.


Le véritable exploit commença alors. Antonia aggripa le manche de toutes ses forces pour tenter de redresser le vaisseau éventré. Amputé de ses moteurs arrière et de ses stabilisateurs, le Potemkine avait la grace d'un albatros ivre et sans plumes et filait à une allure vertigineuse vers le sol. A force d'efforts, et aussi car le vaisseau s'allégeait toujours un peu plus à mesure qu'il s'éffilochait dans l'atmospère comme un tas de feuilles soufflées par le vent, Antonia parvint peu à peu à redresser l'assiette du tanker. Le crash était inévitable mais au moins, elle allait pouvoir éviter un impact trop brutal.


La planète avait tout d'hostile. Les pluies acides battaient sur les verrières de la passerelle et de violents éclairs impactèrent plusieurs fois la coque fumante. Au décours d'un éclair particulièrement lumineux, il sembla à Antonia qu'elle avait aperçu une petite cité au coeur d'une vallée. Tirant le levier des aérofreins, qui lui resta dans la main, Antonia entama son approche de la petite bourgade en espérant qu'elle n'allait pas la raser en s'écrasant dessus, sur une vilaine faute de cap ...


L'impact fut d'une violence extrême. Un large trait de refend balafra les épaisses verrières blindées de la passerelle, la plupart des consoles sautèrent, des cables et autres dispositifs tombèrent du plafond qui s'effondra en partie. Antonia manqua de se briser le crâne sur les écrans malgré le harnais de sécurité. Les blessés furent projetés en tout sens comme de simples fétus de paille en poussant de longs gémissements. Cependant qu'il avait touché terre, le Potemkine n'en était pas arreté pour autant. Il fonçait vers la petite ville à toute vitesse et Antonia se mit à prier Yuri de stopper le tanker dans sa course folle. Déjà les premiers batiments s'approchaient. Antonia vit quelques hommes en combinaison environnementale s'enfuirent en courant de petites maisons qui furent littéralement balayées par le vaisseau qui reduisait enfin son allure.
Le Potemkine termina finalement sa course folle dans les faubourgs de la ville. Elle l'avait fait. Le monstre était posé. Antonia, à peine de remise, enclencha la radio :



Ici vaisseau cargo en détresse U.R.S.S. Potemkine. Peuple d'Alfa Deimos, nous sommes les envoyés des Peuples helleniques et sovietiques. Nous avons été attaqués par erreur par une faction rebelle de l'armée deimosienne. Nous avons de nombreux blessés à bord et demandons une assistance médicale ainsi que l'envoi de flottilles d'exploration afin de rechercher les camarades survivants dans les environs ...


Antonia croisa les doigts pour que les habitants de cette planète maudite soient plus amicaux que leurs compatriotes troopers spatiaux ...


Caleb Wollstonecraft
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12/02 ETU 17:52
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Des vapeurs d'acides rongeaient le caractère pathétique d'un décor en décomposition.

La pluie d'Alpha Deimos était la plus spleen qu'Alphus Brummel n'ait jamais vu.

Dans un abri précaire avec comme seul repli les tules du parachute, il se protégeait tant bien que mal. Cette cavité n'avait pas été dure à trouver, s'y engoncer non plus. C'était plutôt l'attente, sachant que sa compagne de mésasaventures était peut être morte à l'heure qu'il est.

Alphus ressera les bandeaux de l'attelle qui maintenait sa cheville tordu. “Jouer avec le feu est une bonne méthode pour se brûler, assume ou arrête de jouer”.
À présent, avec sa cheville endolorie et son bras en écharpe, Alphus allait traîner le restant de ses guêtres vers la fumée noir qui s'élevait à l'horizon.

Après l'atterissage catastrophique sur le sol chaotique de la planète, Alphus avait boité jusqu'au caisson d'où aurait dû se tenir dans un état ou un autre l'agent AK.

Vide.

Bonne nouvelle ou non, Alphus ne pouvait pas rester là. De plus son vieil ami attendait sûrement une plus grande réussite de la mission que de « simplement » survivre à un crash.

Cette fumée à l'horizon était le seul indice géographique qu'il pouvait réellement suivre. AK ou pas, Alphus devait s'adapter au déconvenu et continuer sa mission avec l'évolution des évènements.

