Forums galactiques > Assemblée Galactique : diplomatie officielle > (RP) Bibliothèque des Existants
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Corum Respect diplomatique : 1323 18/10 ETU 21:55 | Score : 12 Détails Dans l'arrière-salle de la bibliothèque pluriséculaire de la Caste des Existants, située au coeur de la forêts des Carnuts, une joute rhétorique faisait rage, opposant quelques-un des plus vieux penseurs de la caste.
Leur présence en ces lieux avait pour objectif premier de retranscrire les différentes prises de positions éthiques et philosophiques qui avaient agité l'assemblée ces dernières semaines.. La virulence des argumentaires en eu choqué plus d'un, mais le disciple, qui tenter discètement de ramasser les parchemins qui avaient chus lorsque la vieille Calliope avait taper du point sur la table, connaissait bien les différents protagonistes et savait comment ces discussions finissaient en général. Il déposa donc sur un coin de table quelques verres, ainsi qu'une bouteille d'astro-pastis que le commandant Scorbut leur faisait parvenir depuis quelques années, priant pour que la vieille femme n'envoya pas le tout à la renverse.. « Tu dis n'importe quoi Errato! Tu sais bien que pour certains d'entre eux le pouvoir n'est pas un moyen, il est une fin!. On n'établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution. On fait une révolution pour établir une dictature. La persécution a pour objet la persécution. La torture a pour objet la torture. Le pouvoir a pour objet le pouvoir! ». Le vieux polymnius qui aimait par dessus tout se faire l'avocat du diable s'enhardit: : « Le combat contre la tyrannie, dont se prévaut la liberté de parole et de pensée, est un leurre si les commandants n'apprennent pas à repérer et à distinguer dans les informations dont ils ont les yeux et les oreilles chaque jour encombrés, à quelles conjurations d'intérêts ou, du moins, comment elles sont ordonnées, gouvernées, déformées. » Calliope rebondit sans sciller: « Tant qu'il y aura des dictatures, je n'aurai pas le coeur à critiquer une démocratie.» Démostène pris la parole d'une voix calme, « Chacun des intervenants semblait vouloir imposer sa conception de la vérité, or une vérité imposée s'interdit humainement d'être vraie. Toute idée reçue pour éternelle et incorruptible exhale l'odeur fétide de Dieu et de la tyrannie ». La vieille femme rétorqua en se servant un verre de gnole galaxique: « Les hommes en société ne pouvant vivre sans tyrannie, la plus acceptable est encore celle des lois ». Errato la regardant, sensible à sa pirouette sémantique la regarda, amusé: « si la dictature symbolise le pouvoir absolu d'un seul être, la Démocratie n'en reste pas moins le pouvoir absolu de quelques'uns ». Son sourire provoqua la cadette de cette sage assemblée, qui s'écria sans contenu: « Oui et bien les institutions d'une démocratie sont, comme une oeuvre d'art, faites d'autant de repentirs que d'invention! » « Voici la fougue et l'idéalisme de la jeunesse, mais sachez que ce sont les enfants sages, chère amie, qui font les révolutionnaires les plus terribles. Ils ne disent rien, ils ne se cachent pas sous la table, ils ne mangent qu'un bonbon à la fois, mais plus tard ils le font payer cher à la Société. Méfiez-vous des enfants sages ! » « La sempiternelle rengaine de la naïveté juvénile mon cher Errato! N'avez vous pas eu de rêves dans votre jeunesse? Ou vos principes de vieillard vous les ont-ils fait oublier!!? », lui balanca avec assurance la jeune fille. Errato, sans montrer à quels point il avait été touché: « Le printemps est presque toujours moins beau au printemps qu'en hiver. La liberté est presque toujours moins séduisante quand on est libéré que sous la tyrannie ». Il rit bruyamment. « Cessez de la provoquer Errato, vous savez ce que signifie le mot tyrannie pour cette enfant, elle n'y a survécu que par chance, alors tenez vous que diable.. » Le vieillard qui venait ainsi de trancher le débat, était leur aîné de quelques siècles. Son silence était éloquent et ses interventions rares mais toujours éclairées. Ce dernier respira profondemment. « Vous rendez-vous compte que vous vous comportez par moment de la même façon que lors de débats fratricides de l'assemblée galactique? Joutez, je vous en prie, mais ne tombez pas comme ils l'ont fait dans la bassesse du jugement subjectif. Votre rôle n'est pas celui-ci.. » L'heure avançait et ils s'interrompirent pour accueillir les nouveaux comptes rendus de l'assemblée. | ||
Corum Respect diplomatique : 1323 18/10 ETU 22:49 | Score : 9 Détails Quelques heures après, ils se retrouvèrent autour de la vieille table en if massif. L'air était tendu et la conversation laissée en suspend continuait d'agiter les esprits..
