Forums galactiques > Assemblée Galactique : diplomatie officielle > [RP]la jeune fille qui pleurait
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Soucie Respect diplomatique : 133 01/01 ETU 01:56 | Score : 15 Détails -Soucie, ouvre cette porte!
La voix de son père était brisée par la colère. -Va-t'en! Celle de Soucie était brisée par la tristesse. Elle avait seize ans, elle se détestait, elle détestait tout le monde. Comme 40% des jeunes de son âge. C'était le souper de fin d'année, il y a de ça des siècles, selon elle, mais plus probablement une trentaine d'années. Il avait bien commencé. Le père de Soucie avait un bon emploi, et le souper allait être délicieux, comme à chaque année. Quelques amis leur avaient rendu visite, mais c'était une tradition familiale de passer le jour de l'an seulement tout les trois. Peut-être que s'il n'y avait pas eu cette tradition, si les amis de son père et de sa mère étaient restés, ça n'aurait pas dégénéré. Tout a commencé par une simple remarque un peu mesquine du père de Soucie sur ses vêtements. -Tu devrais te changer, Soucie. Après souper, tu sais qu'on va à la messe. -Et alors? Je me trouve très bien comme ça. Elle était plutôt du genre gothique, habillée tout en noir, exactement comme on peut l'observer maintenant*. Son père n'avait pas apprécié la remarque. -Ta mère t'a acheté une robe à Noël, porte la donc. -Chéri, ça ne me dérange pas que.. -Pour qu'elle nous fasse honte devant le quartier? Non mais regarde la! Encore une fois, ils faisaient comme si elle n'était pas la, comme si elle n'était qu'un animal de compagnie mal dressé, sans réelle importance. C'était du moins ce qu'elle pensait. Et cette fois, le vase commençait à déborder dangereusement. Elle avait essayé de cacher sa déprime à ses parents depuis plus d'un an. Ça n'avait fait qu'empirer les choses. Ensuite, son petit ami, qui disait tant l'aimer, qui voulait vivre avec elle pour le reste de ses jours, l'avait laissée, à la mi-décembre. Sa déprime avait tourné en dépression. En ce 31 décembre, c'était trop. Elle s'était levée lentement, jetant un regard noir à ses parents qui n'avaient même pas remarqué son mouvement, confortant ainsi son opinion sur eux, et était montée rapidement dans sa chambre. Sa mère l'avait appellée une ou deux minutes plus tard du bas des escaliers. N'entendant pas de réponse, elle s'était préparée à monter. Voici le dialogue que Soucie n'avait pas entendu. -Non, laisse, c'est ma faute, je vais m'excuser. -Ne sois pas trop dur si elle l'est avec toi, je crois qu'elle s'est sentie vraiment insultée. -Ne t'en fais pas. Il était monté. Avait cogné à sa chambre. -Soucie, je peux entrer? -Laisse-moi! Je veux pas te voir! -Soucie, je voulais m'excuser, je sais que tu n'aimes pas quand je critique tes vêtements et... -C'est ça! Tu t'excuses, mais tu le crois vraiment? -Soucie, voyons, ne sois pas ridicule! -Va te faire foutre! Je te hais! Toi et maman! -Je t'interdis de me parler sur ce ton! Erreur. Il l'avait su avant même de terminer sa phrase. -Soucie, laisse-moi entrer. -Non, va-t'en! -Soucie, ouvre cette porte! -Va-t'en! -Soucie, ouvre cette putain de porte, merde! Elle avait hurlé un dernier "va-t'en!", avait jeté un de ces ridicules bibelots de Noël offert par l'une de ses tantes sur la porte de sa chambre. Il y avait eu quelques sanglots, un autre cri, de douleur, puis, plus rien. Son père avait défoncé la porte, pour trouver sa fille étendue par terre, les poignets ensanglantés, la robe, une belle robe longue d'un bleu foncé, complètement en lambeaux à ses pieds. =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=--== Elle était donc la, debout devant son corps, incapable de réagir, voyant mais n'entendant pas son père hurler sa souffrance. Paralysée par la honte et la culpabilité, elle assistait ainsi à la destruction de sa famille. Elle ne se détourna que lorsque sa mère entra dans la chambre. Pour se retrouver face à face avec un étrange garçon aux cheveux verts, à la peau pâle, ne portant qu'un jean noir. -Eh merde, je croyais que tu mourais d'un cancer... Je déteste les suicides, toujours à se morfondre, berk! Quoique toi, t'as l'air assez différente. Soucie resta silencieuse. -Ah, ouais! Désolé, j'ai oublié les présentations. Je m'appelle Yorik, je suis Passeur. En gros, je suis la pour te souhaiter la bienvenue de l'autre côté, et accessoirement, t'enseigner comment survivre chez les morts. Paradoxal, hein? Soucie ne savait trop quoi dire. Sauf: -Hein? -Ouais, t'es différente, toi. Normalement, les suicidés se mettent à chialer, à réclamer leur retour à la vie. Toi, tu es réaliste. J'aime ça. Je sens qu'on est fait pour s'entendre. Allez, viens, ça sert à rien de rester ici, mieux vaut aller de l'avant. Il lui prit doucement mais fermement la main, et l'entraina à travers la fenêtre, atterrissant sur la pelouse, un étage en dessous. Yorik et Soucie quittèrent ainsi la maison de la nouvelle morte, pour ne jamais y revenir. | ||
Soucie Respect diplomatique : 133 03/01 ETU 23:25 | Score : 10 Détails -Hé, pleure pas!