L'espion avait de solide référence de survie. Il avait trimballé sa carcasse sur bon nombre d'endroit qui vous ferait regretter les émissions de RedBonnett. Mais à la différence de celle planète-ci, Alphus avait toujours senti la vie autour de lui.

Une planète habitée avait toujours une trace de vie même dans un désert, ne serait-ce qu'au coeur battant de celle-ci. Ici, la pluie mortelle qui s’abattait depuis l’apocalypse, avait comme mis l'âme d'Alpha Deimos dans le coma.
L'homme héllénique ne ressentait pas les palpitations qui auraient débordés sur n'importe quel autre caillou. Pourtant des hommes vivaient ici. Comment faisaient ils sur une planète au bord de la mort.


La pluie se dispersa lentement pour ne laisser s'évaporer que des relans nauséeux. Alpus se retint de vomir. Il avait profité de l'attente pour se fabriquer tant bien que mal des protections de fortune avec le parachute. “Survivre, c'est avant tout avoir un bon couteau comme compagnon”.


Les heures se succédèrent, les protections s'usaient. La carcasse apparut enfin aux milieux de ruine fumante d’une antique ville deimosienne. Le boiteux Alphus s'accroupit un moment pour reprendre son souffle. De loin il aperçut une longue colonne de survivant. Alpha Deimos a beau être noyée sous sa malédiction, la vie a quand même le choix d'y surnager.

Tout le monde s’était semble t’il organisé autour du Tanker.
Quelques natifs en combinaison avaient rejoint les échoués.

Alphus respira un grand coup. De la brume acide, se déclencha une quinte de toux vociférante. Tout en toussant, il se releva peiniblement, et entreprit de descendre, rejoindre les vivants.



Mansfeld
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18/02 ETU 06:43
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Ferme d'insémination Gorgone IV - Journal de bord du capitaine.

Notes quotidiennes personnelles - jour 785 du projet Renaissance.

La guerre civile fait rage, menaçant le programme du général Thorn et du major Agrippa.
Alors que les premiers foetus et les premières cellules-souches ont été détruits par une bactérie inconnue, nous faisons notre possible pour maintenir le bétail en vie.

Notes quotidiennes personnelles - jour 788 du projet Renaissance.

Nous exigeons toujours plus de la petite colonie minière qui vit encore en surface, dans les ruines de l'ancienne cité. Ils nous fournissent en énergie solaire et éolienne, mais également en eau et en nourriture. Cependant, je sens bien que ces pauvres gens sont à bout. Les pluies acides ont détruit leur serres hydroponiques lors de la précédente tempête, et leurs réserves de vivres sont à peine suffisantes pour nourrir leur communauté.

Notes quotidiennes personnelles - jour 794 du projet Renaissance.

Un garde a été agressé lors d'une mission de ravitaillement. Les villageois refusaient de livrer les quotats de nourriture prévus. Le garde a reçu des coups. Il a riposté. Trois morts parmi les civils. Impossible de joindre le général Thorn ou le major Agrippa. Les communications avec le complexe sont coupées. Faute de réserves suffisantes, quelques spécimens du bétail sont morts. J'hésite à ordonner l'évacuation.

Notes quotidiennes personnelles - jour 801 du projet Renaissance.

Les évènements se précipitent. Les villageois ont cessé de nous fournir en énergie, en eau et en nourriture. Je refuse d'envoyer la garnison. Nous avons déja causé suffisamment de souffrances. Les scientifiques cylons et leur escorte sont partis depuis maintenant deux semaines. J'ordonne l'évacuation et la procédure d'euthanasie du bétail. Puisse Dieu les prendre en pitié.

Notes quotidiennes personnelles - jour 805 du projet Renaissance.

Des troupes des Fils de Mansfeld ont pris position dans les faubourgs de la cité. Les villageois les accueillent comme des libérateurs. Nous n'avons pas le temps de nous occuper du bétail. J'ai ordonné le dynamitage des portes d'accès de la ferme et du centre scientifique.

Nous évacuons en direction du complexe 51. Je n'oublirai jamais les cris du bétail lorsque nous avons détruit les portes d'accès. On m'avait pourtant juré qu'il n'était pas humain. Les dix plaies d'Alfa Deimos ne se refermeront jamais. Tout est perdu.