Melpomène fit un effort pour radoucir le débat: « Le signe le plus évident d'un cancer social... c'est la disparition du sens de l'humour. Aucune dictature n'a toléré le sens de l'humour. Lisez l'Histoire et vous verrez. D'ailleurs ces nouveaux « maîtres » en manquent cruellement ». « C'est faux. Certains d'entre eux en ont fait preuve, Lizaka en est l'exemple, il semble qu'il soit capable de jugements fins et spirituels, lorsqu'il ne se laisse pas submerger par son appétit de possession.. Il semblait avoir raison sur un point en particulier..son approche théorique de l'entropie était un peu confuse mais juste. Elle a le mérite de prendre en compte la diversité de la galaxie. » Melpomène sussura: « La démocratie est, en profondeur, l'organisation de la diversité, puisque chacun y donne son avis ». Polymnius contre-attaqua : « La dictature est le lieu où les commandants voudraient voter mais ne le peuvent pas, tandis que la démocratie est l'endroit politique où les commandants peuvent voter mais ne le veulent pas. Selon moi la démocratie est chose trop sérieuse pour être confiée aux électeurs. » il fit un clin d'oeil discret à Errato. Ce dernier se rangea à ses côtès : « Tous les hommes sont en faveur de la démocratie comme tous les vers sont en faveur des pommes, La démocratie n'est-elle pas l'art politique qui consiste à faire croire au peuple qu'il gouverne? Si je me mettais à croire à quelque chose - ce que je ne souhaite pas -, c'est à l'anarchie que je croirais. » Quelques sourires vainement dissimulés. « L'anarchie et le despotisme ne valent que si nous trouvons assez d'avantages à leurs actions pour tolérer leurs ambitions. Dans le cas présent il ne s'agit que de cela, d'ambition. Et force est de constater que les plus faibles commandants en subissent inexorablement les conséquences.» assura Melpomène, dont la témérité verbale était quelque peu atténuée par les effets de l'astro-pastis. « Dommages collatéraux de l'expansion philosophique d'un concept protéiforme : l'entropie ne s'embarrasse point de notion telles que le bien ou le mal.. » renchérit Errato, sûr de ses effets emphatiques. La jeune Irénée, arbuste parmis les chênes ancestraux de la Caste des existants revint à la charge : « Notre Galaxie parviendrait-elle un jour à briser cet étau aux puissantes mâchoires : la violence des pauvres et des faibles contre celles des riches minorités et des dictatures ? » Polymnius déclara laconique: « Voilà peut-être la destinée de la démocratie : l'extension à tous des souffrances des élites, moins leurs privilèges. » Le vieux Radhagast, largement imbibé ne pu s'empêcher de s'esclaffer: « La démocratie est une bonne fille ; mais pour qu'elle soit fidèle, il faut faire l'amour avec elle tous les jours! » A suivre.. | ||
Corum Respect diplomatique : 1323 19/10 ETU 01:29 | Score : 4 Détails [i]Un jeune disciple qui assistait à ce débat interminable s'aventura à poser les questions qui lui brulaient les lèvres.[/i]
[green]« Mais que penser de ces besoins compulsifs de révolutions qui agitent l'ensemble de notre galaxie? Sont-ils inhérents aux concept de liberté, de démocratie ou d'anarchie? Ces débats semblent sans fin. Comment nous situer dans ce débat s'il n'existe pas de vérité ? »[/green] Démostène lui répondit calmement. [red]« La révolution, l'anarchie, la liberté sont les lauriers de la pensée. Elles n'ont pas d'autre couronne que notre tête. L'intelligence est la force, solitaire, d'extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi - vers l'autre là-bas, comme nous égaré dans le noir. »[/red] [i]Le disciple, mis en confiance par le regard approbateur de la Vieille Melpomène continua.