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Forums galactiques > Assemblée Galactique : diplomatie officielle > Pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font
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| Nicanor de Rokha Respect diplomatique : 2498  05/01 ETU 18:29  | Score : 20 Détails Bureau de la délégation sovietique à l'Assemblée Galactique, un soir d'hiver ...
Le camarade Nicanor de Rokha allait et venait dans son nouveau bureau. A l'origine, il n'était que provisoire, le camarade Raskolnikov devant reprendre son poste au retour d'Alfa Deimos, mais les nouvelles en provenance de la mission humanitaire n'étaient guère réjouissantes, pas plus que les derniers mouvements politiques à l'Assemblée. Aussi le camarade Premier Secretaire avait-il décidé de s'établir pleinement sur la capitale cependant qu'il gardait toujours un oeil attentif sur l'état de l'Union Sovietique. C'était un triste soir d'hiver comme il y en a tant. Malgré la nuit qui tombait rapidement, le ciel irradiait une luminosité éthérée et glaciale, comme si le froid atmosphèrique absorbait les tons chauds des rayons solaires pour ne leur laisser qu'une mince mais intense quintescence lumineuse. Le camarade Nicanor observait, relativement morose, les vastes étendues qui s'offraient à la baie vitrée du bureau confortable. Déjà les lumières de la capitale scintillaient timidement, attendant patiemment la retraite du jour pour prendre pleinement leur essor. L'humeur était à la réflexion et au bilan. D'un petit îlot Rouge perdu dans l'espace, l'U.R.S.S. avait réussi à se tailler une jolie réputation et les Peuples ayant rejoint notre idéologie communiste s'épanouissaient pleinement dans la paix et la prospérité, heureux du progrès social retrouvé, contrairement à ce que suggéraient les impérialistes gris et vitupérants. Les lendemains s'annonçaient tout ce qu'il y avait de plus radieux et chantant, le Bureau du Komintern tablait sur des prévisons plus qu'optimistes pour l'avenir. Néanmoins le camarade de Rokha n'était pas homme à se laisser émouvoir par des statistiques. Aux chiffres bruts et sans âme, il avait toujours préféré les Lettres, nobles et pleines d'esprit. Ce n'était pas tant l'avenir du Peuple Sovietique qui préoccupait le camarade Nicanor mais plutot l'évolution de la galaxie elle-même. La galaxie était malade, c'était un fait incontestable. L'euphorie des débuts avait disparu. Des timides échanges commerciaux de premiers temps, le monde connu était passé aux transactions démesurées, à faire perde la raison à tout comptable. Vecteur de cette fièvre insidieuse, la quantité d'argent en circulation n'avait jamais été aussi importante et la spéculation sauvage était galopante, échappant à tout controle. L'économie capitaliste asservissait l'Homme un peu plus chaque jour. L'argent, le pouvoir, cela devenait un véritable leitmotiv pour tous. On s'y cramponnait désespéremment ou l'on vendait son âme pour l'effleurer du bout du doigt. Il était fascinant de voir comment les choses évoluaient rapidement. Telle une scène de théâtre, les Faust, les MacBeth y jouaient leur entrée, y jouaient leur sortie, défilant invariablement. Des nations à peine recensées, inconnues de la scène politique se révélaient richissimes, de jeunes Peuples se permettaient des largesses financières incensées et cette folie finissait tôt ou tard par remonter ce nerf qu'est l'argent, tendant irrémédiablement vers son but ultime : BOHINA ou LA GUERRE ... | ||
| Nicanor de Rokha Respect diplomatique : 2498 06/01 ETU 11:52 | Score : 17 Détails Quartiers de la délégation sovietique, au petit matin
Le camarade de Rokha était assis devant l'immense bureau en acajou. Le regard vide, le menton bleuté par une barbe naissante, un cigare achevait de se consumer dans le cendrier et se reflétait dans une bouteille de Vodka à moitié vide. Nicanor était abattu, les nouvelles n'étaient décidemment pas bonnes. La porte du Bureau s'ouvrit brutalement, le camarade Popov entra bruyamment. Au vu de son essoufflement, on devinait qu'il était arrivé en toute hâte. Il se lança sans reprendre son souffle. - Camarade Maréchal, il y a eu un nouveau coup d'état et ... - Oui, Vladimir. Je sais, merci. Je suis au courant. J'ai suivi ce ping-pong par Holovision et ... - Non camarade, vous vous méprenez, il s'agit d'autre chose. Bien plus terrible encore ! Certaines Républiques Sovietiques, nos camarades, nos frères, ont fait sécession ! - Comment ? - Les Républiques du Vojvodine, de Kharkov, de Gajzantep, de Terechkova, d'Arkhangelsk et de Smolensk sont entrées en rébellion. 