La voix douce et gentille de Yorik ne pouvaient pour l'instant arrêter les larmes. -Soucie, ça sert à rien de pleurer! Ce qui est fait est fait, et contrairement à ce que tu crois, on se fout du passé des morts. Voyant que c'était inutile, il la laissa se calmer d'elle-même. Cela prit plusieurs minutes, ou Yorik ne fit qu'observer la jeune fille qui pleurait. Lorsque finalement elle sécha une dernière fois ses larmes, il se risqua à parler. -Ça va mieux? Soucie acquiesça. -Écoute... Je voulais te dire... Normalement, je ne ferais que te faire passer de l'autre côté, comme on me l'a assigné. Mais j'ai pensé à un truc. -Quel genre de truc? -Ben, je me disais que tu aimerais peut-être devenir Passeuse. Une lueur d'intéret passa dans le regard bleu de Soucie. -Tu veux dire faire le même boulot que toi, aider les morts et tout? -Oui. Je sais pas, mais tu as l'air d'avoir un bon potentiel, et être Passeur, même si c'est un travail un peu déprimant au début, tu comprends pourquoi, ça reste un boulot très instructif, et tu voyages un peu partout. -Voyager ou? -Un peu partout, selon tes assignements. Il n'y a pas que sur Ambassade que les gens meurent! Soucie réfléchit un instant. Devenir Passeuse? Ce genre de travail ne l'intéressait pas vraiment. Mais voyager, c'était son rève, quand elle était vivante. L'un de ses oncles était reporter pour une chaine télévisée, et il avait souvent voyagé dans les points de coordonnée environnant Ambassade. Il n'avait cessé de l'encourager à devenir reporter comme lui, contrairement à son père... -C'est d'accord! Yorik sourit. -Tu vois, je savais que ça allait te plaire! Viens, faut pas trainer si tu veux que je change ton statut rapidement. -Comment tu fais pour passer, au fait? -Il faut trouver un endroit ou il y a beaucoup de morts en même temps. Ça devrait être facile, il y a toujours des conflits en ce moment. -C'est pas un peu macabre? -Oui, et c'est plutôt dégueulasse parfois. Au début, surtout, quand on est pas habitués... -Comment tu sais ou en trouver? -Avec ça. Le Passeur sortit une boussole assez grosse, en pierre, dont l'aiguille tournoya un moment avant de se stabiliser, vers le sud-ouest. Yorik se mit en route, les yeux rivés sur la boussole. Le voyage fut long, et ils durent plusieurs fois changer d'itinéraire, la fin des conflits ne les attendant pas. Ils finirent par arriver sur les lieux d'une bataille particulièrement meurtrière. Des milliers de soldats de deux factions que Soucie ne connaissait pas (on apprendra plus tard qu'il s'agissait des armées de la Nouvelle Espagne contre l'Empire Universel). Les rues de la cité ou se déroulait la bataille était jonchée de cadavres et de membres déchiquetés. Dans l'un des gratte-ciel environnant était encastré une frégate pirate. -C'est horrible. -Tu t'habitueras. Viens, c'est par la. Yorik entraina Soucie dans une rue transversale, ou se trouvait un vieillard à la barbe blanche, l'air grave. -Tiens tiens, Yorik! Tu ramènes de la chair fraiche? -Elle s'appelle Soucie. Le vieil homme posa son regard perçant sur Soucie. Celle-ci soutint son regard le plus longtemps qu'elle put, mais elle finit par baisser la tête. -Une suicidée, hein? Mignonne quand même, elle a du caractère. Tu la fais passer? -En fait, je voulais te demander si tu pouvais changer son statut... -Roumf! Passeuse? -Oui. -Yorik, mon pauvre Yorik! Tu sais que je n'aime pas voir des suicidés comme Passeurs! Yorik fit signe à Soucie de l'attendre au coin fond de la ruelle. -Plok, s'il-te-plait! Elle est différente, j'en suis certain! -Qu'est-ce qui te fait croire ça? Il vérifia que personne ne puisse écouter, et murmura: -Je l'ai vue pleurer. -Pleurer, tous les morts le font, Yorik, ce n'est pas une preuve. -Et des larmes qui coulent, c'est fréquent, d'après toi? Plok jeta un regard effaré vers Soucie, qui attendait patiemment la fin des négociations. Il se tourna ensuite une nouvelle fois vers Yorik, en faisant apparaitre un morceau de parchemin. Il effaça quelques mots, en ajouta d'autres, et le fit disparaitre d'un claquement de doigts. -J'espère que tu ne mens pas, Yorik, fils de Chabam, ou c'est ton statut que je changerai! |
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