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[RP] Coup d'Etat

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Valéria Kerridan
Respect diplomatique : 53


22/07 ETU 18:15
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Planète Herzan, Premier District.
18 juillet de l'année 546 du IIème Reich Herzanite

Valéria Kerridan leva doucement le visage vers les hommes qui remplissaient la cabine arrière de l'ADAV de transport. Un espace restreint, une dizaine de visages fermés, baissés dans la lumière rouge. Elle tira une dernière fois sur sa cigarette, avant de la lancer par l'ouverture latérale alors que ses yeux croisaient ceux du mitrailleur.

Elle fit un pas dans le couloir, entre les deux rangées d'hommes assis sur les banquettes, fusils à la main. Un petit signe au pilote, qui acquiesça d'un signe de tête, se reconcentrant bien vite sur l'affichage LCD de son cockpit. Ses paroles seraient retransmises dans les deux autres transports de troupes qui suivaient.

"C'est maintenant, messieurs. Vous avez tous choisi de mettre en danger vos vies et celles de vos familles pour écraser l'obscurantisme et la dictature. Dans quelques minutes à présent, tout sera terminé - d'une manière ou d'une autre."

Petit temps de pause.

"Nous allons nous attaquer au pouvoir central qui domine notre foyer depuis quatre siècles. Les rebelles de tous temps, martyres et héros, veillent cette nuit sur notre entreprise... Les hommes qui sont morts en luttant mais aussi les victimes doivent aujourd'hui être honorés et vengés, car nous avons, cette nuit, la possibilité d'agir. Nous avons la possibilité de mettre fin aux exterminations, aux famines, aux exactions - pour toujours. Je ne vous promets pas la perfection, ou que vos vies deviendront simples. Je vous promets encore du sang, d'autres morts, encore de la souffrance... Celle de nos ennemis."

Le sifflement des turbines, une seconde, remplirent encore les trois appareils silencieux. Les visages calmes des hommes et femmes Troupes de Répression Spéciale du Reich étaient immobiles et inexpressifs, comme ils étaient sencés l'être. Cependant, dans leurs coeurs était né l'esprit de révolte face aux actes du gouvernement, ainsi que dans ceux de millions de civils et d'autres militaires. Oui. Cette fois, ils pouvaient vaincre. Valéria, en tenue de combat complètement noire, comme les autres, prit son fusil.

"Cette nuit, nous allons investir la Maison du Reich, et l'anéantir. Nous exécuterons les défenseurs, et capturerons Ludwig Lennar, celui-là même qui est responsable de la morts d'autant de personnes, dont de nombreux membres de nos propres familles. Alpha sera chargée de cette mission. Bravo, vous connaissez vos ordres. Foncez au centre de contrôle, et rétablissez les communications interplanétaires ainsi que les contrôles des vaisseaux. Charlie, vous couvrirez nos arrières et protègerez les partisans civils à l'extérieur, comme prévu."

D'un geste sec, son fusil fut armé.

"Messieurs, c'est peut-être notre dernier combat, mais c'est le seul qui en vaille la peine. Souvenez-vous de nos batailles. Nous sommes l'arme du Reich retournée contre le Reich, et nos forces n'ont pas d'équivalent sur cette planète. Vaincre ou mourir !"

"Vaincre ou mourir !", répétèrent les hommes, levant légèrement leurs armes dans les espaces exigus.

Valéria eut un léger sourire, et passa son casque de combat qui ne laissait entrevoir qu'une mince fente rouge aux yeux. On allait voir comment la Terreur des tyrans fonctionnait contre les tyrans...

[A suivre. RP privé, bien sûr. Enfin, si vous avez des avis, je prends.]
Valéria Kerridan
Respect diplomatique : 53


22/07 ETU 19:18
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Planète Herzan, Premier District.
18 juillet de l'année 546 du IIème Reich Herzanite
00:23


Valéria s'avança doucement jusqu'au cockpit, se penchant entre le pilote et son copilote pour regarder devant. Sur le viseur tête-haute de son propre casque s'inscrivait déjà l'écran radar, sur lequel elle pouvait suivre la progression des ADAVs jusqu'à l'objectif.