30 autres républiques font état d'insurrections massives et tentatives de coup d'Etat. L'ensemble des Républiques sovietiques déplorent des attentats de plus ou moins grande importance. Même notre mère patrie Soyouz n'a pas été épargnée. Sous l'impulsion d'une branche radicale du Parti, un détachement du GRU, fleuron de l'Armée Rouge a renversé les Soviets régionaux et a proclamé l'Etat d'Urgence en désavouant l'autorité centrale ... - Mais pourquoi ? C'est insensé ! - Le GRU, sous le commandement du camarade Maréchal Vernazov, a profité de votre absence sur Soyouz et des coup d'état perpétrés sans réelles explications par un fondateur NRE sur la capitale galactique pour renverser les Soviets légitimes et installer ses propres conseils populaires révolutionnaires. - Je connais Vernazov. C'est un camarade qui prone un communisme violent et autoritaire, le BOLCHEVISME. Il n'a jamais accepté l'élection de la doctrine menchevik démocratique et était pour une Union Sovietique s'étendant par les armes plutot que par les mots. Vladimir, ce que tu m'annonces est un coup terrible. Que savons nous de la situation ? - Nous n'avons plus d'informations directes à l'heure actuelle. Les garnisons de l'Armée Rouge menchevik loyaliste en orbite ont été prises par surprise et massacrées sans la moindre pitié par les Bolcheviks. Vernazov a ensuite fait la déclaration suivante : Le camarade Popov, tremblant de tout ces membres, se dirigea vers le bureau et inséra une cartouche de l'holoprojecteur. On y voyait des scènes de guerre civile. Le batiment où siégeait le Soviet Général du Vojvodine était pris d'assaut par les hommes suréquipés du GRU. Les camarades Gardes Rouges tentaient tant bien que mal de tenir le batiment. Mais moins nombreux et moins bien armés, leur Résistance héroïque ne serait que purement symbolique. Ces braves Fils du Peuple allaient tomber pour défendre la Démocratie et la Liberté ... En vain. Déjà, les troupes de choc du GRU pénétraient dans le batiment. Plusieurs camarades Réprésentant du Peuple furent jetés par les fenêtres. Fenêtres qui d'ailleurs s'illuminaient par flash, signant des tirs d'armes automatiques. Les bouchers bolcheviks exterminaient impitoyablement tous les partisans du régime en place. Un petit détachement de fantassins arrivait sur le toit du batiment. Le nouveau drapeau de l'Union Sovietique, récemment modifié pour porter les armes de la NRE fut rapidement descendu. Les hommes munis de couteau découpèrent rapidement les armoiries de la Nouvelle République avant de bruler le morceau mutilé. L'ancien drapeau, celui frappé de l'Etoile de Yuri fut rapidement hisser au mat en remplacement. C'était fini. Dans un silence effrayant, en 5 minutes, la Garde Rouge du Vojvodine, les Représentants du Peuple et les camarades loyalistes avaient été massacrés dans la plus grande cruauté simplement pour ça. Un simple symbole : une étoile pleine à cinq branches au lieu d'une étoile inscrite dans un cercle ... Le visage de Vernazov apparut enfin. Frère sovietique ! Camarade ! Réveille toi ! C'est le Maréchal Vernazov qui te parle ! Nous venons te sortir de ta torpeur et sauver l'Union Sovietique de la fange démocratique dans laquelle elle se vautre depuis trop longtemps. Les Mencheviks n'ont que trop endormi notre Peuple avec leur idée de paix et de démocratie. Ils ont voté l'adhésion à la Corporation Démocrate et à cette Nouvelle République. Qu'est ce que cela t'a apporté camarade ? Un nouveau drapeau ? Cette Corporation et cette NRE se moquent de nous depuis le début en se bafouant et en se reniant toujours un peu plus leurs pseudos principes de diplomatie et de démocratie ! MENSONGES, PARJURES, TRAHISONS honteuses et viles, voilà ce qu'ils nous ont servi ! L'heure n'est plus au discours mais à l'action ! Il est temps pour l'U.R.S.S. de récupérer une place prépondérante sur l'échiquier galactique. Nos femmes et nos enfants sont en danger. L'exemple de cette vermine impérialiste de Salomon était flagrant ! Qu'a fait le camarade de Rokha ? Il a négocié. Or on ne négocie pas avec des infanticides et des assassins. On les chatie sans pitié. Le traitre Rokha a démontré la faiblesse des mencheviks. Camarade ! Réagis ! Prends les armes et fais tomber les traitres qui vendent notre Nation aux étrangers ! Vive la Sainte Russie ! Vive le Peuple ! Pour le Bolchevisme ! La holoprojection prit fin. La pouvoir avait fini par corrompre jusque dans les terres sovietiques. Les camarades s'entretuaient pour le pouvoir. Le camarade de Rokha versa une larme froide et se demanda s'il avait bien fait d'ouvrir son peuple à la galaxie. La fièvre belliqueuse pestilentielle venait d'enflammer l'U.R.S.S. ... | ||
| Nicanor de Rokha Respect diplomatique : 2498 07/01 ETU 16:34 | Score : 8 Détails Quartiers de la délégation sovietique, le lendemain