Mansfeld
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03/03 ETU 19:26
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Nous ne les avons pas vus s'approcher. Nous n'avons pas cherché à les connaître, à nous méfier d'eux. Ils nous ont aidé à extirper les blessés des tôles brûlantes, à inhumer nos morts, à nous protéger des acides de la pluie et du chagrin. Ils nous ont donné à boire et à manger. Sans un mot.

Nous avions tous perdu un ami, un camarade. Et ils partageaient notre peine. Puis, quand la carcasse immense du croiseur, gisant encore fumante au sein des pierres de leur cité en ruines, fût débarrassée des derniers mourrants, des derniers blessés, ils nous amenèrent dans l'antichambre de ce qu'il devait être l'entrée de leur refuge, un immense hall en partie enterré. Leur cité n'était en effet qu'un amas de ruines anciennes, polies par le temps et l'acide. Plus personne ne vivait en surface depuis longtemps.

A côté de nous, d'immenses turbines, actionnées par l'Aquilon du désert, tournoyaient silencieusement. D'immenses câbles s'enfonçaient de leur base jusque dans les entrailles de la terre. L'un d'eux m'expliqua en deux mots qu'il s'agissait là de pièges à vent.

Nous restâmes longtemps à nous observer, nous, les survivants du croiseur, et eux, ces premiers Deimosiens que je rencontrai. Des gens rudes, silencieux. Un peuple de pierre. Acides et amers, comme leur pluie. Mais au-delà de leurs armures, un peuple austère et accueillant.

Les derniers d'entre nous finissaient de se regrouper. Les rares officiers faisaient l'appel de noms qui resteraient à jamais gravés par les pluies acides d'Alfa Deimos. Les hommes et les femmes qui nous gardaient portaient de ces combinaisons de cuir confortables qui les préservaient de l'Aquilon et des eaux alcalines. Ce n'était pas des guerriers, bien qu'ils avaient l'air farouches et résolus. Quand nos officiers eurent terminé de nous regrouper, un nouveau groupe fit son entrée. Trois hommes bien équipés, se distinguant des autres de par leur carrure et leurs armes, bien entretenues et de facture récente. L'un d'eux, qui semblait être leur chef, demanda le silence pour prendre la parole. Nous nous étions trouvé de véritables alliés.

"Inch'Alfaa, étrangers. Que Dieu place vos amis à sa droite en ce jour de tristesse, recevez nos condoléances, et acceptez notre hospitalité.

Nous sommes des Fils de Mansfeld, nous sommes des résistants luttant contre le Haut Chapitre et ses suppôts, nous luttons pour le rétablissement de la démocratie et de Yerog Mansfeld à la tête de notre nation.

Quand votre croiseur s'est écrasé, nous avons vu que vous n'étiez pas des ennemis. Notre matriarche Sélène, qui participa à la fondation de la République, nous a dit qui étaient nos amis et alliés, et nous avons reconnu là un vaisseau de la grande et lointaine nation Soviétique. Les hommes et les femmes qui vous ont aidé sont les habitants de cette cité, ce sont de simples fermiers. Leur communauté demande à ce que vous restiez ici, le temps que nous puissions établir une communication sûre avec vos flottes restées en orbite.


Vous ne craignez rien en ces lieux, les troupes ennemies sont parties depuis plusieurs semaines et ne reviendront pas. Ils ont abandonné leurs anciens quartiers, aménagés dans une partie des souterrains du village des fermiers. Nous vous logerons là-bas le temps d'organiser votre évacuation.

Nous souhaitons par ailleurs nous adresser à vos chefs en privé tandis que vous serez menés dans vos quartiers pour être nourris et soignés. Nos hommes récupèrent déja ce qu'ils peuvent sur votre croiseur pour vous y aider.

Pourriez-vous, honorables chefs Soviétiques, nous rejoindre pour discuter ?"

Caleb Wollstonecraft
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23/03 ETU 18:10
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Alphus avait dégringolé de la hauteur. Empêtrer dans sa protection de parachute, ressentant toutes ses fractures, il commençait à étouffer sous le sable et la cendre. Il n’eut droit à sa survie qu’à des natifs venus aider les naufragés. Seuls eux avaient pus voir la fine poussière agitée par un vent au souffle court. Leur regard attiré par une variation de brise n’avait plus qu’à noter des gestes flous appellant à la vie.

