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Parisii Respect diplomatique : 1721 13/06 ETU 00:07 | Score : 27 Détails
Parisii avait depuis longtemps quitté l'Assemblée ce soir-là. Rien n'évoquait son trouble dans la splendeur du ciel de cette nuit chaude et paisible, les étoiles étincelaient comme à leur habitude de mille feux. Il marchait lentement sur le chemin le séparant du bâtiment du Directoire de l'Assemblée et de son domicile d'Ambassade, s'arrêtant de tant à autre en quête d'une distraction qui se serait offerte à lui. N'importe laquelle, pourvu que son esprit puisse s'y engouffrer, et n'en émerger qu'au petit matin. Prétendre qu'il marchait n'étant pas vraiment exact. Il errait bien plus qu'il ne marchait. Certes sa destination lui était connue, son appartement, son journal, ses ordres défensifs, mais il aurait tout fait pour s'en échapper. Echapper enfin à toute responsabilité, ne plus devoir en référer à quiconque. C'est alors qu'il se rappela les fameux Ex Machinas, et leur sens inné de l'indépendance. Pris d'un fou rire en pensant à Kalich, il leva les yeux au ciel pour contempler les étoiles, se demandant vers laquelle avaientt bien pu fuir ses anciens compagnons. Il en détailla un grand nombre, et décida que Ace et ses amis avaient dû opter pour celle-ci, une naine bleue dont la fin de vie assurait une douceur et une quiétude constante aux planètes environnantes. Il contempla alors cette voute céleste dans son ensemble. Le nombre incalculable de monde qu'il avait sous les yeux l'impressionnaient toujours autant. Dire qu'il n'était que le milliardième habitant de la milliardième planète. C'est alors que tout bascula, son regard se figea devant cette contemplation, ses traits se durcirent et des rides apparurent aux coins de ses yeux. Si un passant l'avait remarqué à ce moment là, nul doute qu'il aurait été effrayé devant un tel changement, et aurait préféré passer son chemin que de lui venir en aide. Car Parisii venait enfin de comprendre un point primordial de son existence. Un fait capital, dont la révélation ne pouvait que l'abbattre, au deux sens du terme. "" J'ai tué plus d'être vivants qu'il n'y a d'étoiles dans le ciel "", se répétait-il inlassablement. Cette sublime vision s'était transformée en cauchemar, lui rappelant sans cesse son terrible passé. ""Comment était-ce possible? Quelles conjectures amènent un homme à voir dans le ciel son propre cimetierre, horizon funêbre dont je suis moi même l'embaumeur?"", se dit-il. Mais ses questions restaient sans réponse, il n'avait devant les yeux que le passé dont il s'accablait, ce qui rajoutait encore à son désespoir. On ne débat pas avec son passé, on ne peut lui mentir, on ne peut lui promettre monts et merveilles en échange de son silence. Une larme sèche glissa sur sa joue, une unique larme, dans laquelle se reflétaientt encore, implacablement, ces myriades d'étoiles devenues tombeaux. Il voulut leur crier de partir, de le laisser en paix, il voulut leur dire qu'il n'avait fait cela que par justice, il était encore assez sain d'esprit pour comprendre que c'était inutile. Ce symbole céleste des vies qu'ils avait ôté explosait littérallement devant ses yeux, en de minuscules scintiellements stellaires qui semblaient grossir à chaque seconde. Ses morts le rattrappaient, ces étoiles fondaient sur lui comme ses vaisseaux avaient mené campagnes jadis. Il fut pris de panique, pour la première fois il baissa les yeux, se refusant à affronter de face ce qu'il était en réalité. Mais la persistance rétinienne, ou peut être mentale, ne lui laissa aucun répit. Ses démons étaient en chasse, et bientôt ils seraient à sa porte mentale, forçant sans encombre toutes les serrures spirituelles qu'il avait mis si longtemps à ériger, pour ne pas voir justement, pour continuer sa lutte. Ses ennemis l'assaillaient de toute part, il lui sembla que les milliards d'étoiles convergeaient toutes à cet instant vers le peu de raison qui lui restait, pour effectuer l'assaut final, la dernière victoire, pour anéantir le dernier refuge. C'est à cet instant qu'il s'évanouit... | ||
Parisii Respect diplomatique : 1721 15/06 ETU 12:54 | Score : 16 Détails Parisii ouvrit un oeil, avec peine, la lumière cinglant ses pupilles, et dégluttit avec douleur. Il tourna lentement la tête à droite, puis à gauche, et reconnut sa chambre. Il était donc chez lui, pensa-t-il.