« Où en sommes-nous ? », demanda-t-elle dans la radio interne, alors que ses yeux étaient fixés droit devant, sur l'immense building qu'était la Maison du Reich.

« Les contre-mesures électroniques ont fait un boulot génial, commandant... Leurs défenses AA devraient se perdre dans les cieux s'ils s'en servent. Cela dit, on risque une détection visuelle... Diversion ou pas. »

En bas, dans l'Avenue Impériale, des milliers, peut-être des centaines de milliers de manifestants s'étaient réunis. Les cris fusaient, et quelques pierres avaient déjà été lancées sur les forces de police qui cernaient l'entrée du bâtiment, boucliers levés. C'était la même chose dans toutes les villes: à la tête de la Résistance après l'avoir rejointe quelques semaines auparavant, Valéria avait organisé ces émeutes à l'heure précise où l'on capturerait Lennar. Point positif, les forces du Reich, privées de leurs Troupes de Répression Spéciale mais ne sachant pas que celles-ci étaient au coeur du complot, subissaient une désorganisation incroyable. Point négatif, la quasi totalité des édifices publics et du gouvernement étaient transformés en véritables forteresses... Mais cela changeait-il réellement de l'habitude ?

« Le visuel, on s'en fout. Tout ce qu'ils verront de face, c'est la mort. »

Le pilote eut un sourire, sous son casque...

« OK. Dispersion moins 5... 4... 3... 2... 1... Go ! »

Obéissant au doigt et à l'oeil, les trois aéronefs en formation se séparèrent. Alors qu'Alpha, l'unité de Valéria, entamait une ascension rapide vers les sommets de l'édifice, Charlie prenait la route inverse, et le dernier ADAV continua sa route tout droit. Appuyant sur le bouton de radio de son casque, le jeune commandant se mit à parler, regardant toujours l'édifice s'approcher.

« Contrôle de la Maison du Reich, ici TRS Leader. Nos informations du QG de la Résistance indique que ses dirigeants ont passé vos défenses. Vous êtes infiltrés, contrôle. »

« Vous rigolez ? On n'a eu aucun rapport en ce sens ! »

« Parce que votre sécurité, c'est du flan, contrôle ! Demandons autorisation d'atterrir pour investigation. Je répète, demandons autorisation d'atterrir pour investigation. »

Au cinquante cinquième étage de l'édifice, Ludwig Lennar, leader du Parti et du Reich, regardait avancer les aéronefs, l'air grave et presque inexpressif, assis dans un énorme fauteuil en cuir tourné vers les immenses baies vitrées d'un bureau non moins gigantesques. D'un geste calme, il pressa le bouton de son interphone:

« Autorisez, contrôle. Je suis curieux de voir ça. »

Jambes croisées, il se tourna à demi vers l'homme qui était debout de l'autre côté du bureau, parfaitement rigide dans son uniforme anthracite, même en position de repos.

« Très bien, général. C'est ce que nous craignions, pas vrai ? »

Les yeux du général, fixés par-dessus la tête de son interlocuteur, ne cillèrent pas. Il n'avait pas été formé toute sa vie pour ne pas savoir maintenir un air parfaitement robotique lorsqu'il s'agissait de parler aux huiles. Cependant, quelque part dans son inexpression, il eut l'air légèrement ennuyé.

« Kerridan est dans le coup, c'est ça ? »

Lennar sourit. Un sourire froid et cynique. Le seul sourire qui existe encore sur toute cette foutue planète.

« Vous savez ce qu'il vous reste à faire, général. »
Valéria Kerridan
Respect diplomatique : 53


22/07 ETU 20:27
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Planète Herzan, Premier District.
18 juillet de l'année 546 du IIème Reich Herzanite
00:35 – Temps T
Bas de la Maison du Reich

L'ADAV du groupe Charlie se posa derrière le cordon de sécurité des forces de police, ses deux hélices horizontales soufflant une poussière invisible sur le marbre blanc du grand building. Aussitôt, une dizaine de soldats en sortirent, pour se diriger, armes en main, vers lesdites forces, tandis qu'un homme des TRS restait à la mitrailleuse latérale, pointée sur la foule... Ou sur les flics, dont un officier s'approcha de celui qui menait les militaires en armure noire.

