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Poussière

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Alnia.
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08/09 ETU 00:34
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Chronologiquement, ce chapitre clot l'histoire de la Déviance. N'en tenez pas compte pour la suite des évennements, Alnia est loin d'être déja morte et c'est juste pour éviter de le poster à la dernière minute.

En espérant que vous preniez autant de plaisir en le lisant que j'ai eu en l'écrivant.
Après relecture, je me rends compte que certains y verront sans doutes de grosses allusions à Dune, d'autres de fortes inspirations d'Hyperion, saupoudré par un peu d'Incal et une pointe "Starcraftienne". A vrai dire, je n'en sais trop rien, c'est sorti comme ça venait.

Musique obligatoire, à écouter fort et si possible avec un casque, pour comprendre l'état de transe dans lequel j'étais lorsque j'ai écrit ceci.
Thème musical pour le début : http://ldcthanatos.free.fr/duneradio/Duneradio1/?autoplay=1


Je pense ne pas avoir à le préciser, ce sera un RP privé, merci de me demander mon accord avant de poster quelque chose ici.



Nous serons portées par l'Alizée, répandus dans l'air et nos poussières s'entremèleront pour l'éternité, mon amour... Alnia sur son lit de mort




On dit que l'histoire est écrite dans les sables de je-ne-sais-plus-où. Je n'en ai que faire, laissez moi simplement vous conter la mienne.
Celle de celui qui a voulu contrôler son destin.
Celle de celui qui a voulu rêver.


Mon nom est Zeratul. Il vous dira peut-être quelque chose et vous rappellera sans doutes celui de mon grand-père.
Je suis le fils de Grabeuh et Alnia.
Grabeuh, l'Empereur Protoss, celui qui voulait partager son amour avec l'univers entier et faire don de son coeur à tous ceux qui sauraient le prendre.
Il n'est désormais plus que des cendres, brûlé par un amour trop fort pour celle qui ne réalisa que trop tard à quel point elle l'aimait aussi. Eux qui auraient pu vivre ensemble pour l'éternité.
Alnia, la reine Déviante, celle qui avait asservi des milliers de mondes et anéanti des milliers d'âmes, aveuglée par les traditions de son peuple auxquelles elles pensaient pouvoir mettre fin, mais qui finalement, ne firent que la ronger et faire d'elle un monstre.
Elle qui n'est désormais plus que des cendres qui volent au vent, suivant le chemin de son amour éternel perdu, à sa recherche. Eux qui ont été séparés par sa folie.

Alnia avait tué Grabeuh après lui avoir donné un ultime baiser. Mais Grabeuh était déja mort à l'instant où ce baiser avait commencé.
Il avait laissé couler ses cendres en elle, et ainsi l'avait rendu enceinte. Enceinte de moi.
Lorsque ma mère trancha le cou de mon père, il était déja mort depuis longtemps et parlait en elle.
Dans mes veines coule donc le sang des déviants et la poussière de l'ancienne race Protoss, éteinte et oubliée, comme on oublie une légende dont plus aucune trace n'a subsisté.
On m'a donc nommé Zeratul "Nar Sharab'hen" Tal'Kis, celui qui n'est que poussière.


http://ldcthanatos.free.fr/duneradio/Duneradio2/?autoplay=1

Lorsqu'Alnia mourut, il y a trente-trois ans, j'avais seulement dix-neuf ans. On me nomma nouveau roi des déviants. Fardeau dont je me serais volontier passé, car je n'avais pas l'intention de mener les déviants là où leurs coutumes devaient les mener. Je doutais trop de l'avenir.
Mais, je le savais au plus profond de moi, il fallait que tout change.
Alors je suis parti une nuit, laissant tout derrière moi, abandonnant les miens dans leur monde désolé.
Je suis monté en passager clandestin sur un cargo de marchandises qui partait ravitailler un astéroïde minier, d'où je suis reparti pour un lieu que je savais connaitre au fond de moi, bien que je ne l'avais vu auparavant.
Je me suis exilé dans les montagnes de la terre de mon père, là où désormais plus rien ne poussait. Là où ma mère avait fait pleuvoir du feu depuis le ciel incandescent, brûlant et détruisant tout sur son passage. Tout cela parce qu'elle n'avait pas cru assez fort en son amour.
J'ai passé des semaines dans ces montagnes, loin de tout, errant, m'arrêtant parfois pour méditer pendant de longues heures. Mais je pensais tout le temps à ma mère et à mon père.

