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Légende des temps anciens

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Hecate de Lunargent
Respect diplomatique : 293

06/07 ETU 13:00

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Hecate parcourait son immense bibliothèque. Cette pièce aux proportions phénoménales recelait un ensemble de livres de tout horizon accumulé patiemment au fils des siècles. En passant dans un rayonnage libellé « Légendes », elle fut surprise de trouver un vieux tome à terre. Elle le ramassa et, soufflant la couche de poussière sur la couverture, elle put lire le titre : « Mythes de la création du monde ».
Elle porta le lourd volume sur une table de travail, saisi des pinces fines et entreprit d’ouvrir le livre précautionneusement.
A première vue, ce n’était qu’un banal recueil. Elle passa vaguement sur bon nombre de récits mille fois répétés, mais fini par tomber sur une histoire qu’elle ne connaissait pas. Le haut de la page tombait en poussière, mais le récit semblait être intact.
Elle se mit à lire :

« Dans notre univers, il y a bien longtemps, avant même que nous ne soyons là, vivait une forme de vie parfaite en tout point. Elle n’avait pas vue le jour. Elle avait toujours été là, et elle resterait éternellement vivante. Elle possédait toute vertu. Elle était omnisciente et omnipotente. Elle ne posait sur la création qu’un regard emplie de bonté et de compassion. Mais la solitude la gagna, ou peut être l’ennuie. Alors, elle décida de créer d’autres formes de vie. Mais son pouvoir de création semblait limité. Les nouvelles formes de vie étaient entraînées dans le flot destructeur du temps et périssaient en quelques années. De plus, les nouvelles créature ne semblaient être à même de pouvoir réfléchir. Elles étaient pousser par un instinct de survie provoquer par leur perception de la fuite du temps qui les rendait primaires. Fatigué de devoir recréer de nouveaux individus, l’être suprême inventât les différents mécanismes de reproduction afin que se perpétue les espèces. Mais même comme cela, aucune d’entre elle ne montra de facultés cognitives poussées. Il décida alors de créer des espèces à son image. Leurs possibilités étaient nettement supérieures aux autres, mais n’ayant que la perfection comme model, ils n’avaient aucune singularité entre eux.
Alors, afin que sa création évolue, cet être que l’on peut appeler Dieu se séparât en trois entités. L’une resta telle qu’il était, la bonté et la compassion incarnée, et se devait de montrer le chemin de la vertu. Il lui fut donné pour nom le Bien. La deuxième prit le partie d’incarnée les pires instincts qu’aie put montrer la création, poussant la vie sur le chemin du vice et de la perdition. Il lui fut donner pour nom le Mal. La troisième, enfin, s’étendit et s’incarna en toute chose. Elle symbolisait la force du hasard et de la causalité, le principe de création et de destruction. On lui donnât pour nom le Chaos, bien que certains l’appelassent le Destin. C’est par elle qu’arrivaient les mutations. Elle était le principe même à la base de la dynamique des choses.
Un accord fut passer entre ses trois entités : ils n’avaient en aucun cas le droit de révéler leurs présences à quiconque, hormis à leurs prophètes qui porteraient leurs paroles. Ils s’effacèrent donc de la mémoire de tous.
Le Bien touchait aux idées, il prit donc pour prophètes des penseurs qui par leur sagesse éclaireraient le monde. Le Mal, lui, touchait au domaine matériel, il prit donc pour prophètes des hommes avides de pouvoirs, charismatiques et manipulateurs, recourant aux promesses les plus fallacieuses afin de se rallier des fidèles. Enfin, le Chaos ne se montra pas directement, préférant exploiter les possibilités de discernement des espèces. Ainsi, seul des personnes en quêtes de connaissances sur le monde qui les entouraient pouvaient l’approcher et tenter de le comprendre. Ses prophètes furent donc des scientifiques, car la découverte en elle-même n’est ni bonne ni mauvaise, seule les applications le sont.
Ainsi naquit l’ère dans laquelle nous vivons. Car ainsi fonctionne notre monde. Il y a toujours ceux qui décident en leur âme et conscience de choisir un chemin, et ce sont eux qui entraient les autres dans leur sillage.
Certains choisissent d’embrasser la voie qui amène à la paix de l’âme et à l’entente, d’autres choisissent la voie du pouvoir et du contentement de leurs désirs. D’autres encore choisissent de s’unir à notre univers au travers de la connaissance, ne prenant pas un parti déterminer.
Parmi les trois voies que nous enseigne le Bien, le Mal et le Chaos, chacune peut mener à un état proche du bonheur, mais aucune de ces valeurs n’est pourtant compatible.
Même dans les valeurs prônées par un être tout puissant, il n’existe pas de vérité unique. Si l’on cherche bien, les réponses sont infinies. Peut-être est-ce pour cela que l’existence vaut d’être vécue… »

Hecate referma le livre, et, les yeux dans le vague, alla le reposer sur son étagère.
« Texte intéressant » nota-t-elle dans un coin de son esprit.
Puis elle sortit de la salle, laissant ce lieu à son silence mystique.

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