« Bon Dieu, c'est quoi ces conneries ? Ca fait des heures que... »

« Ne vous inquiétez pas, major. Nous prenons la situation en mains. »

L'homme, derrière son casque à visière protectrice transparente, n'eut pas le temps de comprendre. L'officier chef du groupe Charlie avait sorti un pistolet, l'avait braqué sur lui, et avait tiré avant qu'il ne puisse réagir. La détonation retentit alors qu'une gerbe de sang et de cervelle était projetée de l'arrière de son crâne.

La foule hurla.

Deux policiers se tournèrent, bientôt fauchés par des tirs d'armes automatiques, tandis que les émeutiers fonçaient sur le cordon de police, qui n'hésita pas à tirer dans la foule. Extrêmement bien entraînés, les rebelles des Troupes de Répression spéciales mitraillaient par courtes rafales dans leur dos. Vue la qualité de leur équipement et leur talent de tireur, ils pouvaient espérer un nombre minimal de balles perdues dans la foule... Et puis, ne leur avait-on pas appris qu'on ne faisait jamais d'omelette sans casser d'oeufs ?

Plusieurs flics furent comme absorbés par les manifestants avant d'être molestés. Certains n'avaient que leurs poings, mais d'autres, des pierres, des cocktails molotov qui s'abattirent sur la façade du bâtiment, des barres de fer... Et ils eurent bientôt les armes de la police, que certains brandirent en hurlant.

« Bon Dieu, chef... Ca va être un massacre, là-dedans. », dit le lieutenant du capitaine Hersson, chef du groupe qui venait d' « aider » le cordon de police à rentrer dans le droit chemin par une tuerie en règle. L'avant du bâtiment était dégagé, et il ne lâcha pas la foule du regard.

« C'est pas comme si c'était la première fois, lieutenant. Ils veulent du sang et de la mort. Nous n'allons pas les décevoir. »

Il pressa un bouton de son casque, se retournant vers l'entrée du bâtiment vers laquelle, avec ses hommes en formation large pour éviter d'être dépassés par une foule trop zélée, il marcha rapidement.

« Ici Charlie. Entrée nettoyée, je répète, entrée nettoyée. Charlie, terminé. »

Planète Herzan, Premier District.
18 juillet de l'année 546 du IIème Reich Herzanite
00:35 – Temps T
Centre de contrôle de la Maison du Reich – 15 ème étage

« Et on entre comment dans ce merdier, mon capitaine ? »

Dressler eut un léger sourire invisible sous son casque, à l'intérieur de l'ADAV.

« Vous vous souvenez de la bataille du Weissburg, lieutenant ? »

« Vous voulez dire... La fois où on a...»

Deux missiles partirent droit en direction de l'immeuble, explosant littéralement la façade intercalée de béton et de verre blindé, sur un seul geste du pilote.

« Cette fois-là, oui. »

En bas, les coups de feu du groupe Charlie retentissaient déjà, et les feux rouges et jaunes de cocktails molotovs venaient d'éclater. Tout irait bien, s'ils tenaient le rez-de-chaussée avec le peuple... Et si eux, le groupe Bravo, étaient assez rapides. A peine la façace du quinzième étage détruite, l'ADAV fonça droit dedans, ses deux mitrailleuses coaxiales de calibre .50 déchirant les bureaux, piliers, civils partisans du pouvoir et militaires qui s'y trouvaient. A ce niveau, de toutes manières, les « civils » n'étaient que des techniciens spécialement formés et endoctrinés: la plupart étaient membres de la Police d'Etat, ceux-là même responsables de l'épuration ethnique qui avait eu lieu, au cours des années précédentes, sur la planète.

