Forums galactiques > Assemblée Galactique : diplomatie officielle > Une journée sur Eclipse
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Artimiandre Respect diplomatique : 900 01/05 ETU 15:58 | Score : 7 Détails HRP : Topic pseudo-réservé. Merci de ne poster que ce que vous estimeriez être dans la continuité de l’histoire d’Eclipse ou d’Artimiandre. J’ai confiance. Fin HRP.
_____________________________________________ C’était sur Espérance, en orbite d’Eclipse, dans le quartier de commandement. La petite salle de conférence, feutrée, accueillait la voix chaleureuse du professeur Algos. Autour de la table ovale, Artimiandre, ses quatre principaux conseillers ainsi que deux responsables militaires avaient du mal à réfréner leur excitation. Chacun focalisait tour à tour son attention sur l’étrange hologramme suspendu au-dessus la table, ou alternativement sur l’écran de projection rempli de formules. - … c’est ainsi que comme chacun sait, la structure de notre univers est décrite par la matrice mathématique MQE, du nom de trois paléo-savants : Maxwell, Quantique et Einstein. Par cet opérateur mathématique, nous connaissons l’espace-temps comme une structure à quatre dimensions, déformable par les masses ou les grandes énergies. Or… - Je pensais qu’il y avait plus de quatre dimensions, interrompit le Colonel Eskad de son ton monocorde caractéristique. - Certes, Colonel, nous en comptons onze. Toutefois, seules les trois dimensions spatiales et la dimension temps structurent l’univers à l’échelle de l’Homme, les autres étant « recroquevillées ». Le Professeur activa l’hologramme afin de reproduire au-dessus de la table la matrice de nombres projetée à l’écran, puis continua : « Or, la récente découverte qui a mené à la maîtrise de l’hyperfusion réside dans la correspondance entre la structure de l’espace-temps et la structure de la matrice mathématique MQE. Pour résumer l’ensemble des recherches à l’essentiel, sachez que certaines pistes de réflexion nous ont poussés à déformer la matrice par pliages successifs pour obtenir une hypermatrice en trois dimensions. » Devant l’étonnement des convives et les murmures d’incompréhension, le Professeur prit une feuille de papier : « Voyez cette feuille ; elle est plane. Sur l’une de ses deux faces, j’ai imprimé la matrice MQE. » Chacun pouvait reconnaître l’opérateur mathématique constitué d’un damier de nombres rangés au sein d’un carré. « Si je plie cette feuille selon certaines règles, elle va adopter une structure tridimensionelle ». Il s’appliqua à l’exercice enfantin et produisit rapidement une cocotte en papier. « A présent, continua-t-il, vous pouvez constater que, par ce pliage, certains nombres ne sont plus en correspondance avec leurs voisins, mais que de nouvelles correspondances ont été générées. » Il activa alors l’hologramme de la matrice qui se contorsionna lentement selon différents pliages successifs pour former de nouvelles structures tridimensionelles. « En déformant la matrice selon certains principes, nous pouvons générer de nouvelles relations mathématiques. Je vous parle de relations totalement inédites que nous n’aurions jamais pu trouver ni encore moins comprendre sans ces déformations. Ces relations nous ont appris comment déformer localement la structure de l’univers pour une dépense minimale d’énergie. Nous avons nommé ce générateur l’Hypermatrice ; et les équations qui en découlent ouvrent des possibilités qui dépassent notre imagination, à commencer par l’hyperfusion ». Après un silence de plomb, le vieux Général Callios se frappa soudain la cuisse en s’exclamant, la mine réjouie : « Nom de dieu ! C’est sans précédent ! J’ai bien fait de venir. Ainsi, vous nous dites qu’avec cette cocotte, vous êtes en mesure d’envoyer toute ma flotte jusqu’aux confins du système Perpette et de la faire revenir ?!? » - C’est exact, Général, répondit Artimiandre. La semaine passée, nous avons procédé aux premiers tests avec des sondes. Celles-ci ont rapporté que l’activité galactique à laquelle nous avons été confrontés par transmission holographique est bien réelle. Il y a des milliers de mondes habités, il y a des organismes galactiques, des échanges, une Histoire millénaire. Ce ne sont pas des leurres holographiques émis par notre ennemi pour nous tromper. Tout cela est réel, et accessible désormais. - Mais dites-moi, Professeur, n’y a-t-il pas un problème de temps écoulé ? » Le Colonel Eskad fronça les sourcils : « Il me semblait qu’un voyageur se déplaçant rapidement voyait le temps s’écouler moins vite, relativement à un observateur immobile ? » - C’est toujours d’application, répondit le Professeur. Mais nous ne raccourcissons pas les distances en augmentant notre vitesse, ou en jouant sur le temps. » Le