[/i] [green]« Selon moi, il n'y a d'histoire digne d'attention que celle des peuples libres. L'histoire des peuples soumis au despotisme n'est qu'un recueil d'anecdotes. » [/green] Melpomène repris la parole, se tenant la tête alourdie par le poids de l'alcool. [yellow]« Les révolutions apportent tout de même du renouveau dans la pensée, le problème étant que cette pensée est assujetti au plaisir égoïste. Pour certains, le plaisir est toujours utile, et un pouvoir absolu, sans limites, fût-ce sur une mouche, est aussi une sorte de jouissance. L'homme est un despote par nature, il aime faire souffrir. »[/yellow] [i]Irénée continua calmement [/i]: [orange]« Les vraies révolutions sont lentes et elles ne sont jamais sanglantes. Le sang, c'est toujours pour payer la hâte de quelques hommes égomaniaques, trop pressés de jouer leur petit rôle. Les révolutions sont toujours faites au nom de principes admirables, formulés par deux ou trois grands hommes mécontents de leur sort et qu'on n'a pas couverts d'honneurs comme ils le méritaient. »[/orange] [orange]« Le despotisme se réduit à une chose très simple : Moi, tout; le reste, rien. La démocratie quant à elle dit ceci : Moi, c'est un autre; un autre, c'est moi: voilà le régime populaire et ses partisans. »[/orange] [yellow]Melpomène se mit à chantonner une chanson entendu sur les retransmissions de l'assemblée : « Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarmeuuuh... » [/yellow] Errato s 'emporta : Je veux bien te permettre les idées les plus révolutionnaires, mais énonce-les clairement ! Ce ne sont pas les idées qui déclassent la sagesse, Melpomène, c'est le langage ! [i]Cette dernière lui adressa un signe de l'ancien temps, sans doute un rituel cabalistique marquant sa désaprobation, en tendant à son adresse sa main refermée, à l'exception de son majeur, pointant vers le ciel. Polymnius sentant l'attention de l'auditoire s'estomper tenta une dernière démonstration, tandis que la plupart des sages s'endormaient, imbibés, qui sur un coin de table, qui sur une pile de vieux livres poussièreux :[i/] « Toute révolution est commencée par des idéalistes, poursuivie par des démolisseurs et achevée par un tyran. » Puis, à l'adresse des derniers Existants lucides : « Les révolutions prétendumment démocratiques commencent avec du sang, et elles se terminent avec un déluge de papier. » [i]Le vieux prométheus pris la parole pour la seconde fois [/i]: [b]« Il suffit ! Vous ne vous écoutez pas les uns les autres, pour ceux qui, bien sûr, sont encore capables de comprendre ce qui se dit ici. »[/b] [i]Il jeta un regard mi-amusé mi-réprobateur à l'encontre de ceux qui revinrent à la table avec deux nouvelles bouteilles d'astro-pastis.[/i] [b]« La certitude, quel que soit son bord, engendre le fanatisme. Elle n'engendre pas que lui, mais elle l'engendre immanquablement. Souvenez vous, dans les mythes fondateurs du sixième millénaire avant notre ére, les Croisés, les Inquisiteurs, aussi bien que les révolutionnaires athées : tous ont haché menu, brûlé, guillotiné, sûrs de bien faire. Au fond, le doute est le seul contrepoids aux folies humaines. le doute, c'est la raison ».[/b] [i]Puis, se tournant vers le jeune disciple:[/i] [small]« Les progrès d'un peuple ne sont déterminés ni par les gouvernements ni par les révolutions, mais par la somme des efforts des individus qui la composent. »[/small] | ||
Hitso Respect diplomatique : 78 19/10 ETU 01:52 | Score : -1 Détails
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