« Allez, allez, allez ! »

Les deux portes latérales de l'ADAV s'ouvrirent une fois à l'intérieur, et deux groupes de trois commandos en sortirent rapidement, armes à la main, pour progresser dans le chaos infernal de feu, de papiers renversés et d'ordinateurs explosés du quinzième étage. La formation se dirigea vers le centre de l'étage, où un énorme carré de béton protégé comme un coffre-fort trônait, intact. Derrière la porte en composés de carbone, quasi-indestructible, s'étendait sur trois étages le centre de contrôle de la planète: on y trouverait l'état-major, et un passage vers le bunker souterrain antiatomique qui s'étendait sous la ville.

Deux autres hommes étaient sortis de l'appareil par la suite, tirant une machine rectangulaire sur roues dont la hauteur leur arrivait aux genoux.

« Ici Bravo, en position. OK les gars, décapsulez-moi cette foutue bouteille de merde ! »

Le petit convoi s'arrêta près de la porte, et le sergent technicien en charge du chalumeau laser activa celui-ci, pour commencer un long travail de soudure...

Planète Herzan, Premier District.
18 juillet de l'année 546 du IIème Reich Herzanite
00:35 – Temps T
Sommet de la Maison du Reich

L'ADAV Alpha se posa sur l'héliport supérieur de la Maison du Reich, au sommet du building, sous la surveillance de trois hommes en armes. Valéria en sortit d'un bond une fois posée, suivie par les dix hommes de son groupe.

« Encore des rebelles, hein ? Putain, si je peux me permettre, mon commandant, je me demande ce qu'ils attendent pour les massacrer jusqu'au dernier. », dit l'un des hommes au sol, qui ne portait pas d'armure, se dirigeant vers elle.

« Je sais, sergent. On n'a jamais assez de camps pour bousiller toute cette saloperie. Je vous suis pour l'inspection. »

Le sergent eut un rire, et se retourna pour se rapprocher d'une porte d'ascenceur et de ses deux coéquipiers qui la gardaient, placés de part et d'autre.

« Ouais, ouais. Par contre, je crois pas que Lennar vous laisse entrer dans son bureau... Puis, de toutes façons, c'est pas comme s'ils étaient vraiment dangereux, si ? », dit-il en posant son oeil sur la borne de reconnaissance rétinienne, provoquant l'ouverture des portes.

« Non... C'est pas comme s'ils l'étaient. », dit Valéria d'un ton sinistre, l'arme levée sur le sergent.

Quelques rafales retentirent, presque aussitôt suivies par le bruit de l'explosion des missiles au quinzième étage. Tout baignait dans l'huile, et les trois gardes du sommet du bâtiment s'écroulèrent dans une mare de sang, en projetant également sur les murs.

D'un pas décidé et parfaitement calculé, Valéria entra dans l'ascenceur, assez grand pour contenir toute son unité. De toutes façons, deux hommes étaient restés en haut, pour protéger l'ADAV et ses pilotes. Elle pressa le bouton du 55ème étage, sans se stresser. Bientôt, ce serait fini.

...

Les portes de l'ascenceur s'ouvrirent à nouveau, et l'unité sortit en formation de combat dans un 55ème étage plongé dans le noir, utilisant la vision nocturne de leurs casques.

Les lumières se rallumèrent brutalement alors que deux drones de combat sortaient du mur d'en face, bientôt suivis par une dizaine de soldats qui émergèrent de la grande double porte qui menait à cette pièce.

« Armée du Reich ! Posez vos armes et rendez-vous sans résistance ! »

Deux autres drônes de combat étaient apparus, à gauche et à droite du groupe de Valéria qui s'était arrêté, armes braquées. Putain de murs coulissants à la con. C'était pas sur les plans.

Assis à son bureau, Lennar se tourna, souriant, vers Valéria et ses hommes... Et sa mine était réjouie.