La lumière pâle s’assombrit. Ils pénétraient sûrement dans un bâtiment.aux plaintes voilées, Alphus supposa qu’ils le portaient prêt d’autres blessés.
Alphus se laissa faire pour se détendre en des bras secourables. Tout autour de lui des personnes grises effacées, se donnaient généreusement aux survivants. Tout se faisait chez eux en silence et les blessés ou pire se laissait aller à proférer leurs gémissements.

Alphus voulus se relever du sol, mais des bras vigoureux le maintinrent ferme. On l’examinait. Alphus faillit lâcher un « c’est grave docteur ?» mais il préféra écouter. Il n’avait jamais entendu le dialecte d’Alpha Deimos à part l’accent faible qui suivait les vidéos du chancelier Mansfeld. Il n’entendit qu’une discrète respiration. L’homme se retira sans un mot. Il devait y avoir des blessés plus urgent à satisfaire.

Il tenta de nouveau de se relever. Mais un petit groupe de femme apparut, et le retint. Elles lui débarbouillèrent le visage et les mains et appliquèrent une pommade sur les plaies que n’avait pas protégé le parachute de la pluie d’ Alpha Deimos. Ils lui donnèrent à boire, Ils lui posèrent une couverture et s’enfuirent, n’ayant prononcé que le strict minimum de couinement.

Alphus réussit enfin à se mettre assis. Il ressera son atelle. Son voisin semblait mort ou endormis. Les mains posait sur son ventre, un immense bandage ensserrant sa poitrine. Divers couvertures ça et là sur des corps semi-animés ou prostrés sans vie. Des silhouettes ternes glissaient entre les blessés donnant de l’eau.

Que d’effort pour des inconnus.

Il se leva en serrant les dents et s’approcha en boitant de la majorité se rechauffant autour de bols de soupes. La plupart étaient dans un état de choc et de l’appel de leur nom par les officiers, il y avait beaucoup d’hésitations et de regard hagard.

Mais peut être par l’exemple qu’avaient inspiré les natifs, une sorte de sourde solidarité s’élevait dans le refuge et l’on s’occupait de son voisin traumatisé.

Alphus remarqua très vite les trois hommes s’avançant de leur noble stature. Il ne fut que peu surpris qu’ils fussent fils de mansfeld.
Alphus s’approcha d’eux, conscient qu’il ne devait plus ressembler à l’officier auquel il portait l’uniforme. Tant pis, l’obscurité et la situation auraient raison des questions suspicieuses des plus paranoïaques. Il s’emmitoufla de plus belle dans la couverture.


« Digne fils de manfeld » Alphus toussa, sa gorge abritait une rivière de rocaille. Sa voix était faible. Mais les représentants tournèrent tous les trois la tête vers lui.
« Quelles sont les nouvelles du front ? »
Mansfeld
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22/05 ETU 22:05
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Résumé de l'histoire :

Une mission humanitaire conjointe de l'URSS et de la nation Hélène tourne au fiasco sur Alfa Deimos, alors en pleine guerre civile. Le croiseur principal, après avoir été lourdement touché par des tirs ennemis, s'est crashé dans le désert Deimosien, à proximité des ruines d'une ancienne cité.

Plusieurs semaines se sont écoulées, durant lesquelles les indigènes, des deimosiens faisant partie d'une organisation clandestine nommée les Fils de Mansfeld, ont secouru et soigné l'équipage rescapé dans les souterrains situés sous la cité.

La guerre civile fait cependant encore rage, et les Fils de Mansfeld affrontent des troupes ennemies, mélange hétéroclite de pillards et de déserteurs, dans les rues de la cité. Les rescapés prêtent main forte à leurs hôtes et sauveurs, mais la situation dégénère. Les vivres et les munitions viennent à manquer...


Ambiance musicale recommandée :

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Nous nous promenons entre des ombres, ombre nous-mêmes pour les autres et pour nous.

Archives préhistoriques - Denis Diderot

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Certes, les temps sont durs depuis deux semaines. Lorsque les étrangers sont tombés du ciel dans leur grand croiseur, le destin semblait avoir changé de camp.

