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Espérance devant l'Eternité

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Cesco Imperator
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11/01 ETU 20:33
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Cesco était en train de regarder des documents, près du bureau qu’il s’était fait installer dans la chambre où Wyatt récupérait de sa blessure. Il n’en bougeait plus, en ce moment, restant au côté du dernier membre de sa famille.

Il revoyait tout ce que Galen Junior avait fait en son absence, l’étendue des dégâts, et passait son temps à enregistrer des mémos vocaux pour que son secrétariat écrive les lettres d’excuses que les Neo-Romains se devaient d’envoyer aux Commandants de la Galaxie.

Et il y en avait quelques unes…

De temps en temps, il se tournait vers son fils, revoyant dans ses traits ceux de sa chère Annyea, regrettant de n’avoir pu profiter de l’enfance volée de Wyatt…lorsque celui-ci s’agitait, il ne pouvait faire autrement que de poser ses papiers, et d’étudier les réactions sur son visage…

Le plus souvent, Wyatt exprimait de terribles conflits, une vive douleur, et l’Empereur paralysé prenait le parti d’attendre, inquiet…Cesco avait parfaitement conscience de ce qui se passait, ce combat monumental qui opposait dans un seul corps Deux Esprits puissants, celui de l’Empereur Cardassian, héritier de mille générations de haine, et celle de son Fils, transformé par les étranges pouvoirs de la C.H.O.A.M….

Et Cesco tremblait, car nul ne pouvait prédire qui sortirait vainqueur de ce combat, et même si Wyatt, vainqueur, n’en réchapperait pas détruit…alors Cesco attendait que son enfant se calme, s’apaise, et il reprenait ses lectures peu après, s’assoupissant parfois, jusqu’à la nouvelle crise qui le réveillerait.

L’une d’elles venait d’avoir lieu, une forte attaque, et Cesco avait cru qu’elle ne finirait jamais. Pourtant elle avait fini par cesser, et Wyatt reposait maintenant sur un flanc, calme…signe d’une nouvelle bataille remportée.

Il s’était replongé dans les derniers rapports du Trésor Public, avec dépit plus qu’autre chose, et sentait battre ses paupières, les tenant difficilement ouverts…mais y parvenant malgré tout.

Il entendit un bruit derrière lui, à la fenêtre, et se tourna d’un coup vers les rideaux qui bougeaient. Cesco donna une poussée sur ses roues, et s’approcha de celle-ci, qu’il lui avait pourtant semblé avoir fermer.

Et elle l’était. Complètement close, en dépit du mouvement des rideaux. Cesco fronça les sourcils, regarda derrière ceux-ci en les écartant d’une main ferme. Le mur, tout bonnement.
Il recula sur son dossier de fauteuil. Incrédule. Puis amena sa main droite sur la roue, et pivota pour revenir vers la pièce, où, dans la lumière vacillante, se tenait,


« …Anko… »

assise sur la table du bureau, le regardant en souriant, les jambes croisées.

« Bonjour, mon amour. Je t’ai déjà connu en meilleure forme…non, ne parle pas, je sais tout, tu n’as pas besoin de m’expliquer…d’ailleurs, cette Annyea… »dit-elle en prenant un regard mauvais « …ne me plaisait pas énormément, mais elle t’a rendue heureux. Et maintenant que je la connais bien, et que nous discutons ensemble…je dois avouer que je la trouve pas mal du tout…pour une remplaçante. »

Anko lui sourit avec une once de regret dans les traits…et Cesco commence à sentir un étau sur son cœur, et à avoir mal. Comme souvent. Comme jamais. Mal. Il se frotte les yeux, mais elle est là, devant lui. Il n’arrive pas à parler, pas à croire qu’elle est là...pourtant, il se prend à y croire…dans sa peine, sa solitude…

« …non, mon amour…n’en rajoute pas...c’est dur pour moi aussi de n’avoir que la permission de minuit… »On pourrait presque discerner une larme sur ses joues pâles. « Et je suis revenue à toi dans un seul but, bien précis…le temps m’est compté, mon Empereur adoré… »

« Mon amour…je… »

Cesco s’avance vers elle, mais Anko a un mouvement de recul, et une lueur apeurée apparaît dans ses yeux.