[On dirait que les balises fonctionnent quand elles veulent bien -_- je les enlève donc, sinon c'est trop moche. désolée pour la lisibilité.]
Valéria Kerridan
Respect diplomatique : 53


22/07 ETU 22:15
Score : 3 Détails
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Planète Herzan, Premier District.
18 juillet de l'année 546 du IIème Reich Herzanite
00:45
55ème étage de la Maison du Reich


« Alors, ... commandant... Vous venez me rendre une visite ? Mais obéissez à ces messieurs et lâchez donc vos armes, vous n'en n'avez pas besoin ici. »

Lennar se leva, et passa devant ses propres soldats pour approcher du minibar, l'ouvrir, et se servir un verre sous le regard fixe de Valéria, derrière sa visière rouge.

« Vous prendez bien quelque chose ? Je sais que vous affectionnez l'alcool. Enfin... Malgré ça, je me suis toujours arrangé pour vous garder. Après tout, quelques bouteilles de temps en temps ne font pas de mal, pas vrai ? »

Il se retourna, verre en main, et fit un petit geste dans sa direction avant de le boire cul sec, souriant. Petite grimace de douleur et de bonheur alors que le tordboyau lui dissolvait doucement les entrailles.

« Grhaahhh... Vous manquez quelque chose. Bon. (il reprit un air sérieux) Je vais être franc, mon enfant. Vous êtes mal. »

« Vous, vous êtes mort. Quoi qu'il advienne. »

Lennar se rapprocha, avec un petit rire. Son costume noir, son ventre légèrement bedonnant... Et ses yeux brûlant d'une flamme que seuls ont les grands orateurs, capables de rassembler des masses immenses de personnes et de leur faire commettre les pires atrocités sans sourciller. Même Valéria avait cédé... Jeune et complètement paumée, elle avait suivi. Comme les autres. Plus loin que les autres.

« Non, vous ne comprenez pas, Kerridan. »

Il s'arrêta devant elle, et la fixa de ce regard perçant. Pourtant entraînée, elle manqua de ressentir un frisson. Il était réputé invincible, non ?

« Je vous ai créée. Vous êtes une machine du Reich. Un pur produit de mon imagination et de celle de mes généraux. Sans moi, sans le Reich, vous n'êtes rien. Un ver. La citoyenne lambda qui suit la masse sans réfléchir. Sans moi, vous seriez même sans doute morte, à l'heure qu'il est. Vous vous souvenez, votre famille ? Croyez-vous que vous auriez vécu longtemps à la rue, à voler et à agresser pour pouvoir manger ? »

Les yeux de Valéria restèrent durs... Mais quelque chose en elle, un instant, vacilla.

« Vos hommes ne savaient pas ça, hein, Kerridan ? Une criminelle... Presque une pute, en fait. »

« L'écoutez pas, commandant... On est avec vous, vaincre ou mourir ! »

Elle avait encore vacillé, mais bientôt son regard se fit assassin. Tout ça... Etait de toutes manières sa faute.

« Ici Bravo. On a percé le centre de contrôle et on l'investit. Ca s'annonce bien, Alpha. Bravo, terminé ! »

« Je ne suis pas comme toi, et ta bande de fanatiques. Je suis venue pour te faire payer... Et tes machines ne me font pas peur. Comme tu dis, je suis une machine moi-même, ainsi que mes hommes. »

Valéria s'approcha, rapide comme l'éclair, tenant son fusil d'assaut d'une main et cognant de l'autre le visage de Fellar contre l'épaule de son armure, lui brisant le nez et le maintenant contre elle en braquant les troupes d'en face. Sa main gauche, tenant l'homme par les cheveux, continuait à le presser contre les composites de carbone de son armure, et elle parla à son oreille.

« Que vont faire tes amateurs, maintenant, Chancelier ? »

Il eut un léger rire.

