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Mansfeld Respect diplomatique : 4380 30/11 ETU 19:41 | Score : 17 Détails Charles Baudelaire. Le Tribun était parvenu à se souvenir de son nom. Un nom perdu au fil des âges. Mais dont les fleurs maléfiques n'avaient rien perdu de leurs beautés.
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d'été si doux : Au détour d'un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d'exhalaisons. Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint ; Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s'épanouir. La puanteur était si forte, que sur l'herbe Vous crûtes vous évanouir. Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D'où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons. Tout cela descendait, montait comme une vague, Ou s'élançait en pétillant ; On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague, Vivait en se multipliant. Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l'eau courante et le vent, Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van. Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve, Une ébauche lente à venir, Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève Seulement par le souvenir. Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regardait d'un oeil fâché, Epiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu'elle avait lâché. Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, A cette horrible infection, Etoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion ! Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces, Après les derniers sacrements, Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses, Moisir parmi les ossements. Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j'ai gardé la forme et l'essence divine De mes amours décomposés ! Le Tribun venait de se remémorer les vers anciens. Il regardait sa femme. Sélène. Pour la première fois depuis longtemps, elle lui souriait. J'implore ta pitié, Toi, l'unique que j'aime, Du fond du gouffre obscur où mon coeur est tombé. C'est un univers morne à l'horizon plombé, Où nagent dans la nuit l'horreur et le blasphème ; Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois, Et les six autres mois la nuit couvre la terre ; C'est un pays plus nu que la terre polaire ; Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois ! Or il n'est pas d'horreur au monde qui surpasse La froide cruauté de ce soleil de glace Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos ; Je jalouse le sort des plus vils animaux Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide. Tant l'écheveau du temps lentement se dévide ! Genèse. Belle Genèse. Toi qui est née de nos entrailles. Et qui a failli à ta mission. Mansfeld. Yerog Mansfeld. Toi qui était l'espoir. Et qui fit briller les étoiles. Et vous, frères du Haut Chapitre. Vous qui étiez si purs. Et qui portaient au tour du cou la corde de votre sinistre destin. Ruprecht, le mal aimé. Toi qui servait dans l'ombre. Toi qui a perdu un fils sur l'autel du destin. Weiss. Le général écartelé. Et tous les autres. Le major Agrippa venait de terminer la dernière page de son journal. Le destin s'était abattu sur Alfa Deimos. Le rideau était tombé. Le plus improbable des destins. Le peuple était tombé. Il avait cessé d'espérer. Lorsque le tocsin du Chapitre vint à sonner, une galaxie de larmes s'abattit sur les vieilles pierres. L'air lui-même s'était vicié d'une pensée funeste. Peu importe de ce qu'il allait advenir. Les tribulations des hommes n'étaient plus du goût de Dieu. Journal du Major Sven Agrippa - Complexe scientifique Alfa 51 - Alfa Deimos Des dix, il n'en reste plus qu'un. Il vit. Il reviendra. Là où nous pensions avoir créé les protecteurs de notre peuple, nous avions créé sa Némésis. Ce soir, ils sont partis. Nul ne sait où. Le temps des espérances est révolu. Le Haut Chapitre n'est plus. Notre monde est condamné. Avec lui va sombrer tout ce qui nous était cher. Les dix plaies de Deimos se sont abattues. C'est la fin. | ||
Gouvernement Respect diplomatique : 751 30/11 ETU 19:57 | Score : 18 Détails Genèse. La plus improbable des choses venait de survenir. Elle pleurait. La vie l'abandonnait.
La douleur. C'est la première fois que je la ressens. Ce froid. Un souffle. Un souffle. Un souffle. Ils sont partis. Un souffle. Un souffle. Un souffle. Genèse cherchait. Elle fouillait ses multiples consciences, parcourait les trames et les mémoires. Elle comparaît, étudiait, à perdre haleine. Mais tout son être théllurique s'éfilochait. Pour ne finir qu'en une peau de chagrin. DIEUUUUUUUUUUuUuuSsSSSchRRrRRRRRRRRrrRRR Communiqué d'urgence - Message aux commandants de l'Aurore. Ne recevons plus de messages de Genèse ni du Haut Chapitre - Demandons instructions - Capitale investie par nos troupes - Situation chaotique parmi la population - Demande de renforts immédiats - STOP. |
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