Les étrangers sont braves, et portent le deuil avec bravoure. Beaucoup sont morts dans le crash de leur vaisseau, d'autres sont morts de leurs blessures, d'autres encore n'ont pas résisté aux pluies acides. Nous n'avions pas assez de distilles et de combinaison Aquilon pour tout le monde.

Et alors que n'importe quel homme avide de survivre aurait fait l'éloge de ses plus bas instincts en écrasant les plus faibles parmi les siens, ces êtres étaient la discipline même, accordant attention et dignité aux plus mals en point. Oui, ces Soviétiques et ces Hélènes inspiraient le respect. Ils sont venus avec nous dans les entrailles de la terre, là où les vents de l'Aquilon se taisent, et nous ne le regrettons pas.

Quand les pillards ont commencé à investir les faubourgs de la cité, ils ont pris les armes avec courage à nos côtés, sacrifiant encore quelques vies dignes et précieuses. Ces gens-la ont quelque chose de Deimosien dans leur façon d'être. Ils sont dignes du peuple de pierre.
Quoi qu'il advienne, ils mourront ici en terre amie. Et si jamais ils venaient à nous quitter, nous garderions d'eux un lien fraternel aussi solide que le roc.

Aujourd'hui, nous reculons face à l'ennemi. Les villageois ne nous approvisionnent plus. Ils sont morts, se terrent dans leurs trous ou ont quitté la cité. Seules les pièges à vent fonctionnent encore et nous fournissent en eau potable et en énergie. Nous concentrons toutes nos forces à leur défense.

Mais les hommes perdent courage. Hier, certains d'entre nous ont dû risquer leur vie pour explorer les insondables souterrains qui serpentent sous la cité, à la recherche désespérée de vivres et de munitions. Les villageois prétendent qu'une base militaire était cachée là-dessous. Nous ne l'avons jamais trouvée. D'innombrables galeries sont restées inexplorées. Ils ne sont toujours pas revenus. Et aujourd'hui, je fais partie de l'équipe qui va partir à leur recherche. Mais je n'ai pas peur. Les étrangers vont également venir. Les plus braves d'entre eux se sont portés volontaires.

Nous comptons nos cartouches et nos vivres. Les entrailles d'Alfa Deimos ne nous engloutiront pas si facilement...

Nicanor de Rokha
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28/05 ETU 20:40
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L’ambiance était bien morne dans les souterrains. La faim, la fatigue et la maladie se devinaient sur les visages des hommes et femmes. Mais tous, deimosiens, hellènes ou sovietiques tentaient de masquer la peur qui aurait pourtant être pu couper au couteau tant la tension était grande. Plus de vivres, plus de munitions, les attaques incessantes des pillards, le contact impossible avec la flotte sovietique en orbite, tous ces éléments finissaient d’entamer l’« enthousiasme » des premiers jours sur Alfa Deimos. Les bombardements avaient repris et les hommes avaient fini par s’habituer aux bruits sourds constant des impacts des tirs orbitaux.

La camarade Natalya Kerensky ne supportait plus cette inaction. Elle en avait conversé avec le chef des Fils de Mansfeld. Il fallait absolument monté une expédition dans ces souterrains pour retrouver les expéditions disparues et surtout pour trouver vivres et munitions sans quoi leur survie à court terme était incertaine. Elle se dirigea d’un pas ferme vers la grande grotte qui servait de dortoirs aux soldats deimosiens et aux soviets survivants.



- Camarades ! Nos heures sont comptées et vous le savez tous ! Notre ultime espoir réside dans l’exploration de souterrains afin de retrouver les camarades éclaireurs et cette fameuse base militaire. Cependant, la cité ne doit pas rester sans défense. Je sais que vous avez faim et que vous êtes là de tous ces combats. Nous avons tous perdus des proches depuis notre arrivée pour le moins mouvementée.

Aussi voilà ce que je propose. Nous allons former deux groupes. Le premier et le plus conséquent sera chargé de la protection de la cité contre les pillards. Le second sera composé d’une vingtaine d’hommes et j’en prendrais le commandement. Nous irons chercher les éclaireurs et ramènerons vivres, munitions et fournitures logistiques nécessaires à notre évacuation à tous !