Professeur brandit sa feuille de papier puis indiqua deux points éloignés sur cette feuille. Après un pliage simple, ces deux points se touchèrent. « Au contraire, Colonel, nous raccourcissons les distances en déformant la structure de l’espace-temps. De cette façon, nous voyageons à vitesse normale et le temps s’écoule normalement. » - Pourrions-nous accéder à d’autres galaxies, comme la galaxie mythique du Dauphin ?, demanda Léna. Ce serait extraordinaire de redécouvrir enfin les mystères de Terra, la planète-origine. - C’est en effet l’un des axes de notre recherche. Cependant, vous devez réaliser que les distances intergalactiques n’ont rien à voir avec les distances intersystèmes. Nous sommes à nouveau confrontés à un défi qui nous dépasse. Voici venue l’aube d’une révolution totale de la connaissance. - Dites-moi, Professeur, vos théories pourraient-elles permettre de créer une nouvelle arme ? C’était Adélios, le Conseiller pour la Politique Planétaire, qui venait de jeter un froid dans l’assemblée. Seul le vieux Général, hocha de la tête en signe d’approbation. Le Professeur Algos jeta un regard hésitant à Artimiandre qui, les yeux fixés sur l’hologramme, semblait penser à autre chose. Après un instant, il releva la tête et déclara d’une voix douce : « Nous pensons que ça puisse être le cas, en effet. De nouvelles armes aux puissances cataclysmiques pourraient être développées. Mais je vous rappelle que notre objectif principal est de stabiliser la situation sur Eclipse, et je doute que nous le fassions par les armes. En outre, nous manquons cruellement d’effectifs scientifiques pour aborder notre découverte sur tous les fronts, et notre citoyenneté à la NRE nous prémunit de toute attaque extérieure. » Se tournant ensuite vers chacun de ses interlocuteurs, il reprit : « Les choses se passent vite pour nous en ce moment, mais certains dangers sont déjà écartés. Nos décisions doivent être centrées selon les axes définis comme prioritaires, à savoir le social, la santé et la diplomatie. A ce propos, je dois d’ailleurs me rendre prochainement dans le système 700 pour y établir une ambassade permanente d’Eclipse. J’espère que nous continuerons de faire les bons choix. Madame, Messieurs, je déclare la séance levée. » | ||
Artimiandre Respect diplomatique : 900 13/05 ETU 02:49 | Score : 8 Détails Depuis la station Espérance, on pouvait voir Nilonea-la-Blanche se lever derrière Eclipse. Nilonea : dix mille âmes coincées sur la crête équatoriale, entre le jour brûlant et la nuit éternelle. Nilonea, au rythme figé par un caprice astronomique…
Pourtant, elle aligne des cités florissantes, des forêts sous dôme, dix mille personnes éduquées selon la tradition Feird’al. Ces gens le soutenaient depuis des mois, lui et le GOE, comme le faisaient ceux de Shandoora et d’Anathylia. Et tous les autres aussi le supportaient depuis l’éviction de l’Amiral Tietz. Mais Eclipse… Eclipse brûlait... - … comme le montre le rapport accablant du lieutenant Syhr. Sans parler des crimes innombrables commis sur des familles d’Errants. Ils les capturent pour leurs jeux sadiques, leurs chasses à l’homme. Notre politique de non-intervention, continua Adélios, est devenue complicité de meurtre. Je ne comprends plus votre position, Artimiandre. - Notre position, Adélios. Notre position, reprit le Professeur Algos. Il ne s’agit pas de non-intervention. Nous avons voté la résolution pacifique en séance plénière, et nous n’avons pas épuisé la voie diplomatique. - Avec ce monstre ? De la diplomatie ?, s’emporta Adélios. C’est fantasque ! A quoi servent les mots, ou encore vos ronds-de-jambe galactiques, lorsque notre peuple souffre inévitablement ? Théotarchidès doit être renversé par la force ! - Non, dit Artimiandre. Théotarchidès est un tyran irresponsable, mais pas sanguinaire. De plus, il règne sur la Polis, et la Polis le suit et le soutient. Une confrontation directe ferait un carnage. - Je vous rappelle qu’ils ont des défenses héritées d’avant le Cataclysme, dit le Professeur. Les morts seraient nombreux dans les deux camps. Le vieux général Callios hocha pensivement de la tête. Adélios reprit : - Des morts ? Il y en a tous les jours. Des innocents tués ou affamés. Alors qu’importe quelques morts responsables ! - Ils ne sont pas tous responsables, Adélios. Et ce sont les nôtres. Un jeune homme entra et vint se poster à droite d’Artimiandre : - Commandant, chuchota-t-il, votre conférence de presse commence dans cinq minutes, et le Colonel Eskad a fort insisté pour vous parler avant le début de la conférence. Artimiandre se tourna vers l’intendance : - A-t-on des nouvelles du commandant Léna ? - Non, mon commandant. - Dans ce cas, la séance est levée. |
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