C'est alors qu'il m'est apparu en rêves. Lui. Celui dont les cendres étaient en moi. A force de concentration et de méditation, je suis arrivé à lui parler, même éveillé, à le voir, le sentir. J'avais même parfois la sensation de sentir sa main caresser mon visage, passer sa main dans mes cheveux et finalement toucher les écailles qu'il m'avait léguées comme héritage. Je sentais le moment d'hesitation qu'il avait lorsqu'il les effleurait, comme s'il avait honte de ce qu'il m'avait infligé, mais c'est alors que je le regardais dans les yeux, plein de fierté, et qu'il me prenait dans ses bras. Il vivait en moi. Ils vivaient tous les deux en moi.



Père. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à voir ce qu'il faudrait ? Pourquoi est-ce que le chemin devant moi est flou ? Pourquoi n'ai-je pas ton don ?
Zeratul, mon fils. Pourquoi veux tu voir ce qui va t'arriver ?
Pour être maitre de mon destin. Savoir ce qui va se passer, voir le futur, c'est être capable de le changer.
As tu vraiment besoin de savoir le futur pour le changer ?
J'ai peur... Peur de ne pas faire les bons choix. Peur d'avancer dans le noir et de me tromper de chemin...
Oublie la peur. C'est toi que ton peuple attend. Peu importe les choix que tu feras, ce seront les tiens, et ils ne pourront pas être mauvais. Ils seront juste plus ou moins directs vers le but que tu te fixes.


http://ldcthanatos.free.fr/duneradio/Duneradio3/?autoplay=1

Et nous avons discuté comme cela pendant des jours, des heures, des mois. Parfois, ma mère venait nous regarder, un grand sourire sur les lèvres, puis elle embrassait mon père et leurs fantômes s'effaçaient dans la nuit, comme pour leur laisser les moments d'intimité qu'ils n'avaient pratiquement jamais eu de leur vivant. J'aimais ces moments mais je redoutais toujours la solitude qu'ils provoquaient en moi. La peur de ne pas les voir revenir et de me retrouver à nouveau seul.
Et ma peur s'est confirmée un jour. Ils ont disparu lentement dans l'obscurité, pour ne plus revenir.
Comme des traces dans la poussière, effacées par le vent.
C'est alors que j'ai compris.


Lorsque je suis revenu sur Déviance après huit années d'exil, mon peuple s'était lancé dans une guerre civile sans précédent et s'entredéchirait pour savoir qui serait le nouveau roi. Mon retour était attendu par certains, qui vouaient un véritable culte à ma mère et à ma famille, mais la majorité avait préféré voir un de mes lointains cousins monter sur le trône sans même se soucier d'un éventuel retour de leur roi.
Muon'Tar de Kanter. Il se réclamait descendant de la première lignée royale, celle qui avait gouverné les déviants pendant plus de trois cents ans.
Fier, arrogant, conservateur et violent. Voilà ce que les déviants, mon peuple, avaient trouvé pour me remplacer.

J'ai alors réuni quelques uns des déviants qui m'étaient resté fidèles et je leur ai enseigné ce que l'exil et la solitude m'avaient appris. Ils rapportèrent alors ma parole à travers la ville. Elle se répandait comme de l'huile sur de l'eau, gagnant toujours plus d'adeptes et en quelques mois, au fur et à mesure que notre mouvement prenait de l'ampleur, Muon'Tar fut destitué avant même se rendre compte qu'il s'était lui aussi converti.
Ce n'était alors que la première phase.

Petit à petit, ma parole s'étendit jusqu'aux frontières de l'empire colonial déviant et commença à gagner des peuples libres.
Tous parlaient du Grand Rêve, celui dont Alminst le prophète avait parlé, celui qui ferait passer les déviants dans la dernière ère de leur histoire.
L'ère de l'Avènnement était terminé depuis longtemps, et l'ère de l'Epuration était en cours.
Mais c'était cela qu'il fallait que je change. C'était cela que j'avais enfin réussi à inculquer aux déviants : les temps avaient changé.
L'heure n'était plus à la guerre contre les Humains. L'heure était à l'Evolution vers un destin qu'ils auraient eux-même choisi, pas une stupide prophétie prédite par un prophète empalé depuis des siècles.

Sur certains mondes, comme Karkt'aran, on m'accueuillait comme si j'avais trahis mon peuple. Je suis même allé sur Hypérion, une fois.
Des renégats, refusant d'accepter le Grand Rêve, s'étaient réfugié ici, attendant de pouvoir se faire empaler sur l'Arbre de la souffrance par le Gritche.
Je ne les regardai même pas. Je savais qu'ils avaient accepté de participer au Grand Rêve, même s'ils ne pensaient pas que cela fonctionnerait. J'avancais d'un pas sûr et affirmé. Peu importe les regards, peu importe ce qu'ils pensaient de moi. Je venais pour amener la Déviance vers sa prochaine étape.