Les ordres sont simples. Le groupe 1 devra défendre la cité à tous prix contre tout hostile potentiel. Cette unité sera placée sous le commandement des Fils de Mansfeld qui possèdent une meilleure maîtrise du terrain et une connaissance pointue des périls locaux. Quant à vous camarades soldats, suivez les aveuglement et montrez vous digne de l’Armée Rouge ! Si vous veniez à être acculé, alors repliez vous dans les souterrains. Le groupe 2 laissera des marques derrière lui afin que vous nous rejoigniez.

Le groupe 2 donc, d’effectif restreint se déplacera plus rapidement mais sera aussi plus vulnérable aussi doit-il être constitué des hommes et des femmes les plus entraînés et les plus capables. Cette mission sera périlleuse et des plus délicates aussi ne forcerai-je personne à s’y joindre et souhaiterai uniquement des volontaires qualifiés.



- Camarade Caporal Leonid Topofiev, unité GRU de l’Armée Rouge. A vos ordres camarade.

- Hakim Cheriguene des Fils de Mansfeld, Inch’Alfaa !

- Camarade Anastasia Dostoveï, unité Spetsnaz du KGB. A vos ordres camarade.

- Yalom Hawak, Inch’Alfaa !



D’autres voix continuèrent à s'élever, l'escouade d'exploration était quasiment constituée et l’espoir commençait à renaître quand à la grande surprise de Natalya …


- Alphus Brummel, citoyen de l’Ïsle mais je prends le commandement avec vous …


Caleb Wollstonecraft
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29/05 ETU 11:20
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Et ils étaient partis.

Une solide équipe de fièrabras. Ils s'étaient équipés légers mais précisément pour l'occasion.Torche, eaux, raisins, foulards, communicateur, détecteur, certains s'étaient accompagnés de pioche et de dynamite. L'une des entrées choisies, noire, infinie, les attendait. Aussi attirante que de tomber dans l'espace. Un néant de toute beauté ou la peur de s'y perde s'accompagnait d'une douce folie et d'un mince fil d'espoir de découvrir La lumière.

Et ils avaient plongé. Les premières heures avaient été faciles. Tunnels larges, les bruits résonnaient, mais l'on s'entendait. Puis progressivement, la route ne fut plus aussi simple. De multiples voies communiquaient entre elles, certaines pas plus hautes qu'un trou de souris...enfin d'un gros rat. Il fallait ramper parfois pendant de très longues minutes dans des positions inconfortables. Et l'on devenait aussi noir que les murs.

L'Antonia Kerensky qui avait pris la tête de l'opération n'avait fait aucune remarque sur le fait qu'un Hélène s'était perdu en uniforme communiste sur Alpha Deimos, mais il sentait son regard régulièrement d'un oeil plus que fortement accusateur. Et pourtant on l'avait laissé venir, on l'avait accueilli comme n'importe quel autre individu voulant rendre service. Oh, bien sûr, pour Alphus, il était inévitable que dans cette partie du plan, il soit en tête de liste. La mission semblait s'être écourtée au seul fait de pouvoir sortir d'ici vivant. Sa présence déclarée devrait faire bouger certaines choses. Enfin pour l'instant, il aurait voulu que les choses bougent jusqu'à la surface.

Le groupe avançait dans un silence de mort. Seul Antonia ou un fils de Mansfeld dirigeait parfois la destination. L'ambiance était au comble de la malsainnitude deimosienne. Quand quelque chose te semble pire que tout, sur Alpha deimos, ils t'en rajoutent une couche.

L'air avait resserré ses molécules pour en devenir étouffant et tropical. Chacun mouillait sa chemise à chaque pas et à ramper, s'était gardé une sensation d'écorché vif pour des heures. Les torches fournies aveuglaient plus souvent leur porteur au lieu d'éclairer leur situation poisseuse. Les détecteurs de présences rajoutaient au comble de l'horreur. Enfin s'il n'y avait eu que ce petit bip technique. Mais non, il devait y avoir des milliers de vermines qui brouillaient les capteurs, et puis des bruits sourds provenant toujours de devant, de derrière, derrière les murs, sans jamais qu'on sache si on allait apercevoir enfin quelque chose. Bruits de mécaniques cassées, comme des rouages rouillés qui continuaient inlassablement à fonctionner sans but, sans présence.

Et l'on s'enfonçait dans ce qui ressemblait bientôt plus à des mines vétustes dans lequel l'espoir s'amenuisait. Le peuple Deimosien avait construit trop profond. Mais l'on percevait de nouveau le son du pillonage de la planète.