« Cesco…mon amour…non. Ne t’approche pas. Je dois…juste te parler. Bien que j’ai envie de plus…tellement plus…je n’ai pas le droit, Cesco. Ne bouge plus, je t’en prie. »

Il s’arrête, la regarde, contenant ses larmes…

« Je dois…je dois m’y tenir mon amour. Ecoute-moi bien, Cesco. Tout d’abord, tu ne dois pas oublier qui tu es, qui tu fus, et pourquoi tu es là. Je sais que tu es las de l’arène politique, mais tu dois y retourner, parce que tu sais le faire, parce que tu es né pour ça. Je vois bien que tu aspires au repos…à nous retrouver, nous qui t’attendons de l’autre côté. Mais tu ne nous rejoindras pas avant que tu aies terminé ta mission. »

Dans le regard des deux époux, une infinie tendresse existe…et une souffrance inimaginable.

« L’heure approche, mon amour…et pour accomplir la fin de ta destinée en Espérance, tu ne peux rester seul. Tu es là, sans coalition, avec tes amis restants séparés…cela ne peut être. Réunis autour de toi ceux qui te sont chers, ceux qui te ressemblent, et vous influerez sur Espérance. Tu dois le faire, car tu sais fédérer, et ceux qui comptent pour toi, et pour l’accomplissement divin, te rejoindront, n’ai crainte.

Reforme une coalition de passionnés, de gens libres, à l’éthique forte, afin de redresser la barre, et d’aider Espérance à revivre.

Tu le feras, Cesco…tu n’es pas homme à fuir.

C’est une des qualités qui m’a fait t’aimer…et encore aujourd’hui. »


Cesco n’arrive toujours pas à parler…et soudain, Anko jette son regard derrière lui, et fait un signe de tête. Alors qu’il se retourne aussi vite qu’il le peut, il entend juste « A bientôt, mon amour…très bientôt… », s’arrête, revient vers Anko…qui n’est plus là.

« Non, Cesco, c’est moi maintenant que tu dois écouter, mon ami. »

L’Empereur infirme se glace en tendant la voix. Il n’a même pas eu le temps de tendre la main vers la place d’Anko, pour saisir ses dernières traces, et déjà, indépendamment de son cœur, son corps se tourne vers la fenêtre.

« Parisii… »

Devant lui se tient son vieil ami, l’homme qui avait mené la Triade à la découverte de l’enseignement de Galen. Adossé nonchalamment au mur, il regarde Wyatt, songeur.

« Il ne te ressemble guère…beaucoup plus à sa mère, je trouve…oh, d’ailleurs, excuse-là, elle aurait bien voulu se joindre à nous…mais là-haut », il montre le plafond de l’index, , « ils n’ont pas voulu. Juste la peste et moi…Peste qui, d’ailleurs, s’entend à merveille avec Annyea, quoi qu’elle en dise. Enfin, mon ami, je ne vais pas t’expliquer Anko…tu la connais… »

Parisii se redresse, et se tourne vers Cesco, sans toutefois s’approcher.

« Parisii, mon frère…mais enfin, qu’est-ce qui se passe ? »

« Nous avons été envoyé pour te parler, Cesco. Anko a commencé, et tu dois l’écouter, comme tu m’écouteras. Nous sommes des Messagers, rien de plus. Mais le message est important. »

Le grand homme expire largement, regarde Cesco comme s’il voulait parler, puis se reprend…hésite un peu, et en hochant la tête, recommence à parler.

« Non…non, je ne peux tout te dire, et je m’en excuse…je dois me limiter à ce qu’on l’on m’a dit. »

Il hausse la voix, laquelle devient de plus en plus ferme.