« Si je meurs... Les charges explosives du bâtiment le réduiront en cendres. Tu seras enterrée... Toi et tes équipiers. »

« Pour une morte-vivante, c'est un destin magnifique ! Section, feu à volonté ! »

Sa propre arme cracha le feu vers les soldats d'en face. Les doubles mitrailleuses des drones n'hésitèrent pas, guidés par une intelligence sommaire, et le chancelier ne fut bientôt plus qu'un bouclier humain mort qu'elle lança sur le côté en fonçant derrière son bureau. Les tirs continuaient, puissants et infernaux, lançant des volutes de fumées et des éclairs de feu dans toute la pièce. Les armures des Troupes de Répression Spéciale ne tinrent pas longtemps face au gros calibre et à la cadence de tir des drones...

« Bravo, Charlie, EVACUATION, je répète, EVACUATION ! »

Des explosions retentirent, et l'immeuble trembla. Bordel... Elle ne sortirait jamais d'ici, pas plus que les autres. La structure entière commença à s'effondrer à partir de la base, le sol sembla descendre à une vitesse vertigineuse alors que les tirs continuaient. Dans un dernier réflexe, Valéria plongea par la fenêtre, activant son compensateur cinétique bien trop tard pour amortir suffisament le choc qui s'ensuivrait.

Très vite, le fracas s'arrêta, et tout devint noir. Une douleur fulgurante l'atteint à la jambe gauche... Et cette impression d'être écrasée, les bruits de sa respiration dans son casque, assistée par les courtes réserves d'oxygène dont l'armure de combat disposait.

Des heures passèrent. Des jours, peut-être, dans un état de semi-sommeil.


Planète Herzan, Premier District.
20 juillet de l'année 0 de la Confédération Herzan
15:33
Hôpital St Augustus


« Elle se réveille ! Commandant... Bon Dieu, vous nous avez foutu la trouille ! »

Valéria ouvrit les yeux, aussitôt éblouie par une lumière bien trop puissante.

« Que... »

« N'ayez pas peur. Vous avez eu beaucoup de chance... Et l'armure a dû jouer, aussi. Vous avez réussi à sortir, mais pas à éviter les débris qui ont suivi. Un bloc de béton vous a protégée, mais... Enfin... »

L'image se précisa. C'était Dressler, son second et chef du groupe Charlie pour l'opération.

« Quoi ? »

« Votre jambe gauche... A été sectionnée quand il est tombé... Au dessus du genou. »

Valéria voulut se redresser sur ses coudes pour voir ça d'elle-même, mais elle n'en n'eut pas la force. Le service actif était fini. Elle terminerait sa vie dans une chaise, ou à boîter et à s'épuiser pour faire cent putains de mètres.

« Les chirurgiens ont dit qu'ils pouvaient vous mettre une prothèse comme ils en font du nouveau type, là. Ca sera pas aussi bien que l'ancienne, mais... Ce sera déjà ça, non ? »

Elle ferma les yeux un instant, pour peser la situation, et se remettre. Sans grand succès. L'un dans l'autre, mieux valait passer à autre chose.

« Et le gouvernement ? »

Il sourit. Toujours au boulot. Elle était tarée, complètement.

« Les différents chefs de la Résistance ont pris les villes principales. Ils sont prêts à se réunir en Conseil... Dès que vous serez prête à les présider. »

Valéria leva un sourcil, légèrement étonnée.

« Moi ? »

L'un dans l'autre, elle avait certes prévu de diriger, mais pendant un temps limité: le temps de désigner la personne idéale pour ce poste. La politique n'était pas vraiment son truc, pour tout dire. Il eut un nouveau sourire, et se leva pour approcher de la fenêtre.

« Vous êtes héroïne nationale, ou presque. Regardez par vous-même ! »

D'un geste ample, il tira les rideaux. Dehors, de nombreuses personnes attendaient, et certains firent aussitôt des signes vers la fenêtre. Dressler, lui, fit un signe vers la foule.

« Ils attendent votre discours, commandant. »

C'est con, elle n'avait rien préparé. Elle eut un sourir, un soupir, et se tourna vers le côté opposé à la fenêtre, l'air sombre, pour fermer les yeux.

« Là, je dors. Sortez et foutez-moi la paix, on verra ça plus tard. »

De fait, elle s'endormit.

... Ou alors, elle fit semblant.

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