Une sorte de mince filet de brume avait commencé à encercler les pieds des explorateurs. A présent, ils semblaient tous voguer sur un chemin blanc opaque. C'est sûrement cela qui ne fit pas remarquer du premier coup ce maigre indice au sol.

Alphus avait besoin de se rassurer. Il voulait se rapprocher de l'auto-institué chef. Ils firent une halte. Alphus offrit de l'eau à Antonia qui la fit passer d'abord à l'un des ses camarades qui paraissait plus affaibli. Alphus s'accroupit, nez à nez avec la demoiselle aux cheveux roux. Ses yeux verts fixaient l'espion avec intensité. Alphus se surprit malgré la crasse qui la recouvrait entièrement et qui n'avait épargné personne, à la trouver extrêmement jolie. Alphus ferma les yeux. Pas le moment.

Quand il les ouvrit, ce fut par l'extrême violence d'une explosion terrestre qui trouvait échos jusqu'à leur niveau. Alphus eut un frisson déplaisant. Il se tourna de nouveau vers Antonia pour lui adresser enfin la parole mais recroisa les yeux foudroyants et préféra pour l'instant baisser les yeux. Le geste dût être de même nature chez sa voisine puisqu'ils se cognèrent la tête tout deux en voulant ramasser un étrange reflet dans la brume, à leurs pieds. Alphus le ramassa et le tendit de manière à ce qu'ils puissent l'observer tous deux. Un tissu, moite d'une récente sueur et encore tout à fait d'un rouge intacte. Morceau que les fils de Mansfeld présents reconnurent comme faisant partie d'un turban.

Ils s'aperçurent alors qu'ils s'étaient assis sur un éboulis. Tout le groupe se leva, le détecteur s'affola. Cela faisait peut être déjà une bonne minute, mais le bruit sourd des meurtrissures de missiles avaient empêchés son écoute claire. L'engin signalait plusieurs petits points de l'autre côté de l'éboulis qui s'éloignaient de leur position.

Qu'allaient-ils faire maintenant.

Soudain, Alphus son instinct toujours intact, sentit le souffle arrivait. Il se jeta sur sa voisine et le souffle se transforma en une puissante explosion qui les fit tous s'aplatir sous une tempête de cailloux et de poussière. Un nouvel éboulis était né fermant leur couloir de départ.

Seuls...dans le noir.
Mansfeld
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03/06 ETU 16:26
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" Je ne peux que te montrer la porte. C'est à toi qu'il appartient de la franchir. "
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Adage populaire d'Alfa Deimos - Rite iniatique des anciennes sourates.

Peut-être sont-ils parvenus de l'autre côté du lac.
Peut-être ont-ils pu échapper aux drônes.

J'entends encore leurs hurlements derrière les portes maintenant scellées de leur tombeau.
Elles sont encore vivantes, je le sais.

Qu'avons-nous fait ?

Le lac me fait face. Je suis seul face à lui, dans les entrailles de la terre. De l'autre côté, pas un souffle. Juste cet air coruscant qui me brûle les poumons. Je relis les dernières notes du capitaine. Son cadavre calciné gît encore à côté de moi.

Notes quotidiennes personnelles - jour 805 du projet Renaissance.

Des troupes des Fils de Mansfeld ont pris position dans les faubourgs de la cité. Les villageois les accueillent comme des libérateurs. Nous n'avons pas le temps de nous occuper du bétail. J'ai ordonné le dynamitage des portes d'accès de la ferme et du centre scientifique.

Nous évacuons en direction du complexe 51. Je n'oublirai jamais les cris du bétail lorsque nous avons détruit les portes d'accès. On m'avait pourtant juré qu'il n'était pas humain. Les dix plaies d'Alfa Deimos ne se refermeront jamais. Tout est perdu.


Tout est calme. Tout est silencieux. Seul le clapoti régulier des eaux alcalines se heurtant contre la digue rythme le temps d'une langueur monotone.

Et là, au-dessus de moi, la lueur de mon signal de détresse qui crève l'obscurité au rythme ralentissant d'un coeur qui bat.

D'un coeur qui bat.

D'un coeur qui bat.

D'un coeur qui b...