Lors du dernier jour, j'ai appellé mes semblables par les voies que m'avaient enseigné mes parents, par la voix que l'on entends mais que les oreilles ne perçoivent pas.
Je les ai appellé à s'endormir. Dormir et rêver.
Le Grand Rêve, celui qui amènerait l'évolution.
Et les yeux se sont clos.

Dans le Grand Rêve, je les ai tous vu, autours de moi et nous étions face à Lui. Le Gritche, celui qui nous enchainait à notre passé, à nos faiblesses, au rêve illusoire de devenir les maitres de l'univers. Je lui ai alors fait face, je l'ai regardé comme on regarderait un simple ennemi lors d'un duel. Et j'ai senti affluer le pouvoir. J'ai senti affluer la puissance des miens qui entraient à l'intérieur de moi. Je me suis alors approché et l'ai simplement touché, et je l'ai balayé comme on efface un nuage de fumée ou un mirage. J'ai effacé en un geste de main, des siècles de cultes, de religions, de mysticisme et de blasphèmes.
Car le plus grand des pouvoirs est celui de la sagesse.

Je me suis alors écroulé au sol, et je les ai tous revu. Tous, tous les déviants hurlant à la trahison, hurlant de rage, voulant ma mort. Je me suis caché les yeux pour ne plus les voir et j'ai médité pour ne plus les entendre. Puis plus rien. Le vide. Ils n'étaient plus là, il n'y avait qu'un vaste champ d'herbe autours de moi, où volaient des papillons. Au loin, j'ai vu deux silouhette familières. Je n'étais plus seul. J'ai senti une larme couler le long de mon visage, larme de tristesse ou de joie, je n'aurais su le dire, mais elle était bien là, ronde, laissant sa petite trainée humide sur la peau de ma joue.


http://ldcthanatos.free.fr/duneradio/Duneradio4/?autoplay=1

Ignore les, mon fils. Ils ne sont rien et passeront à travers toi comme de la poussière.
Non, combat les mon fils, n'écoute pas ton père pour une fois. Fais les retourner à la poussière !
Non, je n'écouterai aucun de vous. Je les aiderai à ne pas s'effacer comme un souvenir sous la poussière.


A nouveau le bruit du Grand Rêve, à nouveau les limbes et les cris des déviants furieux. Je me suis relevé, j'ai regardé la foule des âmes déviantes autours de moi et j'ai souri. Je les ai regardé longtemps et j'ai finalement crié pour que ma voix porte le plus loin possible.

Déviants ! Mes frères ! Nous sommes ceux qui ont choisi de suivre l'autre chemin !
Nous sommes ceux qui ont choisi de dévier du chemin que le destin leur avait tracé !
Est-ce pour cela que nous devons suivre un autre chemin, tracé lui aussi par le destin ?
Non, nous avons été libres !
J'ai vu ce qui devait se passer. J'ai vu le futur ! Et en cet instant, nous l'avons changé pour en faire le nôtre !
Nous avons vaincu le Destin en déviant une dernière fois de la route qu'on a tracé pour nous, et nous avons trouvé le chemin.
Notre chemin !
Maintenant, libre à vous de le suivre, mais moi, je ne reculerai pas maintenant.


Les cris de haine laissèrent place aux acclamations. J'avais fait mon choix en déviant libre. Et eux aussi, même s'ils ne s'en étaient pas rendu compte, ils avaient fait leur choix en déviants libres. Libres de choisir le destin de cette Terre, car ils savaient aussi bien que moi que nous n'avions pas à exister. Ils avaient fait le choix en me suivant de vivre dans le passé et de laisser l'avenir aux Humains.

Ambiance finale : http://ldcthanatos.free.fr/duneradio/Duneradio5/?autoplay=1

Aucun de nous ne s'est réveillé du Grand Rêve. Après tout, c'est mieux ainsi. Au bout du chemin, j'ai retrouvé mes parents, et j'ai décidé de vivre avec eux pour l'éternité.
Ici s'achève mon histoire. Mais la fin de celle des hommes est loin d'avoir été écrite.


Tous, nous sommes retournés à la poussière d'où nous venions. Et tous, nous volons désormais dans l'air, portés par les Alizées, et nos poussières s'entremèlent pour l'éternité, comme un balet incessant d'âmes égarées.

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