« Comme Anko te l’a dit…l’heure est proche, Cesco. L’heure où les Anciens, Dieu, où quel que soit le nom qu’on leur donne…vont changer Espérance, et le reste de l’univers. Le Grand Bouleversement qui effacera tout ce que nous avons connu, jusqu’aux fondations de nos civilisations.

Loin de nous l’idée de pleurer, car c’est la volonté des Puissances. Nous ne sommes que Passagers ici. »


Parisii s’arrête. Une once d’amertume se sent dans sa voix.

« Mais ce bouleversement est complètement justifié par la déliquescence de cette galaxie, mon ami. L’anarchie prévaut, l’union a cessée…et tes efforts, mon frère, seront limités à faire tenir droit un tabouret bancal.

Cette Apocalypse…annoncée et presque attendue…est imparable. Soit. Mais il ne tient qu’à toi, qu’à chacun d’entre vous, que ce soit une apothéose pour notre Espérance tant aimée, Cesco.

Que chacun d’entre vous marque à jamais l’Histoire de cet Univers.

Il faut vous reprendre, et lutter, encore. Comment donc ? »


Parisii est droit comme un i, et pivote vers la fenêtre. Il regarde au travers du verre embué, mais il semble voir ailleurs, plus loin…

« Parisii...si le Destin est tracé…alors que faire ? »

« Dieu te laisse, vous laisse le choix, Cesco. Vous pouvez perdurer dans cette voix de la honte…ou faire autre chose.

La fin est connue...pas les rebondissements.

Ils restent à écrire...tout comme l’image que vous laisserez dans la mémoire de ceux qui vous succéderont.

Vous pouvez laisser ce chaos, cette Assemblée mourir du désintérêt et de l’ennui…

Ou bien… »


« Ou bien… ? »

« Ou bien rebattre les cartes que les Anciens vous ont données.

Il y a ici une super-puissance, et beaucoup de puissances.

Des commandants respectés, qui s’expriment bien, mais sans volonté de mener le combat.

Au fond d’eux, ce ne sont que des hommes.

Et ceux-ci ne peuvent être divisés qu’en deux catégories. Ceux qui pensent à eux, et ceux qui pensent à tous. Les Individualistes, et les Collectifs. Le Yin, et le Yang.

Le Chaos, et l’Ordre. »


Cesco commence à comprendre…et à appréhender toutes les conséquences de ce que lui dit Parisii…

« Et chacun d’entre vous, ceux qui vivent, maintenant, sur Espérance, est tourné vers l’une ou l’autre des deux éternelles tendances.

Il faut que vous l’assumiez. Tous, et chacun.

Parmi les Trois cents peuples qui vivent ici, autant sont tournés vers un sens que vers l’autre.

Parmi les Puissants, autant sont Serviteurs de l’Ordre…que du Chaos.

Que chacun, à l’approche de la Fin de la Galaxie, cesse de vivoter dans ses Réserves d’Argent et de Ressources.

Que Chacun assume son Affiliation, et rejoigne son camp.

Pour l’Histoire, pour l’Eternel Combat de la Balance Cosmique. »


« Tu veux dire, Parisii…que le Grand Combat de l’Univers n’a pas été mené ? et la Résistance ? et Utopia ? et… »

Parisii se retourne d’un mouvement rapide. Et parle d’une voix très douce, soudain.

« Si tôt dans notre Histoire ? non. A chaque fin de cycle galactique, celui-ci doit être mené, pas avant. Et c’est de celui-ci que va dépendre le prochain.

Si vous fuyez vos responsabilités, alors ce cycle s’achèvera vierge, en match nul. Et rien n’en restera.

Si vous l’assumez…il y aura un vainqueur, et le cycle suivant sera influencé par cette issue. Et de ce résultat dépend plus de choses que nous n’en pouvons concevoir…

Oui Cesco, il doit être mené, par delà vos vies mêmes.