D'un coeur qui...
Nicanor de Rokha
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08/06 ETU 11:40
Ce commandant soutient la galaxie
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Ambiance musicale recommandée :

http://www.radioblogclub.fr/open/136726/sr1/SR2%20-%20la%20retraite%20de%20Janos



Seuls dans le noir …


... et dans un silence qui s’était illustré par son absence depuis si longtemps que son arrivée soudaine fut plus que dérangeante.


- Je pense que le danger est écarté camarade Brummel et que vous pouvez vous relever et arrêter de perdre votre visage dans ma poitrine. Ceci étant, je vous remercie pour m’avoir sauvé la vie.


Tel était bien le caractère d’Antonia Kerensky, pour une gentillesse dite, elle se devait de donner un coup bas. Alors que tout le monde se relevait tant bien que mal, un rapide rapport sur la situation montra que globalement personne n’avait été trop grièvement blessé, ce qui tenait du petit miracle compte tenu de la force du souffle de l’explosion. On ne relevait que quelques égratignures et contusions légères.


Considérant les options sur leur futur progression, le petit groupe se rendit vite compte que les choix n’étaient pas légions : toute retraite était impossible et la seule solution était de continuer dans les souterrains qui plongeaient plus encore au cœur de la planète. La progression devenait de plus en plus pénible. La chaleur était à la limite du supportable. L’air était saturé de souffre et les halos lumineux des lampes torches faisaient scintiller les nervures jaunes des filons sulfureux dans la roche deimosienne. Des décennies de pluies acides avaient rendu le sous-sol de la planète complètement jaunâtre. Avec une telle concentration, il était évident que jamais plus plante ne pousserait à la surface désolée de cette planète maudite. L’acide sulfurique, en se combinant aux nappes phréatiques, créait de fortes quantités d’anhydre sulfureux, gaz toxique mais aussi potentiellement explosif.


Aussi le groupe avançait à grand peine, sans savoir où ils allaient. Les tempètes magnétiques en surface rendaient folles les boussoles et la sinuosité des galeries empêchaient même le plus doué des éclaireurs de localiser leur position avec une once de précision. Le petit groupe continuait néanmoins sa progression alors que chacun tentait de cacher la peur qui les rongeait tous, peur de mourir emmurer dans la croute deimosienne.


Ils débouchèrent enfin, non sans grande peine, sur une large grotte. De nombreux stalactites jaunes ainsi qu’un vaste lac d’acide sulfurique, vraisemblablement fruit de l’infiltration des eaux de pluies, dégageaient soudain une ambiance à la fois surprenante qu’inquiétante. Le lourd silence qui pesait depuis deux bonnes heures fut rompu par les étranges clapotis des gouttes d’acides qui tombaient une à une dans le grand lac jaune. Le groupe avançait avec prudence, l’air saturé en souffre, coup de grisou assuré à la moindre étincelle. Ils tombèrent bientôt sur le corps d’un trooper lourd aux cotés d’un ce qui semble être les restes d’un cadavre horriblement rongé par le feu et l’acide …


- C’est un trooper lourd de l’armée régulière deimosienne.

- Camarade Hakim, pensez vous qu’il est là depuis longtemps ?

- C’est impossible à dire, le souffre ronge toute matière organique ici. Il peut très bien être là depuis 24h ou 6 mois. Seule son exo-armure est intacte, son visage est affreusement mutilé.

- Bien. Camarades, dispersons nous en petits groupes de 5 qui chacun iront explorer cette grotte. Restez sur vos gardes et à portée de voix.

- Vous oubliez une chose chère camarade … Quoi qu’il arrive, je vous rappelle que nous sommes dans un espace confiné chargé de gaz très volatiles alors que chacun range ses armes et tout ira pour le mieux.

- Je pense qu’on peut récupérer quelques pièces utiles sur le corps de ce trooper, Commandant Kerensky. Les batteries sont mortes mais il lui reste un peu d’eau et des quelques munitions. L’acide a rongé ses dog-tags. Impossible de savoir de quelle unité il était.

- Camarade Kerensky et Brummel ! Venez par ici, nous avons trouvé quelque chose !


Le groupe se rapprocha. Il y avait effectivement quelques choses d’étrange : là-bas au fond de la grotte, derrière la digue et le lac d’acide, clignotait une lumière rouge …


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