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| Cesco Imperator Respect diplomatique : 3122  01/03 ETU 18:03  | Score : 21 Détails Hadrian attendait le résultat de l’opération dans la salle d’attente. Celle-ci durait depuis des heures très, trop longues, sans qu’aucun des droïdes ne prenne la peine de le renseigner sur la réaction de Cesco à ce traitement.
Il tournait en rond, s’asseyait, trépignait, puis se relevait, faisait quelques pas dans les couloirs…inlassablement. Et depuis un temps incalculable. Il n’en pouvait plus, et si la fatigue se faisait sentir, l’état de ses nerfs le maintenait éveillé. Quand il décidait d’arrêter un des robots qui déambulait devant lui, il se heurtait au cruel manque d’information…ou de compassion robotique. Il s’était énervé, avait menacé, hurlé. Il avait quémandé, imploré, supplié. Sans aucun résultat. Un mur métallique sans émotion qui passait son chemin, voilà tout ce qu’il récoltait. D’ailleurs, une légère angoisse à l’idée d’être le seul être de chair et de sang de cette planète commençait à le saisir…mais non, il y avait aussi l’Imperator, pour ce qu’il en savait ! Il amena deux chaises séparées qui avaient été déposées il y avait de cela une éternité, et s’allongea entre les deux, inspirant et expirant profondément pour se calmer. Et petit à petit, il s’assoupit… Hadrian vit Cesco devant lui, rajeuni, baigné d’une douce lueur dorée, serein, qui lui souriait, avec un soupçon de désespoir dans les yeux. -« Cesco…mais comment…que fais-tu… -Hadrian…mon ami, mon frère, mon père…je n’ai pas de temps devant moi pour parler, j’ai juste quelque chose à te dire, alors écoute moi… -Mais l’opération ?...pourquoi parle-t-on ainsi ?...enfin, Cesco qu’est-ce q… -Tais-toi, Hadrian, ce qui joue dans la pièce près de toi n’a aucune espèce d’importance…contentes-toi d’écouter, et de transmettre…l’heure approche, et elle arrive… -Qui, elle ? enfin, Cesco, de quoi parles-tu, par Jupiter ? -Ce dont je parle ? La fin de tout, Hadrian. Ecoutes-moi. Et suis moi, nous allons marcher… » Cesco Imperator se mit à marcher le long du couloir, et avança tranquillement, se retourna une fois pour inciter son Tribun à le suivre. Hadrian lui emboîta le pas, et le rejoint rapidement. L’Empereur enveloppé dans son halo chatoyant reprit son discours après un hochement d’assentiment. - « Tu te rappelles, Hadrian, de la découverte des Manuscrits des Anciens que la Triade a faite en cherchant à comprendre les raisons de la mort de Galen, notre Maître ? -Bien sur. Les Saints Ecrits qui ont donné naissance au culte de Galen… - Sache que tous n’ont pas été divulgués. Ceux qui contenaient des révélations que les Commandants d’Espérance n’auraient pu appréhender ont été cachées. Après que nous les ayons lues, nous, les Disciples. -Des livres dissimulés ? Mais…si je peux comprendre que vous ayez synthétisé les écrits du Maître, et simplifié son enseignement, qu’est-ce que ceux-ci possédaient de…redoutable ? - Des dizaines de secrets trop lourds pour nous. Nous Tous. L’origine de la Galaxie, les Mystères du Grand Architecte à Trois Têtes, les dimensions parallèles…des technologies d’armement trop dangereuses…celles justement que Parisii avait emmenées au fin fond de la Galaxie, avant sa mort brutale…enfin, des éléments que nous ne pouvions rendre publics. Regarde les morts brutales qui ont frappé ceux qui avaient en charge les documents…alors vois le risque que nous faisions courir à Espérance… -Tout serait lié….c’est incroyable… - Oh, non…il y a pire…un texte parlait de la fin de la Galaxie, l’Apocalypse géante qui anéantira Espérance… -C’est un mythe, Cesco…je sais que tu en es convaincu, mais… » Cesco s’arrêta, et posa ses mains sur les épaules d’Hadrian. Ainsi, le bloquant, il plongea son regard dans le sien, et dit : « Alors arrivera la Fin des Temps, et les signes s’enchaîneront. Beaucoup d’Anciens trouveront le repos, et des Nouveaux Venus leur succéderont. Bon nombre d'entre eux seront des faux prophètes, et enseigneront des voies et diverses doctrines de perdition. Et ceux qui les suivront deviendront les fils de la perdition. Et alors Il viendra vers ses fidèles qui sont affligés de la faim et de la soif, et Il éprouvera leurs âmes dans cette vie, et Il jugera les fils de l'iniquité. » Cesco s’arrêta de parler, fit pivoter Hadrian vers la porte derrière lui. - « Ne vois-tu pas ? Nous y sommes déjà…et ce n’est pas fini…entre, mon ami, passe cette porte. » Hadrian hésite, bredouille, puis tourne la poignée et pénètre dans la pièce. Qui est blanche, elle aussi, luminescente, aveuglante. Et en y entrant avec l’Empereur, le Tribun voit les disciples, Parisii, Whisper, Félinia, Anko, Gromek, San Hill, Kooshoku, Sulliwan, Erold Savostos, Joe l’Arsouille, Pépé, Demonia. Ils étaient là, les douze disciples défunts, réunis. Et l’Empereur s’avança vers eux, et dit à Hadrian : - « Regarde, Hadrian, je te montre un de nos frères justes qui étaient parti