Il tenta de raviver ses souvenirs, et ne put mettre d'image que sur le déferlement des étoiles dans sa tête, bien incapable de comprendre ce qui lui était arrivé alors, et comment il avait pu regagner son appartement. Avait-il été aidé? Certes, ce n'était pas le plus imporant, il se réveillait dans le même état d'esprit qu'hier, lorsqu'il avait compris de quoi il était coupable, et cela seul importait. Le souvenir de ces milliards d'étoiles, comme autant de regards accusateurs de ses victimes, emplissaient son coeur, et lui donnait la nausée. Il décida de se lever, et crut que des milliards de petites boules tanguaient dans sa tête, comme un jeu de quille dont le déferlement est perpétuel. Il décida de n'en rien faire finalement, s'allongea à nouveau, et contempla son plafond avec amertume. Il lui fallait trouver des réponses, un homme dont la conscience se ravive ne peut plus se bercer d'illusions, un homme dont la conscience le tiraille ne peut plus fuir, et doit comprendre son passé, ses anciennes causes, et se justifier. Du moins s'il désire toujours vivre, mais à cette question, Parisii auait assurémment répondu par l'affirmative. ""Si je dois mourir, se dit-il, que je me libère au préalable de ces tracas. J'ai vécu dans la peine, que ma mort au moins soit plus joyeuse."" C'est alors qu'il décida de braver son mal de crâne et se leva. La crise de douleur passée, il sut ce qu'il devait faire. Ces compagnons et lui avaient longtemps enquêté sur la mort de son vieil ami, Galen, et au lieu d'en trouver les responsables, objet de leur recherche, ils avaient déterré des secrets ancestraux endormis, dont Galen semblait jalousement protéger l'accès. Au fond de lui, Parisii se demandait même si la mort de Galen n'avait pas été orchestrée par Galen lui même, comme le début d'un engrenage d'action qui invariablement nous amenerait jusqu'à son essence, jusqu'à lui, jusqu'à sa vérité. Chacun des Triadiens avaient emmené chez lui une partie de ces écrits mystérieux, et tous avaient fait la promesse d'utiliser tout leur temps désormais à leur compréhension. La réponse à ses questions, dont dépendait ni plus ni moins sa survie mentale, devait se trouver ici, il lui semblait même qu'il l'avait déjà lu, sans peut être la comprendre au premier abord. Il lui fallait comprendre ses actions passées pour aborder les futures. Il traversa le salon, et empoigna un parchemin dont la signification lui avait échappé à la première lecture, mais dont la teneur semblait correspondre avec sa soif de compréhension. La clé du mystère? peut être... Mais peut être pas... Il le lut à haute voix: """...... s'est arrêtée soudainement et contre toute attente. Tout autour de nous l'univers entier semble retenir son souffle et attendre. Toutes les vies peuvent être divisées en plusieurs parties, des moments de transition ou des moments de révélation. Aujourd'hui nous avons l'impression de vivre les deux à la fois. Il existe des ténèbres plus grandes encore que celles que nous combattons : ce sont les ténèbres qui emplissent les âmes qui se sont éloignées de leur voie. Le combat que nous menons n'est pas contre une armée et des principes. Il est contre le chaos et le désespoir. Car plus grande que la mort de la chair est la mort de l'espoir, la mort du rêve. Et devant ce péril, il ne nous est pas permis de courber l'échine. L'avenir est tout autour de nous, et les moments de transition attendent de devenir des moments de révélation. Personne ne connaît la forme que prendra cet avenir, ni ne sait où il nous mènera. En revanche, ce dont nous sommes certains, c'est qu'il naît toujours dans la douleur. Galen""" Ses mots résonnèrent dans son esprit. A peine eut-il finit de lire que son visage s'éclaira d'une reconnaissance presque tactile. Il commencait à mettre des mots sur le gouffre sans fond qu'il avait combattu sans espoir de victoire la veille au soir, cette pensée implaquable de n'appartenir qu'à son passé, et d'en avoir perdu le sens. Il décida d'aller rejoindre Cesco chez lui, pour lui faire part de cette révélation. Il enverrait de là-bas un message à tous ses alliés. En s'habillant, Parisii pensa que Galen avait eu une sacré chance d'anticiper ses évènenements, en laissant libre cours à son imagination, et d'écrire un texte dont la signification ne s'éclairait que maintenant, dont la signification lui rendrait espoir que bien des annés après sa mort. Mais après tout, comprit-il non sans un mélange d'angoisse et de reconnaissance, peut être que ce n'était pas de la chance, peut être avait-il déjà prévu tout cela. |
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