- Camarade Commissaire, faites moi un rapport. - Bien compris Camarade de Rokha. Les Républiques de Krasnoyarsk, Yaketeringburg, Moskva, Leningrad et Volgograd sont tombées dans la nuit. L'Armée Rouge et les rebelles bolcheviks se battent toujours pour le controle d'un dizaine d'autres Républiques. Au total, 32 Républiques ont basculé dans le camp bolchevik. Nos agents sur place ont quasiment tous été exécutés après de sommaires procès. Une vague d'attentats a détruit le quartier général du KGB et du NKVD sur Soyouz. La situation est extrêmement préoccupante. Le camarade Nicanor était songeur. Les bolcheviks, véritable nuée rouge, parvenaient avec une facilité déconcertante à anéantir la pacifique et glorieuse Union Sovietique pour y placer leur despotisme violent et belliciste. Etaient-ils soutenus militairement et logistiquement ? Cette possibilité ne pouvait être écartée. - Honnêtement, quelles sont nos chances ? - L'Armée Rouge n'était pas préparée à une série d'attaques surprises et traitres d'une telle envergure sans compter les nombreuses défections qui nous ont fragilisé. Le KGB a été infiltré à une très haut niveau, ce qui explique pourquoi nous n'avons pas été informé de cette situation. La population terrorisée, encore sous le coup de la menace Salomon et préoccupée par la fragilité de la NRE semble adhérer aux idéaux populistes et démagogiques des bolcheviks. - Camarade, je suis au courant de tout ça. NOS CHANCES ? - Très honnêtement camarade Premier Secrétaire, elles sont mauvaises. La Révolution se propage telle une trainée de poudre. Certaines Républiques se sont rendues sans combattre pour minimiser les pertes. Les traitres sont partout. - Soit. Je dois retourner immédiatement sur Soyouz auprès de notre Peuple. - Mais Camarade vous n'y pensez pas ? Ici, nous pouvons garantir votre sécurité. Là-bas, Yuri seul sait ce qui vous attend. Imaginez que le temps du voyage les rebelles se soient emparés de la capitale, vous iriez vous jeter droit dans la gueule du loup ! - C'est un risque que je dois prendre. Notre mère Patrie n'a pas encore épuisé toutes ces ressources. Vernazov ignore certaines choses qui constitueront notre salut. Cela dit, il m'est insupportable d'entendre les notres souffrir alors que je suis ici pieds et poings liés. Vernazov nous a t'il contacté ? Est-il ouvert à la négociation ? - Il a effectivement contacté l'Ambassade. Il exige que nous « vidions les lieux et que nous partions en exil tant que cela nous est encore possible sinon il se fera un plaisir de venir nous mettre en "état d'arrestation" lui-même pour Haute Trahison » Fin de citation. - Charmant personnage. Cela dit, vous allez lui obéir. - Mais enfin camarade ! - Il suffit Alexei ! Il n'y pas de "mais". Je vais rentrer sur Soyouz et vous aller fermer notre Ambassade. Vous contacterez un Peuple ami de la Corporation Démocrate, le Peuple Vaarlag ou encore les services diplomatiques de l'Empereur Meyen. Ils devraient vous fournir l'asile politique, j'en suis persuadé. L'Union Sovietique n'a de toute façon plus les moyens de s'occuper de la politique galactique. Nous devons nous concentrer sur nos propres problèmes. - Mais camarade Maré ... Le jeune camarade commissaire était ému aux larmes ... - C'EST UN ORDRE, Camarade Commissaire ! Ressaisissez vous enfin ! Par les bottes de Yuri ! Une période sombre s'annonce mais nous disposons encore de Peuples alliés et ne nous avouerons pas vaincu si facilement. Laissons cette manche à Vernazov, qu'il s'avoure un temps sa victoire sur les charniers de nos camarades héros. Nous lui ferons ravaler sa morgue. Patience. - Reçu camarade Maréchal. Autre chose ? - Transmettez à l'Etat Major les ordres convenus précédemment. Je vais m'adresser une dernière fois à l'Assemblée après quoi vous donnerez ordres de procéder à l'évacuation générale et ferez préparer mon Antonov. - Reçu camarade Maréchal. Le jeune commissaire tentait de garder une contenance mais on le sentait visiblement profondément abattu par la situation. Nicanor le regarda d'un regard très dur puis se radoucit. Il s'approcha de lui et le prit dans ses bras. - Allons petit frère ! Ne sois donc pas si inquiet. Aliocha, tu sais bien que rien n'est encore perdu. Il ne sera pas dit que les Rokha plient dans l'adversité. - Comment peux tu être aussi sûr de toi après ce que ces bouchers ont fait à notre frère Ivan … - Ivan a fait honneur à la Garde Rouge du Vojvodine. Il est tombé en héros en luttant jusqu’au bout contre les oppresseurs bolcheviks pour la défense des ses valeurs et de ses idées. Il nous appartient de faire que sa mort ne soit pas vaine. Les deux frères rompirent leur étreinte, se regardèrent droit dans les yeux ... - ILS NOUS LE PAIERONT |
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