hors du monde, afin que nous puissions voir de quelle façon et de quelle formes sont ces hommes et femmes trépassés, et pour que nous prenions courage, afin d'encourager les hommes de ce monde qui devraient nous entendre. » Hadrian regarde les Triadiens, et soudain, leur lueur s’accroît, et il ne peut regarder plus, car il sort de leur présence des rayons lumineux comme le soleil, et leurs habits brillent d'une lueur que l'œil d'aucun homme n'en a jamais vu de semblables : car aucune bouche ne peut déclarer ni aucun cœur ne peut concevoir la gloire qui les couve ni la majesté de leur présence. Le Tribun Neo-Romain doit baisser les yeux, et quand dans un immense effort il les relève, il est bouleversé, parce que leurs corps sont à la fois plus blancs que toutes les neiges et plus rouges que tous les roses. Un arc-en-ciel dans le firmament…la dignité de leur présence. -« Par Galen et Jupiter…c’est magnifique…il y a donc un Au-delà… » Alors Cesco Imperator se tourne vers l’est, et le mur blanc s’estompe, dévoilant une région très grande, un lieu brillant de lumière où l'air de l'endroit est illuminé avec les faisceaux du soleil, où la terre même fleurit avec les fleurs qui ne se fanent jamais, et plein d'épices et de plantes, belles et incorruptibles qui produisirent des fruits bénis, et si grande est l'odeur des fleurs qu'elle parvint jusqu’à Hadrian qui s’en repaît… -« Mon ami, ici demeurent les Justes… - Cesco…et pour ceux qui s’égarent ? » Alors Cesco Imperator se tourne vers l’ouest, et le mur blanc s’estompe. C’est un volcan qui apparaît, crachant ses flammes dans une ciel de jais, recouvrant les plaines de cendres anthracites, et dans le soufre et la poussière, Hadrian voit un autre endroit opposé à celui-là, très misérable; c’est un endroit de châtiments, et des gens sont frappés, et les démons qui les tourmentent sont vêtus d'habits d'obscurité. Certains sont pendus par leurs langues ; ce sont ceux qui ont blasphémé la voie de la justice, et sous eux se trouve un feu flamboyant qui les afflige d'une douleur inexplicable. Hadrian est écoeuré, il se tourne, les larmes aux yeux, et il voit un grand lac rempli d'une boue infecte d'excréments qui flamboie, où se trouvent les hommes et femmes qui se sont détournés de la droiture; et des démons volent au-dessus d'eux pour les tourmenter sans cesse. « Assez, Cesco…c’est une horreur…tant de souffrances et de douleurs… -Non, Hadrian…voilà où va Espérance…si loin de la voie de Galen…Il arrive…et les tourments qu’il va infliger seront encore plus grands… » Et Hadrian pleure, Cesco pleure aussi, et le Tribun regarde a droite, détournant son regard de la scène, mais la pièce a disparue, ils sont chez Pluton, et devant ses yeux, les meurtriers et ceux qui consentent avec eux sont jetés dans un endroit étroit, plein de malices et de créatures infernales qui rampent, et châtiés par ces bêtes, ils se lamentent dans leurs tourments. Sur eux est lâché un nuage de vers obscurs qui les ronge, et les âmes de ceux qui sont tués, regardent, considèrent le tourment de ces meurtriers et disent: Que Tes jugements sont justes ! Hadrian vomit, s’effondre, la tête entre les mains, et son Empereur s’avance, s’agenouille à ses côtés, et lui murmure à l’oreille : « Je te comprends, Hadrian, mais ce n’est pas le futur lointain que tu regardes…c’est proche, plus que tu ne le crois…viens, mon ami, partons. » Hadrian se lève, transpercé de secousses, et au moment où la salle s’estompe, il voit une dernière scène atroce…dans cet endroit se trouve des pierres chauffées au feu, plus tranchantes que des épées; et là des hommes et des femmes vêtus en lambeaux souillés se roulent sur ces pierres dans d'affreux tourments. « Et ce sont ceux qui sont riches et qui ont placé leur confiance dans leurs richesses, qui n'ont eu aucune pitié pour ceux qui souffrent, et qui ont négligé la foi pour le profit matériel. Hadrian…l’heure est proche. Et voilà l’avenir. Il est déjà trop tard.. -Cesco…par Galen, il faut arrêter ça…on ne peut pas… -C’est fini, Hadrian…Il arrive. Que Notre Maître te garde, mon ami ». Hadrian tend la main, mais Cesco poursuit sa voie le long du couloir. Il tente de le rejoindre, mais est immobilisé. Le Tribun regarde ses pieds, collés au sol. Il force, tire…chute lourdement. « Aiiiiiiiiiieeeeeeeee !!» Hadrian gît au sol, et la douleur qu’il ressent aux côtes finit de le réveiller. Il regarde autour de lui, et voit les deux chaises entre lesquelles il se tenait renversées…au moins sait-il pourquoi il a mal. Il se redresse, et les images de son rêve défilent…tout d’abord la paix, la sérénité des Anciens…puis la souffrance, les cris, la mort, la damnation…il porte les mains à ses yeux et y trouve le sillon des larmes. Il se lève complètement, désemparé, hésitant, quant une voix métallique dans son dos résonne à ses tympans. "Capitaine ? C’est à propos de Cesco Imperator…" |
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