Et ton rôle…est de faire prendre conscience aux Commandants de cette Réalité.

Et de leur Devoir par delà l’Univers. »


Cesco s’affale dans son dossier, vaincu par les implications cosmogoniques du discours de Parisii. Il prend d’un seul coup conscience de la vacuité de leurs vies, du Rôle essentiel qu’ils jouent pourtant, TOUS, dans cette vaste comédie qui les dépasse…

Et de son rôle propre, qui l’empêche de retrouver les siens dans l’au-delà alors qu’il le souhaite tant.

Abasourdi, il regarde Parisii...sans rien dire… »


« Je t’ai tout dit, Cesco…ta mission est claire. Et seul toi peux l’accomplir.

Quant à nous…nous t’attendrons. Sans impatience. Car ton rôle est plus grand que toi, et que nous.

A bientôt, mon frère. »


Alors que la silhouette de Parisii s’estompe dans un dernier sourire, Cesco reste seul dans son fauteuil roulant, écrasé…mais un mouvement de Wyatt le réveille soudain.

Derrière son bureau. Son rapport à la main.

Il penche la tête en arrière…et réfléchit à la meilleure façon de communiquer ce message. »

-Le Masque-
Respect diplomatique : 39


11/01 ETU 21:32
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Le jeune homme masqué était installé, à Pénombre.
Pour le moment, tout fonctionnait très bien, ses espions rapportaient déjà des rapports plus qu'encourageants, quelque chose se préparait et il allait tirer son épingle du jeu.

Il avait su s'attirer la sympathie de l'Imperator des Néos Romains et tant mieux, maintenant son but était de s'emparer du gouvernement, mais comment avec tout ce monde autour ?

Guère difficile de vaincre ces commandants un par un mais tous à la fois, ce serait une épreuve bien trop difficile pour ses pantins.
Ces mêmes pantins qu'il avait introduit avec brio dans toute la galaxie, ces mêmes pantins qui venaient de le rendre immensément riche et qui avaient ramené une flotte énorme.

De grandes choses se préparaient, ces masquards allaient joué leur dernier drame, et il allait s'arranger pour que ce soit grandiose, et en profiter pour éteindre le plus de flammes possibles ainsi que d'offrir le plus de ses dons.

Les Ombres allaient être révélées, les Abysses allaient devoir lui obeir enfin... Et la Galaxie serait à feu et à sang.
Maintenant, il restait à effrayer quelque peu ces pauvres moutons, mais comment ? Quels mensonges allaient suffire ?

Tout cela, il le savait déjà mais il adorait se poser et se reposer les questions, y réfléchir pour perfectionner chacun de ses plans. Déjà, pousser Essai à continuer ses âneries, ce mouton était tellement manipulable, ça en était trop facile. Comme si il allait vraiment s'en prendre à Rosa L. ou à Cronos, quelle idée stupide vraiment, non qu'il n'avait pas la puissance pour le faire, c'était même tout l'inverse mais il serait quitte pour sortir de ce combat affaibli, vraiment trop.

Désormais, tout allait se jouer sur le fil du rasoir, quel challenge et quel plaisir !
Espionnages, tromperies, manipulations, tout allait y passer.
Restait une inconnue, qui allait ouvrir le bal ? Essai n'avait pas la puissance pour et de toute façon, il n'avait ni la carrure ni le cerveau pour ça.

Le Neo Romain était trop mesuré et Sara.... pas la peine, par contre son gros bras... ça restait faisable, mais les mercenaires dans tout ça... il leurs fallait un os à rogner... et une carotte pour les faire avancer.

Espèrance était un fruit mûr pour chuter... mais il craignait que la Galaxie ne le soit trop et qu'au lieu de s'embraser, la Galaxie ne fasse que subir le coup comme lorsque que l'on frappe un fruit pourri...

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